religion

Réponse du Département Civilisation

«Le premier écueil à éviter est d’essayer de trouver une bonne définition de la religion. En cent ans d’études, personne n’a réussi à s’entendre à ce sujet. Globalement deux conceptions extrêmes s’affrontent.
La première postule l’unité fondamentale du phénomène religieux. […]
A l’inverse, certains auteurs contestent l’usage du mot « religion » comme un artifice conceptuel qui tend à rassembler arbitrairement en une réalité unique des phénomènes très différents.
[…]
Le choix entre ces deux formules est affaire de posture intellectuelle. Quoiqu’il en soit, tout le monde s’accorde à reconnaître que ce que l’on nomme « la religion » recouvre une réalité composite.
[…]
De ce point de vue, une religion, c’est toujours, grosso modo : un système de croyances, avec son panthéon de divinités, sa cosmologie et ses mythes d’origine ; une morale, avec ses interdits et ses prescriptions, ses valeurs et ses tabous ; des rituels et des cérémonies, avec ses prières et ses objets de culte ; des personnages spécialisés dans la médiation avec les esprits."
P 8 et 9
La religion : unité et diversité

Une autre définition des religions :
« La religion est la relation réalisée au niveau social-individuel destinée à s’exprimer de façon vivante dans une tradition et une communauté (dans une doctrine, une éthique et souvent aussi des rites), relation à quelque chose qui dépasse ou englobe l’homme et son monde, à une réalité vraie ultime quelle que soit la façon dont on la conçoit (l’absolu, Dieu, le Nirvana). A la différence de la philosophie, il en va dans la religion, et d’un message de salut, et d’une voie de salut »
Au-delà de la tolérance, la rencontre des religions


« Religions monothéistes. Religions abrahamiques. Religions du livre. Ces trois expressions sont employées pour désigner le judaïsme, le christianisme et l’islam.
[…]
…On ne doit pas minimiser les différences entre judaïsme, christianisme et islam. Les deux premiers situent la révélation de Dieu à l’intérieur de l’Histoire ; pour le troisième, tout semble se jouer à l’origine, lors de l’alliance nouée par le créateur avec Adam. Et si la religion musulmane est par excellence celle du Livre, le judaïsme serait plutôt la religion des Livres, Le Talmud étant indissociable de la Torah. Quand au christianisme, qui a lui aussi des livres – pour une part communs avec le judaïsme-, il se définit comme la religion du verbe incarné. Chacune de ces trois religions monothéistes regarde son Dieu avec ses propres lunettes. Un juif en soulignera le caractère ineffable. Un chrétien dira qu’il est un en trois personnes. Un musulman en défendra l’unicité avec vigueur."
Le monde des religions, hors série N° 2, janvier 2004.

Dans le Point Hors Série, de novembre 2004, vous trouverez présenter les textes fondamentaux, les dogmes, les rites….de chacune de ses religions.

A la lecture de ces extraits et de ces documents dans leur ensemble, il paraît évident que les religions monothéistes ne proposent pas la multi appartenance parce que cela n’aurait aucun sens pour elles.

«Le pire ennemi des religions, c’est le syncrétisme, ce mélange des doctrines ou des traditions, dont la version populaire veut que « toutes les religions se valent » et la version savante que « toutes les religions aient la même structure. […].
Au syncrétisme, aussi souvent renié que vécu, les religions préfèrent l’œcuménisme….[…]
Néanmoins, la concurrence demeure vive entre les religions, dont plusieurs se veulent universelles, c'est-à-dire en grec, catholiques."
Les religions dans le monde, par Odon VALLET.

Vous évoquez la « petite cuisine » des uns et des autres. L’article de Danièle Hervieu-Léger vous informera sur les contradictions entre ces pratiques et la logique des religions traditionnelles.

«Adhérer à une religion, c’est traditionnellement s’inscrire dans une lignée croyante et en transmettre l’enseignement. Mais cette exigence se heurte, dans les sociétés occidentales, au refus d’adhérer aux communautés instituées et aux traditions exclusives. "
La religion : unité et diversité