Question d'origine :
Bonjour
Un différend entre plusieurs personnes concernant le signe de mise à mort dans les arènes par Jules César
Pour la mise à mort : le pouce est levé vers le ciel ou tourné vers la terre ?
Merci à toute votre équipe qui fait un boulot super (même si je ne pose pas beaucoup de questions j'ai toujours beaucoup de plaisir à lire tout ce que l'on vous demande c'est impressionnant )
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/01/2010 à 17h26
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Dans la culture populaire, le pouce baissé signifie la condamnation à mort d'un gladiateur en cas de défaite, le pouce levé épargne quant à lui le combattant. Cette image a été largement répandue au XIXe siècle par la peinture de Jean-Léon Gérôme "Pollice Verso" qui représente le triomphe d'un gladiateur qui attend le verdict de la foule.
source : Wikipedia
Mais ceci est controversé :
De toute évidence, la mort des gladiateurs et le geste qui la demande sont très souvent représentés... à l'époque contemporaine. Ainsi, le fameux geste du pouce abaissé symbolise à lui seul le sadisme supposé des Romains. Les péplums ont maintes fois contribué à rendre célèbre cette image. [...] Cependant, le cinéma américain n'est pas à l'origine de ce stéréotype. C'est le peintre français Gérôme qui créé, en 1872, ce geste dans son tableau "Pollice verso". Ce tableau célèbre est présenté dans la plupart des ouvrages sur les gladiateurs avec si peu d'esprit critique qu'il doit apparaître à certains comme une source authentique. [...] se basant sur une réelle connaissance des sources mais en leur donnant une mauvaise interprétation, Gérôme crée aussi ce geste célèbre du pouce retourné, geste rapidement jugé suffisamment spectaculaire pour qu'il soit repris dans le péplum italien "Quo vadis" en 1912. [...] Mais que disent les sources antiques de ce fameux geste ? En fait, deux textes seulement l'évoquent. [...] ces deux témoignages ne traitent pas directement des gladiateurs mais veulent dénoncer, à travers l'instant crucial de la mort du vaincu, certains contemporains qui la réclament. [...] La nature exacte du fameux geste fatal est bien fondée sur une seule et unique référence littéraire qui, comme le montre brillamment Michel Dubuisson, a sans doute été mal comprise.
"Le vertere de Juvenal, que Prudence jugeait déjà utile de préciser en convertere, est loin d'avoir toujours été interprété de cette façon-là. Pour les commentateurs du début de l'avant dernier siècle, il allait de soi, au contraire, que pollice verso signifiait ici "pouce tendu vers" un objet (en l'occurrence la propre poitrine de celui qui fait le geste) [...] il n'y a donc aucune raison de supposer que ce même verbe, employé absolument, se mette soudain à désigner une direction de haut en bas. Pollice verso ne pourrait dès lors signifier que "pouce tourné vers, tendu"."
Ainsi, le geste de la mort, si important dans l'imagerie d'Epinal de la gladiature, repose sur de bien faibles indices. Si le signe fatal ordinairement admis peut légitimement être mis en doute, il en va de même du signe opposé. En effet, le geste du pouce levé vers le haut, censé accorder la grâce au vaincu, est une spéculation purement moderne. Ce geste n'est attesté par aucune source ancienne, ni littéraire ni iconographique.
source : La mort en face : le dossier gladiateurs / Eric Teyssier
Bonjour,
Dans la culture populaire, le pouce baissé signifie la condamnation à mort d'un gladiateur en cas de défaite, le pouce levé épargne quant à lui le combattant. Cette image a été largement répandue au XIXe siècle par la peinture de Jean-Léon Gérôme "Pollice Verso" qui représente le triomphe d'un gladiateur qui attend le verdict de la foule.
source : Wikipedia
Mais ceci est controversé :
De toute évidence, la mort des gladiateurs et le geste qui la demande sont très souvent représentés... à l'époque contemporaine. Ainsi, le fameux geste du pouce abaissé symbolise à lui seul le sadisme supposé des Romains. Les péplums ont maintes fois contribué à rendre célèbre cette image. [...] Cependant, le cinéma américain n'est pas à l'origine de ce stéréotype. C'est le peintre français Gérôme qui créé, en 1872, ce geste dans son tableau "Pollice verso". Ce tableau célèbre est présenté dans la plupart des ouvrages sur les gladiateurs avec si peu d'esprit critique qu'il doit apparaître à certains comme une source authentique. [...] se basant sur une réelle connaissance des sources mais en leur donnant une mauvaise interprétation, Gérôme crée aussi ce geste célèbre du pouce retourné, geste rapidement jugé suffisamment spectaculaire pour qu'il soit repris dans le péplum italien "Quo vadis" en 1912. [...] Mais que disent les sources antiques de ce fameux geste ? En fait, deux textes seulement l'évoquent. [...] ces deux témoignages ne traitent pas directement des gladiateurs mais veulent dénoncer, à travers l'instant crucial de la mort du vaincu, certains contemporains qui la réclament. [...] La nature exacte du fameux geste fatal est bien fondée sur une seule et unique référence littéraire qui, comme le montre brillamment Michel Dubuisson, a sans doute été mal comprise.
"Le vertere de Juvenal, que Prudence jugeait déjà utile de préciser en convertere, est loin d'avoir toujours été interprété de cette façon-là. Pour les commentateurs du début de l'avant dernier siècle, il allait de soi, au contraire, que pollice verso signifiait ici "pouce tendu vers" un objet (en l'occurrence la propre poitrine de celui qui fait le geste) [...] il n'y a donc aucune raison de supposer que ce même verbe, employé absolument, se mette soudain à désigner une direction de haut en bas. Pollice verso ne pourrait dès lors signifier que "pouce tourné vers, tendu"."
Ainsi, le geste de la mort, si important dans l'imagerie d'Epinal de la gladiature, repose sur de bien faibles indices. Si le signe fatal ordinairement admis peut légitimement être mis en doute, il en va de même du signe opposé. En effet, le geste du pouce levé vers le haut, censé accorder la grâce au vaincu, est une spéculation purement moderne. Ce geste n'est attesté par aucune source ancienne, ni littéraire ni iconographique.
source : La mort en face : le dossier gladiateurs / Eric Teyssier
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