Question d'origine :
Bonjour cher guichet,
Je me pose deux questions à propos du chant :
- pourquoi dit-on que quand on chante faux, il va se mettre à pleuvoir?
- pourquoi dit-on que quand on chante très aigu , on casse des verres?
Merci de tes réponses éclairées
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/03/2010 à 14h34
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
* Chanter faux ferait pleuvoir...
Nous n'avons pas trouvé d'origine précise à cette idée reçue. Nous pouvons seulement émettre quelques suppositions.
Par le passé, prévoir la météo était très important et c'est par l'observation de la nature et des animaux que les hommes ont établi quelques déductions. Certains chants et notamment ceux des animaux seraient annonciateurs de pluie. Quelques extraits de l'ouvrage de Paula Delsol intitulé "De la pluie et du beau temps" étayent nos propos :
Le temps qu'il fera demain est la préoccupation majeure de chacun de nous, même si nous n'en avons pas conscience. Pour un oui ou pour un non, ne parle-t-on pas "de la pluie et du beau temps", au point que cette expression a revêtu un caractère légèrement moqueur pour ne pas dire péjoratif.
Cette pluie et ce beau temps intéressent le marin, le pêcheur, le paysan, l'entrepreneur, le commerçant, l'aviateur, le transporteur, l'automobiliste, le cinéaste, le vacancier, le touriste, etc. Ils vous intéressent aussi.
Depuis toujours les marins et les cultivateurs avaient plus que tout autre, intéret à prévoir le temps. En conséquence, ils se mirent à observer autour d'eux la nature et s'habituèrent à faire des pronostics afin de se protéger contre les mauvaises surprises. On ne sortait pas son bateau, on rentrait son blé, selon l'aspect du ciel ou des signes plus subtils encore de bon ou de mauvais temps... Intuition ? Déduction ? Nous ne saurions le dire. Sans doute un mélange des deux.
Beaucoup de chants d'oiseaux annoncent la pluie :
France : signes de pluie "Quand le coq chante à la veillée / Il a déjà la queue mouillée", "Quand en été le coq boit / La pluie est au-dessus des toits" ; en Provence, "Li pavoun que canton /Marcon la plueio" (Les paons qui chantent / Annoncent la pluie) - leur cri annonçait aussi la pluie dans le Dauphiné et en Ile-de-Françe (de même qu'en Inde), car, en effet, il est établi que cet oiseau ressent une violente excitation sexuelle vingt-quatre heures avant un orage - son « cri de pluie » étant en réalité un cri de rut ; le cri de la corneille passait pour annoncer la pluie et le froid - croyance qui remonte à l'Antiquité gréco-romaine ; dans le Centre, le cri de la huppe ; dans le Centre encore, le cri de la grive, décrypté comme « L'cul m'brûle » (Drouillet 1968) ; « Merle sifflant / Annonce le mauvais temps » ; « Si on ôille lo tintico /1 n'faût m'soûrti / Ç'o signe de pioche » (Si on entend la mésange / II ne faut pas sortir / C'est signe de pluie), proverbe lorrain - croyance partagée en Angleterre ; « Mouette à l'étang / Mauvais temps » - de même, dans l'ouest de la France, les mouettes picorant les vers de terre dans les sillons ; « Quand H passeroun s'arrèston pas de piéuta/Marco de plueio » (Quand les passereaux n'arrêtent pas de pépier / Signe de pluie), proverbe provençal ; « Le canard qui crie / C'est de la pluie », assure-t-on non sans raison, car cet éminent pluviophile est prompt à ressentir les signes avant-coureurs de l'ondée et à manifester bruyamment sa satisfaction, fait qui a été remarqué dès l'Antiquité.
source : Dictionnaire de la pluie / Patrick Boman
Vous trouverez par ailleurs, sur ce site l'histoire de l'oiseau de pluie.
Nous supposons que, par analogie, le folklore et/ou la supersitition attriburaient au chant des hommes certaines propriétés ... certains peuples (par leurs prières ou danses de la pluie par exemple*) ou encore certains congénères à l'oreille musicale défaillante pourraient "provoquer" la pluie ...
Mais ceci reste une hypothèse que nous n'avons pas pu confirmer par la consultation de divers ouvrages.
Nous poursuivons nos recherches et ne manquerons pas de vous faire part de leurs éventuels résultats...
* En complément, l'ouvrage publié sous la direction Roland Manuel intitulé "Histoire de la musique" indique :
"D'une façon générale, les rites cherchent à attirer les eaux par des actions d'analogie et par une musique qui imite les phénomènes désirés. On contrefait les animaux annonciateurs de la pluie, on agite des plumes, on arrose la terre ou les victimes de sacrifice, on casse un bambou rempli d'eau ou on expose l'image du dragon de l'eau."
* Pourquoi dit-on que quand on chante très aigu, on casse des verres ?
Dans Tintin, la Castafiore n'a qu'à ouvrir la bouche et fredonner quelques mots pour faire partir en morceaux vitres, glaces et autres objets de verre. Est-ce un délire d'Hergé ou une réalité physique ?
[...]
Lorsqu'on cogne un verre, on entend un son. La note émise dépend de sa forme, de sa rigidité et de sa taille (par exemple, plus il est petit, plus il émet une note aigue). Le tintement sonore émis signifie que le verre vibre. En effet, le son est une vibration. Or, on peut la mesurer, notamment par sa fréquence. C'est le nombre d'oscillations par seconde, en Hertz. [...]
Par exemple, un verre peut avoir une fréquence de 422 Hertz. C'est à dire qu'il vibre 422 fois par seconde. Or, si l'on émet justement, grâce à un générateur de son, un son pur d'une telle fréquence, le verre se met à vibrer avec une très grande amplitude, c'est ce qu'on appelle la résonance.[...]
C'est uniquement lorsque on excite le verre sur sa fréquence de résonance -celle qu'on entend lorsqu'on cogne le verre- que le verre vibre avec la plus grande amplitude possible. C'est ce phénomène, très connu des physiciens, qui peut faire s'écrouler un pont au passage d'une troupe de soldats au pas cadencé : la structure du pont entre en résonance avec le son cadencé des pas et finit par se briser.
Revenons au verre. Il peut, comme le pont, entrer en résonance et se mettre à vibrer de plus en plus fort jusqu'à se casser. [...]
Donc il est possible de casser un verre par la force de la voix ? Eh non ! Car la voix est plus fluctuante qu'un son de générateur. Ce n'est pas un son pur mais une combinaison de plusieurs fréquences, même pour les plus grandes chanteuses d'opéra. Du coup, l'énergie sonore est répartie sur une large bande de fréquences. Pour briser le verre, il faudrait que l'énergie soit concentrée sur la seule fréquence de résonance du verre, ce que le générateur parvient à faire. Il faudrait donc chanter sur une seule fréquence avec une puissance extraordinaire. Mais à part la Castafiore, on ne connaît personne sachant le faire.
source : www.linternaute.com
Bonjour,
* Chanter faux ferait pleuvoir...
Nous n'avons pas trouvé d'origine précise à cette idée reçue. Nous pouvons seulement émettre quelques suppositions.
Par le passé, prévoir la météo était très important et c'est par l'observation de la nature et des animaux que les hommes ont établi quelques déductions. Certains chants et notamment ceux des animaux seraient annonciateurs de pluie. Quelques extraits de l'ouvrage de Paula Delsol intitulé "De la pluie et du beau temps" étayent nos propos :
Le temps qu'il fera demain est la préoccupation majeure de chacun de nous, même si nous n'en avons pas conscience. Pour un oui ou pour un non, ne parle-t-on pas "de la pluie et du beau temps", au point que cette expression a revêtu un caractère légèrement moqueur pour ne pas dire péjoratif.
Cette pluie et ce beau temps intéressent le marin, le pêcheur, le paysan, l'entrepreneur, le commerçant, l'aviateur, le transporteur, l'automobiliste, le cinéaste, le vacancier, le touriste, etc. Ils vous intéressent aussi.
Depuis toujours les marins et les cultivateurs avaient plus que tout autre, intéret à prévoir le temps. En conséquence, ils se mirent à observer autour d'eux la nature et s'habituèrent à faire des pronostics afin de se protéger contre les mauvaises surprises. On ne sortait pas son bateau, on rentrait son blé, selon l'aspect du ciel ou des signes plus subtils encore de bon ou de mauvais temps... Intuition ? Déduction ? Nous ne saurions le dire. Sans doute un mélange des deux.
Beaucoup de chants d'oiseaux annoncent la pluie :
France : signes de pluie "Quand le coq chante à la veillée / Il a déjà la queue mouillée", "Quand en été le coq boit / La pluie est au-dessus des toits" ; en Provence, "Li pavoun que canton /Marcon la plueio" (Les paons qui chantent / Annoncent la pluie) - leur cri annonçait aussi la pluie dans le Dauphiné et en Ile-de-Françe (de même qu'en Inde), car, en effet, il est établi que cet oiseau ressent une violente excitation sexuelle vingt-quatre heures avant un orage - son « cri de pluie » étant en réalité un cri de rut ; le cri de la corneille passait pour annoncer la pluie et le froid - croyance qui remonte à l'Antiquité gréco-romaine ; dans le Centre, le cri de la huppe ; dans le Centre encore, le cri de la grive, décrypté comme « L'cul m'brûle » (Drouillet 1968) ; « Merle sifflant / Annonce le mauvais temps » ; « Si on ôille lo tintico /1 n'faût m'soûrti / Ç'o signe de pioche » (Si on entend la mésange / II ne faut pas sortir / C'est signe de pluie), proverbe lorrain - croyance partagée en Angleterre ; « Mouette à l'étang / Mauvais temps » - de même, dans l'ouest de la France, les mouettes picorant les vers de terre dans les sillons ; « Quand H passeroun s'arrèston pas de piéuta/Marco de plueio » (Quand les passereaux n'arrêtent pas de pépier / Signe de pluie), proverbe provençal ; « Le canard qui crie / C'est de la pluie », assure-t-on non sans raison, car cet éminent pluviophile est prompt à ressentir les signes avant-coureurs de l'ondée et à manifester bruyamment sa satisfaction, fait qui a été remarqué dès l'Antiquité.
source : Dictionnaire de la pluie / Patrick Boman
Vous trouverez par ailleurs, sur ce site l'histoire de l'oiseau de pluie.
Nous supposons que, par analogie, le folklore et/ou la supersitition attriburaient au chant des hommes certaines propriétés ... certains peuples (par leurs prières ou danses de la pluie par exemple*) ou encore certains congénères à l'oreille musicale défaillante pourraient "provoquer" la pluie ...
Mais ceci reste une hypothèse que nous n'avons pas pu confirmer par la consultation de divers ouvrages.
Nous poursuivons nos recherches et ne manquerons pas de vous faire part de leurs éventuels résultats...
* En complément, l'ouvrage publié sous la direction Roland Manuel intitulé "Histoire de la musique" indique :
"D'une façon générale, les rites cherchent à attirer les eaux par des actions d'analogie et par une musique qui imite les phénomènes désirés. On contrefait les animaux annonciateurs de la pluie, on agite des plumes, on arrose la terre ou les victimes de sacrifice, on casse un bambou rempli d'eau ou on expose l'image du dragon de l'eau."
* Pourquoi dit-on que quand on chante très aigu, on casse des verres ?
Dans Tintin, la Castafiore n'a qu'à ouvrir la bouche et fredonner quelques mots pour faire partir en morceaux vitres, glaces et autres objets de verre. Est-ce un délire d'Hergé ou une réalité physique ?
[...]
Lorsqu'on cogne un verre, on entend un son. La note émise dépend de sa forme, de sa rigidité et de sa taille (par exemple, plus il est petit, plus il émet une note aigue). Le tintement sonore émis signifie que le verre vibre. En effet, le son est une vibration. Or, on peut la mesurer, notamment par sa fréquence. C'est le nombre d'oscillations par seconde, en Hertz. [...]
Par exemple, un verre peut avoir une fréquence de 422 Hertz. C'est à dire qu'il vibre 422 fois par seconde. Or, si l'on émet justement, grâce à un générateur de son, un son pur d'une telle fréquence, le verre se met à vibrer avec une très grande amplitude, c'est ce qu'on appelle la résonance.[...]
C'est uniquement lorsque on excite le verre sur sa fréquence de résonance -celle qu'on entend lorsqu'on cogne le verre- que le verre vibre avec la plus grande amplitude possible. C'est ce phénomène, très connu des physiciens, qui peut faire s'écrouler un pont au passage d'une troupe de soldats au pas cadencé : la structure du pont entre en résonance avec le son cadencé des pas et finit par se briser.
Revenons au verre. Il peut, comme le pont, entrer en résonance et se mettre à vibrer de plus en plus fort jusqu'à se casser. [...]
Donc il est possible de casser un verre par la force de la voix ? Eh non ! Car la voix est plus fluctuante qu'un son de générateur. Ce n'est pas un son pur mais une combinaison de plusieurs fréquences, même pour les plus grandes chanteuses d'opéra. Du coup, l'énergie sonore est répartie sur une large bande de fréquences. Pour briser le verre, il faudrait que l'énergie soit concentrée sur la seule fréquence de résonance du verre, ce que le générateur parvient à faire. Il faudrait donc chanter sur une seule fréquence avec une puissance extraordinaire. Mais à part la Castafiore, on ne connaît personne sachant le faire.
source : www.linternaute.com
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