Question d'origine :
Bonsoir,
j'aimerais avoir des informations concernant le quai de Pierre Scize (histoire, architecture, urbanisme).
Je souhaiterais également avoir des explications quant à certains immeubles (façades) du quai : - n°110
- la grande barre d'immeuble (n°92 à 85)
- n°38
- n°28
- n°15
- le grand immeuble (n°13-12)
Merci
Charlaine
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/05/2010 à 10h47
Le quai Pierre Scize est en rive droite de la Saône dans le 9ème puis le 5ème arrondissement. Il vient en aval du quai Chauveau, après la montée de l’Observance, et en amont du quai de Bondy, après la place Gerson et la passerelle Saint Vincent. Il est dominé par le coteau de Fourvière mixant les espaces verts et les maisons dont on envie les occupants (les montées en escalier du Greillon, de la Sarra et de la Chana permettent de grimper jusqu’à la Basilique). La circulation quant à elle se fait du sud au nord, une voie étant doublée d’une voie pour les bus 3, 19, 31, 44 et d’une piste cyclable.
Le nom de l'actuel « quai Pierre Scize », attribué en 1854, rappelle, selon l'historien Maynard dans son Dictionnaire des Lyonnaiseries , le nom du château-fort portant ce nom, dont des restent subsistent encore, surplombant la Saône. Au Moyen Age, c'était l'une des forteresses appartenant à l'archevêque de Lyon, lequel pouvait venir s'y réfugier lors des conflits avec les bourgeois de la ville, ses sujets. Plus tard, le château devint une prison royale qui compta le marquis de Sade parmi ses pensionnaires. Il fut détruit pendant la Révolution. Quant à l'origine du nom lui-même, diverses versions sont en lice, comme souvent en la matière. La plus généralement admise remonte à l'époque gallo-romaine où un rocher s'avançait dans les flots de la rivière Saône. Le général romain Agrippa l'aurait fait couper par ses troupes, afin de faire longer la rive à l'une des quatre grandes voies militaires rayonnant à partir de Lugdunum. On aurait donc baptisé le lieu « petra incisa », soit en français « pierre encize » ou « pierre scize ». Au siècle dernier, un journaliste et écrivain originaire de l'Isère, de son vrai patronyme Joseph-Michel Piot (1894-1956), prit « Pierre Scize » comme nom de plume, afin de ne pas être confondu, dit-on, avec Jean Piot, rédacteur en chef de « L'Œuvre », journal où il fit ses débuts. Collaborateur au « Canard Enchaîné », il passa ensuite au très réactionnaire « Gringoire », revint à Lyon comme journaliste, participa à la Résistance et mourut à Melbourne, lors des Jeux Olympiques. Il est en tout cas fort à parier que ce soit le seul exemple où un homme pris le nom d’un quai au lieu de le lui donner !
Pour ce qui est de l’architecture sur le quai Pierre-Scize, nous avons pu trouver une description intéressante donnée par un site consacrée aux rues de Lyon (en voici le lien). L’inconvénient est que nous n’y trouvons guère d’informations au sujet des numéros 38 ; 28 ; 15 ou encore 12 et 13 :
« Il débute par une série de huit maisons anciennes, petites, de deux à quatre étages, avec une rangée d'anges sculptés sous le toit du n°8 et un autre ange dans une niche au n°10. Le retrait laisse une petite place en longueur. Deux résidences des années 1970 forment une barre de huit étages, d'autres immeubles sont construits en retrait. Un bel hôtel particulier du 19e siècle y est collé. On longe ensuite le mur de pierres dorées du gros entrepôt de la ville, occupé par Louxor spectacle, construit après 1793 sur l'emplacement, creusé dans l'ancien rocher de Pierre Scize. Ensuite, c'est ce qui fait le caractère unique de ce quai, un très long alignement de maisons anciennes, à peine interrompu par quelques constructions plus hautes et plus récentes. Les maisons sont petites, simples, ce sont les arches des boutiques qui sont jolies. Il en reste à restaurer ainsi que des espaces à exploiter comme le jardin du n°35. Entre le n°44 et 57, le retrait est utilisé devant pour la place Bourgneuf, derrière pour construire, comme en 2006, un ensemble de petites maisons collées autour d'une grande cour dominée par la colline. Trois colonnes soutiennent une large vitre au n°59. La clef de voûte du n°80 est finement sculptée, il y a une main de fer en heurtoir au n°81.
Hormis cela, l’ouvrage dont nous disposons à la documentation régionale sur les façades de la ville : Façades lyonnaises, 200 ans de création architecturale et de confluence culturelle de Nicolas Jacquet (2008) n’est guère plus garni en renseignements sur le quai qui nous intéresse. L’Ouvrage de Jean Pelletier Ponts et quais de Lyon n’en détaille guère davantage l’architecture. Enfin, le site pourtant bien souvent utile en ce qui concerne le patrimoine architectural mobilier en Rhône-Alpes (dont voici le lien), n’offre d’informations qu’au sujet des numéros 7, et 48.
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