Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir, dans l'orgasme féminin, quels sont les mécanismes qui déclenchent les spasmes musculaires ressentis dans l'ensemble du corps, je ne parle pas des contractions vaginales ou de l'ensemble du périnée, mais des autres muscles du corps qui sont sans rapport direct avec l'appareil génital.
Les articles trouvés sur le net parlent parfois des ces spasmes, mais jamais de leur origine.
Merci d'avance.
Réponse du Guichet

En effet, la plupart des références évoquent très clairement les contractions du périnée et du vagin, puis de façon plus floue les réactions du reste du corps. Citons d'abord, même si cette lecture n'est pas nouvelle pour vous, ces mécanismes.
Phase 5 : la phase orgasmique : l’excitation et le plaisir en flèche
« Au niveau des muscles du périnée
Il se produit des contractions rythmiques. Cette « réponse musculaire », découverte par Masters et Johnson, est le phénomène central et typique de l’orgasme. Le périnée est ce hamac de muscles entrecroisés qui constituent le fond du bassin et qui va de l’os du pubis en avant au coccyx en arrière ; parmi ces muscles est « le releveur de l’anus » en particulier sa partie appelée « muscle pubo-coccygien » (PC). […] Les contractions du périnée, et donc du PC, sont rythmiques, autrement dit cadencées, alternant une contraction et un relâchement […].
« Au niveau du vagin
Il se produit un resserrement de son tiers inférieur, dû à la contraction de plusieurs muscles : les muscles de l’entrée du vagin, les muscles constricteurs de la vulve et le pubo-coccygien dont on a vu qu’il cravatait l’orifice vaginal. »
« Au niveau de l’utérus
Il se met à monter et à descendre comme pour accoucher. […]
« Dans le reste du corps
[…]
Au niveau du mamelon : le micro-muscle du mamelon se contracte faisant pointer le téton.[…]
Au niveau de la musculature de l’ensemble du corps : elle se contracte et le corps se raidit soudain, restant immobile le temps de l’orgasme. »
[…]
Phase 6 : la phase de détente
« Ce qui se passe dans le corps correspond à cette décrue :
- Les tissus érectiles se vident très lentement de leur sang ; il leur faut une bonne demi-heure pour revenir à l’état premier. […]
- Les muscles du périnée, en particulier le muscle PC, se décontractent et se mettent au repos. Suivis de tous les muscles du corps qui alors s’immobilisent et se relâchent. »
« […] L’orgasme, à la base, fonctionne come un arc-réflexe : la stimulation d’une zone sensible érogène envoie un influx sensitif vers les centres du plaisir du cerveau et plus précisément vers le centre de l’orgasme situé dans la zone limbique. Ce centre réagit en envoyant un influx moteur qui ordonne à certains muscles d’avoir à se contracter, par exemple ceux du périnée. »
Source : Le traité des orgasmes, Docteur Gérard Leleu
« Intensité.
La survenue de l’orgasme vaginal et son intensité sont aussi déterminées par la qualité de la musculature qui entoure le vagin. La mise en tension de ces muscles facilite l’accès à l’orgasme et les contractions involontaires (intervalle de 0.6 seconde entre les contractions et augmentation de 100 millisecondes à chaque intervalle suivant, 8 à 15 contractions selon les sujets) qui vont se produire au cours de l’orgasme augmentent le plaisir ressenti. »
Source : article "Orgasme", Petit Larousse de la sexualité
Peut-on en déduire que la racine des différentes réactions corporelles durant l'orgasme est soit de nature cérébrale, soit induite par les contractions initiales des muscles qui entourent le vagin ?
L'article
« En 1966, William Howell Masters, un gynécologue, et sa compagne Virginia Eshelman Johnson, une sage femme, forts de leur expérience des 10,000 orgasmes qu’ils ont pu observer chez 694 sujets, de l’adolescence à 70 ans chez la femme, et à 80 ans chez l’homme, défendront l’idée qu’il n’existe qu’une seule forme d’orgasme à point de départ clitoridien et à extension vaginale.
Pour eux, un seul axe neurophysiologique est à l’origine de l’orgasme féminin. Est-ce pour autant la fin du « continent noir » et de la dualité entre orgasme clitoridien et orgasme vaginal ?
Probablement pas, car dans les années suivantes, un autre rapport, celui de Shere Hite viendra surenchérir dans le même débat en défendant cette fois ci la primauté de l’orgasme clitoridien. Tout comme Kinsey et Masters et Johnson, S. Hite fera la « une » de Time magazine en 1987 pour ses deux rapports, celui de 1976 et de 1987, dans lesquels elle défend la thèse inverse de Freud, chiffres à l’appui, dans une enquête menée auprès de 1844 femmes américaines. Pour elle, le seul vrai orgasme d’une femme est clitoridien. […]
Si le premier orgasme d’une femme est toujours déclenché par l’excitation de ses organes génitaux externes il a été largement mis en évidence que d’autres zones érogènes peuvent fréquemment intervenir dans le déclenchement des suivants. B. Whipple et BR Komisaruk ont même démontré la capacité de réorganisation des zones érogènes au niveau des structures corticales chez les femmes paraplégiques après blessure médullaire.
L’implication des structures sous-corticales et du système limbique semble, tout particulièrement chez la femme, faire de l’orgasme un processus principal réflexe non conscient, sous-tendu par une expérience affective et émotionnelle, qui se renforcerait en fonction du cycle et du statut hormonal. Le cortex préfrontal est connu depuis les travaux de Tiihonen et al., pour son rôle de modulation cognitive permettant ou non la diffusion de l’excitation et la progression de l’orgasme. Sans son feu vert, impossible de se laisser aller à la jouissance.
Le rôle de l’ocytocine semble lui aussi étroitement dépendant de la spécificité de l’orgasme féminin. On sait son importance chez la femme depuis longtemps, mais des recherches plus récentes nous ont aussi appris que l’ocytocine est libérée en grande quantité pendant l’orgasme et qu’inversement c’est l’importance de sa sécrétion qui détermine l’intensité de l’orgasme. Elle est libérée massivement lors des caresses, ou des massages. Sa sécrétion augmente avec le baiser, les caresses, les pensées amoureuses, le son de la voix aimée. Nous avons appris récemment que l’ocytocine joue aussi un rôle déterminant dans la monogamie chez le rat, et les travaux d’Hélène Fisher nous ont depuis déjà une décennie familiarisés avec l’importance de son rôle dans l’attachement.
D’autres études récentes viennent renforcer l’idée du rôle clé des émotions, du sentiment amoureux et de l’attachement dans l’orgasme féminin, comme celle d’Ortigue, qui postule que la qualité et l’intensité de l’orgasme féminin dépendent de l’émotion amoureuse et sont sous-tendues par l’activation de la partie antérieure gauche de l’insula. »
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