Question d'origine :
Bonjour,
Y a-t-il du bisphénol A ou des phtalates dans les moules de cuisine en silicone ? Quels sont les substances éventuellement dangereuses dans les moules en silicone que l'on peut mettre au four ? Merci de votre réponse.
Réponse du Guichet

Avant de s'intéresser à la question des moules alimentaires, qu'est-ce que le silicone ?
« La matière de base de la chimie des silicones est le quartz, c'est-à-dire la silice ou le dioxyde de silicium, SiO2. Le nom « silicium » provient du latin silex, silicis : caillou.
Le silicium existe dans la nature uniquement sous forme combinée, principalement sous forme de dioxyde de silicium et de silicates. Ils représentent 25,8 % en poids de l’écorce terrestre ce qui en fait du silicium le deuxième élément chimique par son abondance (derrière l’oxygène) et la matière de base la plus importante des matériaux minéraux. La présence du silicium a même été prouvée dans les roches lunaires et dans les météorites.
Depuis les temps historiques les plus reculés, l’homme employe des matériaux de construction et des matières contenant du silicium, par exemple les sables, l’argile et les matériaux céramiques. L'une des plus anciennes utilisations de la silice a été la fabrication du verre.
Mais comme le silicium ne se rencontre pas dans la nature à l’état natif, il n'a été obtenu que relativement tard. »
« Un silicone peut être défini comme un composé qui contient les éléments silicium et oxygène et des groupes organiques, le silicium étant présent en proportion suffisante pour affecter les propriétés du produit de façon sensible.
L'expression « silicone » a initialement été appliquée à tout composé dans lequel il y a présence de silicium, chaque atome de silicium étant entouré de deux atomes d'oxygène et deux atomes de carbone. Au fur et à mesure que l'étude de ces produits s'est développée, cette expression a peu à peu pris un sens plus général. »
Des dispositifs légaux en France veillent à garantir la sécurité des matériaux qui sont en contact avec les denrés alimentaires.
« Le décret n°92-631 du 8 juillet 1992, qui transpose la directive 89/109/CEE relative aux matériaux et objets destinés à être mis au contact des denrées alimentaires, précise que ces matériaux doivent être inertes vis-à-vis des denrées alimentaires. Pour l’application de ce principe d’inertie aux différents types de matériaux, des textes d’application doivent définir les règles (composition, critères de pureté, etc.) assurant l’aptitude au contact alimentaire de chaque catégorie de matériaux. Un certain nombre de directives spécifiques ont ainsi été adoptées, dans le domaine des matières plastiques et des pellicules de cellulose régénérée, et ont été transposées par voie d’arrêté. »
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA CONCURRENCE,
DE LA CONSOMMATION ET DE LA RÉPRESSION DES FRAUDES
Article 2
« Les élastomères de silicone utilisés pour fabriquer les matériaux et objets désignés à l'article 1er [qui sont en contact avec des boissons ou denrées alimentaires] doivent être constitués exclusivement par des organopolysiloxanes. Ceux-ci comportent, sur les atomes de silicium, des groupes méthyle qui peuvent être partiellement remplacés par les groupes suivants :
- alkényle en C2 - C32 ;
- alkyle en C2 - C32 ;
- hydroxyle ;
- hydrogène ;
- alkylaminés disubstitués et/ou alkylhydroxylés ;
- acétoxy et/ou alcoxy et leurs produits de condensation avec le polyéthylène glycol et/ou le propylène glycol : la migration spécifique de l'oxyde d'éthylène dans les denrées alimentaires ou leurs simulateurs ne devra pas dépasser 0,15 milligramme par kilogramme ;
- n - alkyle fluoré ;
- phényle : l'élastomère de silicone ne doit pas comporter, parmi ses éléments constitutifs, plus de 2 p. 100 en poids de méthylphénylcyclosiloxanes ayant moins de 5 unités siloxy. En outre, dans l'élastomère de silicone, aucun polysiloxane cyclique ne doit porter, sur un même atome de silicium, un groupe phényle et un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle. »
Article 5
« Les matériaux et objets en élastomères de silicone conformes aux articles 1er à 4 du présent arrêté ne doivent pas altérer les qualités organoleptiques des denrées, produits et boissons alimentaires placés à leur contact. En outre, ils doivent pouvoir supporter un traitement désinfectant autorisé. Afin de satisfaire à ces deux conditions, les bonnes pratiques de transformation définies par le fournisseur des matériaux de base ou de l'élastomère prêt à l'emploi doivent être respectées. »
A l'étranger citons à titre d'exemple la Suisse , et cette fiche au sujet de la "contamination des denrées alimentaires lors de l'utilisation de moules de cuisson en silicone" , qui émane à la fois du Département fédéral de l'intérieur DFI, de l'Office fédéral de la santé publique OFSP et de l'Unité de direction Politique de la santé.
« Dans une utilisation normale, les valeurs de la migration de composants des moules en silicone dans des aliments sont inférieures aux limites légales de 60 mg/kg d'aliment. La plus grande partie des substances qui migrent est composée d'oligomères de polysiloxanes linéaires et cycliques avec une masse comprise entre 450 et 1500 Daltons.
Conclusions
Dans des conditions normales (env. 200°C), les moules en silicone peuvent être utilisés sans hésitation pour cuire des gâteaux, pâtisseries, etc.
Recommandations
Les températures limites de la stabilité thermique des moules en silicone (jusqu'à 280°C) ne doivent pas servir de référence de température pour la cuisson des aliments.»
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