Question d'origine :
Je n'arrive pas à trouver dans mes documentations comment les Romains se saluaient quand il se rencontraient, quand ils se quittaient et aussi en conclusion des courriers qu'ils échangeaient...
Pourriez-vous me le dire si possible en latin mais avec la signification française ?

Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Voici la définition que donne le Dictionnaire de la civilisation romaine/ Jean-Claude Fredouille, 1999, page 144 :
salutation (salutatio) : Les Romains s'abordaient par les mots Salve ou Ave, à quoi on répondait : Salve et tu ; on se quittait en se disant : Vale - Vale et tu. Selon les provinces, divers usages avaient cours. À l'époque ancienne, les Romains se serraient la main.
Dans les lettres, les formules sont très simples. Par exemple, Cicéron commence ses lettres à son ami Atticus : Cicero Attico s(alutem dat), « Cicéron à Atticus, salut », et termine simplement par Vale (« Porte-toi bien »). L'empereur eut droit à des marques de respect plus grandes. Déjà Domitien se faisait appeler Dominus, « Seigneur » ; vers la fin du IIIe s., le cérémonial qui entoure l'empereur est minutieusement fixé. D'autre part, pour les magistrats et les fonctionnaires, une hiérarchie d'épithètes louangeuses est établie selon l'ordre auquel ils appartiennent et le poste occupé : il y a les Clarissimi, les Perfectissimi, les Eminentissimi, etc.
La salutation matinale (salutatio matutina) était la visite que tout client devait faire le matin à son patron pour lui marquer son respect (obseauium).
Les indications données par le Lexique d'histoire et de civilisation romaines/ Jean-Luc Lamboley, 1995, sont sensiblement les mêmes.
L'ouvrage de Mireille Corbier, Donner à voir, donner à lire, mémoire et communication dans la Rome ancienne, 2006, donne quelques précisions sur la correspondance (pages 81-82) :
L'écriture personnelle est une procédure d'authentification du document. Elle tient lieu de signature quand la confection du texte est confiée à un tiers, comme l'attestent les tablettes découvertes à Vindolanda. L'invitation envoyée par Claudia Severa à Sulpicia Lepidina pour son anniversaire montre ainsi une écriture à deux mains. D'après les éditeurs, le corps de la lettre en caractères élégants serait le fait d'un professionnel, tandis que les dernières lignes (dans l'angle inférieur droit), de facture plus rustique, mais plus « personnelle » - sperabo te soror / uale soror anima / mea ita ualeam / karissima et haue ( « je t'attendrai, ma sœur. Porte-toi bien, ma sœur, ma très chère âme, - sur ma santé ! -, et salut ») - auraient été écrites par Severa elle-même, comme les quelques mots ajoutés à la main au bas d'une lettre tapée à la machine.
Inversement, la formule de politesse bene ualeasfrater (« porte-toi bien, mon frère ») ajoutée par l'expéditeur à une liste de marchandises livrées présente une facture plus soignée que la liste des produits elle-même, rédigée en cursive. Faut-il le préciser ? Les appellations « frère », « sœur », sont des termes d'adresse usuels entre correspondants de rang égal et ne renvoient ici à aucune relation de parenté.
Si vous vous intéressez aux rituels de salutation, vous pouvez aussi lire cette précédente question-réponse du Guichet du Savoir : On se fait la bise ?
Bonjour,
Voici la définition que donne le Dictionnaire de la civilisation romaine/ Jean-Claude Fredouille, 1999, page 144 :
Dans les lettres, les formules sont très simples. Par exemple, Cicéron commence ses lettres à son ami Atticus : Cicero Attico s(alutem dat), « Cicéron à Atticus, salut », et termine simplement par Vale (« Porte-toi bien »). L'empereur eut droit à des marques de respect plus grandes. Déjà Domitien se faisait appeler Dominus, « Seigneur » ; vers la fin du IIIe s., le cérémonial qui entoure l'empereur est minutieusement fixé. D'autre part, pour les magistrats et les fonctionnaires, une hiérarchie d'épithètes louangeuses est établie selon l'ordre auquel ils appartiennent et le poste occupé : il y a les Clarissimi, les Perfectissimi, les Eminentissimi, etc.
La salutation matinale (salutatio matutina) était la visite que tout client devait faire le matin à son patron pour lui marquer son respect (obseauium).
Les indications données par le Lexique d'histoire et de civilisation romaines/ Jean-Luc Lamboley, 1995, sont sensiblement les mêmes.
L'ouvrage de Mireille Corbier, Donner à voir, donner à lire, mémoire et communication dans la Rome ancienne, 2006, donne quelques précisions sur la correspondance (pages 81-82) :
L'écriture personnelle est une procédure d'authentification du document. Elle tient lieu de signature quand la confection du texte est confiée à un tiers, comme l'attestent les tablettes découvertes à Vindolanda. L'invitation envoyée par Claudia Severa à Sulpicia Lepidina pour son anniversaire montre ainsi une écriture à deux mains. D'après les éditeurs, le corps de la lettre en caractères élégants serait le fait d'un professionnel, tandis que les dernières lignes (dans l'angle inférieur droit), de facture plus rustique, mais plus « personnelle » - sperabo te soror / uale soror anima / mea ita ualeam / karissima et haue ( « je t'attendrai, ma sœur. Porte-toi bien, ma sœur, ma très chère âme, - sur ma santé ! -, et salut ») - auraient été écrites par Severa elle-même, comme les quelques mots ajoutés à la main au bas d'une lettre tapée à la machine.
Inversement, la formule de politesse bene ualeasfrater (« porte-toi bien, mon frère ») ajoutée par l'expéditeur à une liste de marchandises livrées présente une facture plus soignée que la liste des produits elle-même, rédigée en cursive. Faut-il le préciser ? Les appellations « frère », « sœur », sont des termes d'adresse usuels entre correspondants de rang égal et ne renvoient ici à aucune relation de parenté.
Si vous vous intéressez aux rituels de salutation, vous pouvez aussi lire cette précédente question-réponse du Guichet du Savoir : On se fait la bise ?
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