péremption d'une huile essentielle

Réponse de Cap'culture santé

Bonjour,

Dans l’ouvrage de Nelly Grosjean, L’aromathérapie, Paris : Eyrolles, 2007. on peut lire, p. 92 :
« L’huile essentielle se conserve parfaitement quelques années à l’abri de la chaleur et de la lumière. […]Si après un ou deux ans, on n’utilise plus les huiles essentielles en traitement interne, elles peuvent sans inconvénients alimenter les diffuseurs d’arôme »
[…]
L’hydrosol [eau ayant servie à la distillation, contenant des principes aromatiques en suspension et provenant de plantes sauvages ou biologiques] est plus fragile que l’huile essentielle et ne se conserve que quelques mois sans s’altérer. Un dépôt semblable à des poussières en suspension (pin) ou une mère de vinaigre (sauge, cèdre) peut apparaitre rapidement. Un simple filtre en papier peut nettoyer l’hydrosol. Pour être consommable son odeur ne doit pas être altérée. Lorsqu’une fermentation se créé ; provenant d’une conservation inadéquate (chaleur, lumière, âge), le produit est détérioré et, par conséquent, inutilisable.

Dans Les recommandations de l’AFSSAPS relatives aux critères de qualité des huiles essentielles : Contribution pour l’évaluation de la sécurité des produits cosmétiques contenant des huiles essentielles., mai 2008. La page 13 est consacrée aux conditions de conservation et de stockage. Extrait :
« La relative instabilité des molécules constitutives des HE [Huiles essentielles] implique des précautions particulières pour leur conservation. En effet, les possibilités de dégradation sont nombreuses[…] Les conséquences sont multiples […]Ces dégradations pouvant modifier les propriétés et /ou mettre en cause l’innocuité de l’huile essentielle, il convient de les éviter : utilisation de flacons propres et secs en aluminium vernissé, en acier inoxydable ou en verre teinté anti-actinique, presque entièrement remplis et fermés de façon étanche (l’espace libre étant rempli d’azote ou d’un autre gaz inerte), stockage à l’abri de la chaleur et de la lumière. Dans certains cas, un antioxydant approprié peut être ajouté à l’huile essentielle. Dans ce cas, cet additif est à mentionner lors de la vente ou l’utilisation de l’huile essentielle. Par ailleurs, des incompatibilités sérieuses peuvent exister avec certains conditionnements en matières plastiques. Il existe des normes spécifiques sur l’emballage, le conditionnement et le stockage des HE (norme AFNOR NF
T 75-001, 1996) ainsi que sur le marquage des récipients contenant des HE (norme NF 75-002, 1996). »


Beaucoup de nos ouvrages consacrés aux huiles essentielles étant actuellement en prêt ou dans d’autres bibliothèques de la ville, nous n’avons pas pu « croiser » les informations disponibles au sujet d’une utilisation des produits au-delà de la date de péremption.

Nous avons également regardé ce qui était disponible sur les sites en ligne.

L'éditeur Guy Trédaniel, propose un dossier pour Tout savoir sur les huiles essentielles
Dans celui-ci on lit : « Les huiles essentielles se conservent plusieurs années. Elles ont même tendance à se bonifier avec le temps (à l'exception des huiles essentielles extraites des zestes d'agrumes qui ne se conservent pas plus de 2 ans). […]Refermez bien les flacons après usage car les arômes s'évaporent dans l'atmosphère. Evitez de coucher les bouteilles pour que les huiles essentielles ne soient pas en contact trop prolongé avec le compte-gouttes en plastique (les huiles ont une action corrosive sur le plastique). Placez vos flacons dans un endroit frais et à l'abri de la lumière.
Mais un des commentaires précise : « Les huiles essentielles sont extrêmement volatiles et perdent rapidement leurs propriétés. Elles commencent à "vieillir" au bout de 6 mois et elles n'ont pratiquement plus de propriétés thérapeutiques après 2 ans de conservation. Elles perdent d'autant plus rapidement leurs propriétés qu'elles sont exposées à la chaleur et à la lumière »

Sur le site « Comment fait-on ? » une fiche précise comment bien conserver ses huiles essentielles
1. Les huiles essentielles ont toutes, indiquée sur le flacon, une date de péremption qu'il convient de respecter . Une huile essentielle périmée ne sera pas forcement nocive, mais elle sera moins efficace, voire complètement inefficace.
2.Pour conserver leurs qualités, les huiles essentielles doivent être conservées à température ambiante, bien refermées pour qu'elles ne s'évaporent pas, et toujours bien à l'abri de la lumière et de la chaleur.
3.Les huiles essentielles doivent impérativement être conservées dans leur flacon d'origine. En effet, les transvaser dans un autre flacon leur fait perdre des propriétés durant l'opération, et elles sont ensuite moins efficaces.
4.Enfin, il faut savoir que les huiles essentielles de zestes d'agrumes, comme le citron ou l'orange, ont une durée de conservation moins longue que les autres. Les oléorésines, comme le benjoin, la myrrhe ou encore le patchouli, quant à elles, vieillissent mal et ont tendance à s'épaissir et à couler moins facilement de leur flacon, même lorsque la date de péremption n'est pas passée. Cela ne signifie pas qu'elles ne sont plus bonnes, mais qu'elles changent de consistance

Néroliane, fabricant d’huiles essentielles est lui aussi très prudent, et précise dans sa rubrique « Précautions d’emploi »
"Les 3 principaux ennemis des huiles essentielles sont : la lumière, l’air (oxygène) et les variations de température.il est donc recommandé de les stocker dans un endroit frais à l’abri de la lumière et dans un flacon bien fermé. L’oxydation des huiles essentielles augmente les risques d’irritations de la peau; respectez la date de péremption indiquée sur le flacon."

Nous appliquerons donc également le "principe de précaution" en vous recommandant de ne pas utiliser une huile essentielle au delà de sa date limite de consommation.

Pour terminer et si vous souhaitez en savoir plus sur les risques et bénéfices possibles de huiles essentielles, nous vous renvoyons au texte intégral d'un mémoire soutenu en 2008 à l'Ecole des Hautes Etudes en Santé publique. Rennes, 2008.

Bien cordialement,