Question d'origine :
Pour les besoins d'une traduction d'anglais en français, je cherche la traduction exacte et officielle de cette citation de Goethe (ou tout au moins sa référence) en français.
"At the moment of commitment, the universe conspires to assis you"
Double problème. Elle est très connue en anglais américain et apparemment pas en français.
Elle aurait été citée (et donc vraisemblablement déformée) par Barbra Streisand, et tout le monde la reprend depuis à l'identique.
N'y perdez pas des heures, je peux la traduire littéralement… mais cela m'ennuie de traduire du Goethe qui n'en est vraisemblablement pas vraiment.
J'ai également un proverbe (ou une maxime) Zen disant "When you eat, the meal is yourself."
Et une citation de Chuang-Tzu "All those who consider external things important are stupid within."
Les petits plaisirs de la traduction littéraire. J'ai une fois été contraint de retraduire Camus de l'anglais car la citation, extraite des Carnets, était introuvable… en revanche, j'ai relu tout le Journal de Kafka pour trois lignes, que j'ai trouvées !!!
Amitiés et remerciements
Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du Savoir
Les petits plaisirs de la traduction sont comme ceux du Guichet, de nombreuses heures de minutieuses recherches, avec la satisfaction du résultat
Nous doutons nous aussi fortement que cette "citation" soit de Goethe. Même en utilisant des termes différents, la bibliothèque virtuelle de référence sur l'œuvre de Goethe, Zeno.org, ne fournit aucun résultat.
Il semble que la première fois que Barbra Streisand a cité cette phrase, ce soit lors de la célèbre émission de James Lipton, "Inside The Actor's Studio", qui lui était consacrée en 2004. Mais le nom qu'elle cite est inintelligible (quelque chose entre Gerta, Gurta,), mais pas Goethe (même en anglais ! ). Et ce n'est que lors de la deuxième citation (en 2007 pendant un concert en Allemagne), que la phrase fut clairement attribuée à Goethe.
Il nous semble en fait beaucoup plus probable qu'il s'agisse d'un aphorisme d'une citation communément attribuée à Ralph Waldo Emerson :
« Once you make a decision, the universe conspires to make it happen. »
A moins qu'il ne s'agisse d'un autre aphorisme d'une autre citation, celle de Paulo Coelho, extraite de l'Alchimiste :
« Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »
...
Nous reviendrons ultérieurement sur vos autres phrases.
Les petits plaisirs de la traduction sont comme ceux du Guichet, de nombreuses heures de minutieuses recherches, avec la satisfaction du résultat

Nous doutons nous aussi fortement que cette "citation" soit de Goethe. Même en utilisant des termes différents, la bibliothèque virtuelle de référence sur l'œuvre de Goethe, Zeno.org, ne fournit aucun résultat.
Il semble que la première fois que Barbra Streisand a cité cette phrase, ce soit lors de la célèbre émission de James Lipton, "Inside The Actor's Studio", qui lui était consacrée en 2004. Mais le nom qu'elle cite est inintelligible (quelque chose entre Gerta, Gurta,), mais pas Goethe (même en anglais ! ). Et ce n'est que lors de la deuxième citation (en 2007 pendant un concert en Allemagne), que la phrase fut clairement attribuée à Goethe.
Il nous semble en fait beaucoup plus probable qu'il s'agisse d'un aphorisme d'une citation communément attribuée à Ralph Waldo Emerson :
« Once you make a decision, the universe conspires to make it happen. »
A moins qu'il ne s'agisse d'un autre aphorisme d'une autre citation, celle de Paulo Coelho, extraite de l'Alchimiste :
« Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »
...
Nous reviendrons ultérieurement sur vos autres phrases.
Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du Savoir
Vos deux autres citations, multi-référencées sur internet dans des sites peu fiables, ne figurent pas dans nos ouvrages :
- Sentences et proverbes de la sagesse chinoise
- Le grand livre des proverbes chinois
Nous ne pouvons donc confirmer l'authenticité de ces "proverbes" et en proposer une traduction "officielle".
Vos deux autres citations, multi-référencées sur internet dans des sites peu fiables, ne figurent pas dans nos ouvrages :
- Sentences et proverbes de la sagesse chinoise
- Le grand livre des proverbes chinois
Nous ne pouvons donc confirmer l'authenticité de ces "proverbes" et en proposer une traduction "officielle".
Réponse du Guichet

La citation de Zhuangzi [Tchouang-tseu ou Chuang Tzu…], à laquelle vous faites référence est très vraisemblablement tirée de l’ouvrage eponyme, section 《外篇》 [Wai bian, Chapitres extérieurs], chapitre XIX〈 達生〉 [Da sheng, « Comprendre la nature de la vie ou L’activité du corps propre » (selon la traduction de Jean Levi), ou « Avoir une pleine compréhension de la vie » (selon la traduction de Liou Kia-hway [Liu Jiahui]). Il s'agit plus précisement de la phrase qui clôture le 4e paragraphe dudit chapitre.
En anglais, James Legge, nous propose cette traduction :
(The sacred books of China, p. 16, également disponible sur l’Internet en texte intégral bilingue ici).
Un autre spécialiste, Burton Watson, traduit en anglais ce même passage par :
(The complete works of Chuan Tzu, trad. par Burton Watson, New York, Londres, Columbia University Press, 1968, p. 201, disponible au Fonds chinois de la BML, sous la cote CH 33098)
Similairement, différentes solutions sont mises en place également par les traducteurs français. Ainsi, il nous paraît utile de re-contextualiser la citation en retranscrivant le passage en entier, à savoir :
Yen Yuan demanda a Confucius : « J’ai traversé une fois le gouffre ‘coupe profonde’. Le passeur manœuvrait son bac comme un dieu. Je lui demandai : « Une telle habileté peut-elle s’apprendre ? »
« – Oui, me répondit-il, un bon nageur y parvient au moyen d’exercices répétés, mais un plongeur la manœuvre sans même avoir jamais vu un bateau.
« Je n’ai pu obtenir que d’autres explications ; permettez-moi de vous demander ce que signifient les paroles du passeur.
– Un bon nageur, répondit Confucius, y arrive en s’exerçant parce qu’il oublie l’existence de l’eau ; un plongeur le sait instinctivement, parce qu’il considère le gouffre comme une colline et une culbute du bac comme le recul d’un char. Les milles manières de culbuter et de reculer qui se présentent à lui ne l’affectent pas intérieurement. Quoiqu’il arrive, il se sent à son aise.
« Si l’enjeu d’une partie est une tuile, tout joueur sera adroit ; si c’est une agrafe de ceinture le joueur ressentira une légère frayeur ; si c’est un objet en or, il sera confondu. L’adresse du joueur reste la même, mais son émotion vient de son attachement au bien extérieur.
Yen Houei demanda à Confucius :
- L’autre jour en traversant le gouffre de la Coupe-Profonde, le passeur maniait l’aviron avec une aisance démoniaque. Je lui ai demandé si une telle habileté pouvait s’acquérir. Il m’a répondu : « Certes. Un bon nageur l’apprend en quelques jours et un plongeur sans jamais avoir vu de bateau. » Je n’ai pas pu en tirer plus. Pouvez-vous, Maître, me dire ce qu’il entendait par là ?
Confucius expliqua :
- Un bon nageur apprend en quelques jours car il oublie l’eau ; un plongeur peut manier l’aviron sans jamais avoir vu de bateau parce qu’il ne fait pas la différence entre une colline et les abysses. Que la barque chavire cela n’a pas plus de gravité pour lui que si un char reculait. Mille et une occasions de chavirer pourraient se présenter à lui sans l’affecter. Aussi, quoi qu’il advienne, il est toujours détendu. Si l’enjeu d’une partie de fléchettes est une tuile, chacun fera preuve d’adresse, si c’est une boucle de ceinture, il y aura de l’appréhension, si c’est de l’or on sera paralysé par la peur ; l’habileté est la même, mais la convoitise fait attacher une importance disproportionnée à l’extérieur.
Alors, bien entendu, nous récusons l’idée d’avoir à vous fournir une traduction « exacte » et « officielle » :
« Au moment de prendre sa retraite, Po-lo, le maquignon du roi Mou de Ts’in, lui recommanda Kieou-fang Yin. Mis à l’essai, Kieou-fang Yin annonça triomphalement qu’il avait trouvé la monture idéale : une jument baie provenant des haras de Cha-k’ieou. Lorsque ses palefreniers lui présentèrent l’animal, le roi découvrit avec stupeur qu’il s’agissait d’un étalon noir du pays de Tai. Informé de la bévue de son protégé par un souverain écumant de rage, Po-lo s’écria dans un transport d’admiration : "Il me dépasse de cent coudées ! Ayant saisi l’essence des chevaux, il en percé la nature intime sans plus se laisser distraire par les contingences extérieures !" »
Réponse du Guichet

Je ne sais comment remercier les gens qui ont répondu à mes questions. Leur sérieux, leur disponibilité, leur intelligence et leur culture sont en tous points dignes d'éloges. Un immense merci de ma part et... de celle de l'auteur que je traduis, l'Irlandais Ken Bruen.
Si vous pouviez transmettre mes remerciements à ceux qui ont œuvré pour ces réponses, j'en serais heureux et rasséréné.
Pierre Bondil
Si vous pouviez transmettre mes remerciements à ceux qui ont œuvré pour ces réponses, j'en serais heureux et rasséréné.
Pierre Bondil
Réponse du Guichet

Je vous remercie beaucoup, cher Monsieur, de votre message.
Acceptez en échange une dernière petite perle, qui a le mérite de l’extrême simplicité et concision.
Elle paraît dans Traduction et conceptions chinoises du texte écrit (en format PDF), par Viviane Alleton, Etudes chinoises, vol. XXIII, 2004, p. 9-43 :
(Yi zhe yan yi zhi)
«
[litt. : ce qu’on appelle traduire, c’est changer les mots]
Le terme chinois 譯 (yi) « traduire, interpréter » se trouve dans le 禮記 Liji. Il serait donc dérivé de 易 (yi) « changer », comme l’atteste la formule citée ci-dessus. Dans la traduction de Couvreur, Mémoires sur les rites et les bienséances(tomeI-1, p. 295-296), on peut également lire le passage suivant : « Les Chinois, les Joung [Rong], les I [Yi] et tous les autres peuples avaient chacun leur caractère particulier qu’il était impossible de changer […] Tous ces peuples différaient de langage, et n’avaient pas les mêmes goûts ni les mêmes désirs. Ils communiquaient entre eux leurs pensées et leurs sentiments par l’intermédiaire d’officiers qui étaient appelés dans l’est messagers, dans le sud imitateurs, dans l’ouest indicateurs, dans le nord interprètes. »
Au plaisir de lire vos mots changés en français de Ken Bruen

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