Question d'origine :
Bonjour!
En 1291, le sultan Khalil a pris Acre et a mis fin à 2 siècles de présence franque en Orient. Mais il n'est pas fait mention de grande croisade organisée après la mort de Louis IX, en 1270, si je ne m'abuse. Alors qui étaient ces derniers croisés? Comment gagnaient-ils ces terres lointaines? Voyageaient-ils seuls, en petits groupes? Etaient-ils livrés à eux-mêmes? Avaient-ils des chefs?
Merci de votre réponse!
Réponse du Guichet

La chute de Saint-Jean d’Acre en 1291 ne peut être séparée de celle, deux ans auparavant, de Tripoli. Ville industrielle aux mains des Génois, lieu de tension entre Génois d’une part et Vénitiens et Pisans d’autre part, Tripoli tomba sous les coups de l’armée de Qalawûn le 26 avril 1289. Après cette perte, les Francs ne possédaient plus, avec Saint-Jean d’Acre, leur capitale, que Beyrouth, Sidon, Tyr et Château-Pèlerin.
Vous pourrez lire dans le 3e volume de
Face à la menace des Mamelouks et à l’appel du roi de Chypre Henri II et du commandant de la petite garnison française d’Acre ne répondirent que des contingents isolés. « Aucun royaume ne répondit à la croisade prêchée par le pape Nicolas IV. La république de Gênes, qui se trouvait la principale victime de la perte de Tripoli, manifesta bien un instant quelques velléités de représailles. (…) ». Venise, qui n’était pas sans responsabilité dans la chute de Tripoli, prit à cœur de sauver Acre, qui était dans la clientèle vénitienne. «La Seigneurie de Saint-Marc favorisa donc la prédication de la croisade sur le littoral adriatique et, à l’été 1290, vingt galères quittèrent Venise sous le commandement de Nicolo Tiepolo, fils du doge, avec des troupes de croisés originaires des régions de Trévise, parme et Modène, Bologne, Ancone, et aussi de la Lombardie et de la Toscane. Le capitaine français Jean de Grailly qui se joignit à cette armada reçut encore cinq autres navires de Jacques d’Aragon, roi de Sicile. Mais comme le sultan eut l’habileté de ne pas attaquer Acre à ce moment-là et que les Croisés qui s’y étaient rendus ne recevaient pas de solde, beaucoup d’entre eux, sans attendre celle que Nicolas IV leur envoyait, rentrèrent en Italie ». (p. 747) « La croisade avait, nous l’avons vu, amené à Acre une foule de « mout menues gens d’Italie », pèlerins sans préparation militaire comme sans discipline, dont le zèle dangereux rappelait celui des bandes de Pierre l’Ermite et de Gauthier–sans-Avoir en 1096 ou encore la regrettable Croisade lombarde d’Anatolie en 1101. Ces foules déchaînées allaient, au crépuscule des croisades, provoquer les mêmes catastrophes qu’à leur début. » (p. 748)
Le même auteur, dans un autre ouvrage de référence,
Les barons syriens furent atterrés. Par ce massacre, perpétré sous le régime de trève, la démagogie de croisade avait violé le droit public, mis tous les torts du côté des chrétiens et donné aux mamelouks l’occasion de représailles terribles.
En effet, le sultan el-achraf Khalil, qui monta sur ces entrefaites sur le trône d’Egypte, n’eut garde de négliger une si favorable occasion. Le jeudi 5 avril 1291, il commençait le siège de Saint-Jean d’Acre (…). »
Vous trouverez d’autres mentions de cette dernière croisade dans l’ouvrage de
Les nouvelles du massacre parvinrent rapidement aux oreilles du sultan. Sa fureur était justifiée : il décida que l’heure était venue d’éradiquer les Francs de la terre syrienne. »

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