Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche les grands traits qui caractérisent les principaux courants en économie : les classiques, les keynésiens, les nouveaux classiques, les néo-classiques ... Et j'aimerais aussi savoir quels liens ils entretiennent avec des concepts comme le monétarisme par exemple. Or, je n'arrive pas à trouver de réponse synthétique et claire à ma question et je ne dispose malheureusement pas du temps nécessaire pour me plonger dans un imposant manuel d'économie. Merci de votre aide !
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 03/04/2012 à 14h04
Concernant les grandes tendances des courants économiques, nous vous conseillons la consultation des références suivantes :
-Un diaporama expliquant de manière assez clair et shématique les grands courants de la pensée économique
-Les excellents classiques des sciences sociales de l'Université de Quebec propose des supports de cours validées dans les différentes disciplines de sciences humaines. Vous y trouverez des ressources intéressantes sur la pensée économique classique, néo-classique et keynesienne.
-Un article de la revue Cahiers français consacrée à La pensée économique contemporaine (n° 363) : Les grands courants Nouveaux keynésiens, nouveaux classiques : vers une nouvelle synthèse ? : La pensée macroéconomique se structure autour de deux grandes écoles, les Keynesiens et les classiques tantôt s'opposant, tantôt se rapprochant. Les rapprochements entre ces deux approches sont étudiées dans cet article.
Sur le 2ème point de votre question :
Milton Friedman, chef de file des monétaristes, a contribué à réhabiliter et à relancer la théorie quantitative de la monnaie
Le monétarisme a été à son tour contesté par d'autres libéraux. Les nouveaux classiques se sont opposés à Friedman en défendant des hypothèses comportementales sensiblement différentes. Les monétaristes supposent des anticipations adaptatives, les agents s'adaptent en fonction de la situation présente. Ils peuvent être trompés par une politique économique qui sera alors efficace à court terme mais néfaste à long terme quand les agents se rendront compte de leurs erreurs. Pour les nouveaux classiques, les anticipations sont rationnelles. Les agents raisonnent en termes réels et ne peuvent être leurrés par une politique monétaire, qui sera donc inefficace à court terme comme à long terme. (Source : Wikipédia : Monétarisme)
Cependant, d'autres économistes ont perçu des analogies entre les keynesiens et les monétaristes. Ainsi, on peut lire : "La théorie monétariste a en fait des liens étroits avec la théorie keynésienne et plusieurs économistes affirment que les différences sont plus de forme que de fond. Ainsi Modigliani déclarait qu'il n'y a pas en réalité de divergences analytiques sérieuses entre les principaux monétaristes et les principaux non monétaristes". Patinkin écrivit quant à lui que Friedman n'a fait que reformuler avec plus de sophistication la théorie monétaire de Keynes. On trouve en effet de nombreux points d'accords entre les approches keynésiennes et monétaristes (voir Sheffrin, 1989) :
a. Les cycles sont socialement peu désirables, ils doivent être réduits dans toute la mesure du possible et les changements dans l'offre de monnaie sont des déterminants majeurs des fluctuations (points qui seront contestés par les partisans des cycles d'affaires réels ou RBC)
b. Les politiques de stabilisation obéissent à des objectifs de nature économique, les autorités peuvent se tromper mais elles visent l'accroissement du bien-être social (loin de l'analyse stratégique des politiques développée par les nouveaux classiques et l'école du Public Choice).
c. Comme les keynésiens, les monétaristes raisonnent volontiers à un niveau agrégé (la micro-économie monétariste, c'est rare !) et rejettent le subjectivisme méthodologique des autrichiens. D'où la facilité avec laquelle les néo-keynésiens ont intégré le taux de chômage naturel et la courbe de Phillips verticale à moyen terme dans leurs modèles. Prenez IS- LM, ajoutez quelques éléments d'offre et un plus grand scepticisme sur les vertus du fine tuning, et vous obtenez le schéma friedmanien.
Aujourd'hui, les monétaristes orthodoxes ont du mal à recruter, ils ont un certain âge : puisque tout le monde est devenu monétariste… La situation était la même pour les keynésiens il y a 30 ans lorsque Friedman reconnaissait que "nous sommes tous keynésiens" tout en notant que plus personne ne croit aux politiques économiques keynésiennes. " (Melchior,08 Ressources pédagogiques pour les professeurs de sciences économiques et sociales des lycées (SES))
Aussi je vous invite aussi à lire cet article de toutéconomie.org: Les débats actuels en économie monétaire, par Pascal Le Merrer, PRAG en économie à l’ENS Lettres et Sciences humaines de Lyon (69) dont voici le préambule :
L’économie monétaire a longtemps été marquée par les querelles doctrinales entre classiques, keynésiens et monétaristes, mais depuis les années 1980, les théories centrées sur l’offre et la demande de monnaie ont été relayées par des analyses qui se focalisent sur les questions de crédibilité, de règle, de transparence, d’asymétrie d’information, d’identifications des canaux de transmission de la politique monétaire, de stratégies de réduction des risques macroéconomiques. Peut-on en déduire l’émergence d’un nouveau paradigme en économie monétaire ? C’est une question importante car ces nouvelles analyses influencent la conduite des politiques monétaires dans une période où la politique budgétaire semble en retrait. On attend donc beaucoup de la conduite de la politique monétaire aujourd’hui, non seulement la stabilité des prix mais la gestion des tensions financières et l’accompagnement des mutations structurelles…
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