Question d'origine :
Bonjour,
pouvez-vous me dire si le béton de mâchefer est encore utilisé de nos jours pour la construction.
Merci
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 25/04/2012 à 11h59
Bonjour,
Pour fabriquer des blocs de maçonnerie, il est possible d’utiliser des granulats provenant de résidus de la combustion du charbon et du coke
Le mâchefer est fabriqué à partir de résidus correctement brûlés à haute température dans les fourneaux industriels, soit par fusion, soit par frittage. Il est important que le mâchefer soit raisonnablement exempt de charbon imbrûlé qui peut provoquer l’expansion du béton et l’affaiblir et exempt de sulfates.
Le fer et la pyrite présents dans le mâchefer peuvent générer des taches à la surface du béton et devraient être éliminés. L’effet nocif de la chaux vive peut-être évité en laissant le mâchefer exposé à l’humidité pendant plusieurs semaines, ce qui provoquera l’extinction de la chaux et évitera les risques d’expansion dans le béton. L’utilisation de granulats de mâchefer n’est pas recommandée dans le cas du béton armé.
Aujourd’hui il semblerait que le béton mâchefer soit peu utilisé dans les constructions, face à la difficulté d’obtenir des résidus provenant de la combustion de charbon.
Cependant un domaine est exploré : les déchets domestiques traités et les boues d’eaux usées, mélangés avec de l’argile et d’autres matériaux peuvent être mis en boulettes et cuits dans un four rotatif pour fabriquer des granulats légers.
Mais on n’a pas encore atteint dans ce domaine le stade d’une production régulière et économique.
Extrait de Propriétés des bétons, par Adam M. Neville.
Après l’arrêté préfectoral de 1856 interdisant le pisé, la construction en terre crue disparaît pratiquement de l’agglomération lyonnaise au profit du pisé de mâchefer.
Le mâchefer est un résidu solide provenant de la combustion de la houille dans les fours industriels. Broyé et mélangé à un liant, le plus souvent à de la chaux, il constitue un matériau qui peut-être utilisé de la même manière que la terre crue. Mais il fait régulièrement l’objet de vices : chaux trop maigre qui réduit la solidité de la construction, terre mêlée au mâchefer qui le rend sensible à l’humidité.
Malgré tout ce mode de construction ne cesse de se répandre à Lyon. Les entreprises métallurgiques se multiplient dans la région lyonnaise, à la Guillotière, à Vaise, mais aussi à Givors et à Saint-Etienne. Les scories produites par les fours industriels sont disponibles en quantités toujours plus importantes et à bas prix. Elles constituent donc un matériau financièrement attractif pour les entrepreneurs. Enfin, le pisé de mâchefer étant beaucoup plus résistant que le pisé de terre crue, les constructions ne sont plus limitées en hauteur : on peut sans problèmes dépasser les 2 ou 3 étages et envisager de construire de véritables immeubles en pisé.
Extrait de Lyon un chantier limousin, par Jean-Luc de Ochandiano.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter