Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez-vous me donner des références précises expliquant qu'Arabe et Musulman sont bien deux choses différentes?
Merci pour toutes les informations que vous nous donnez!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 25/04/2012 à 14h33
Dans l'encyclopédie en ligne Encyclopaedia Universalis consultable sur les postes internet et par l'intermédiaire du réseau Wifi de la Bm de Lyon, vous trouverez à l'article "monde arabe" une définition proposée par Maxime Rodinson : "Les Arabes forment un peuple ou ethnie dont le critère distinctif est l'usage de la langue arabe, qui est une langue sémitique comme l'akkadien, l'araméen et l'hébreu. Cependant ne se considèrent et ne sont considérés comme Arabes que les individus et les groupes de langue arabe qui se reconnaissent un lien de parenté avec les groupes arabophones liés à l'histoire de l'ancienne Arabie... Les Arabes occupent actuellement une très vaste zone de l'Asie et de l'Afrique. Suivant la définition de l'ethnie arabe adoptée ici, il s'agit des nombreux pays où l'arabe classique est langue officielle, administrative, littéraire et culturelle, alors que la population dans sa majorité (sauf dans le cas du Soudan) parle des dialectes arabes... On trouvait donc,
en 2005, dans cet espace où domine la langue arabe (env. 13 000 000 km2, 10 000 000 seulement en soustrayant le Sahara algérien et le Soudan du Sud non arabophones), un ensemble cohérent de 228 millions d'arabophones répartis dans 22 pays ou entités politiques distinctes totalisant environ 300 millions d'habitants. Seules trois entités politiques constituent des îlots à minorité arabe au milieu de ce monde : Israël avec 1 340 000 Arabes sur 7 100 000 habitants et les presides espagnols de Ceuta et Mellila avec 25 000 Arabes sur 143 000 habitants. Cette zone arabe est entourée de toute une frange de minorités arabophones, tantôt dispersées, tantôt formant des groupes cohérents : en Iran 1 738 000, en Turquie 1 300 000, en Afrique orientale (Éthiopie, Djibouti, Somalie), en Afrique occidentale (Sénégal, Mali, Niger), en Afrique centrale (Tchad et Nigeria) 2 000 000 ( ?). Il faut mentionner l'île de Malte, État indépendant dont la majorité des habitants (400 000) parle un dialecte arabe mais qui, séparé du monde arabe par la religion, la culture, les traditions et la mer, ne s'y sent lié aucunement."
Dans le même document, voici les quelques précisions apportées sur la distinction entre arabe et musulman :
"Si l'islam a historiquement contribué à l'expansion de la langue arabe, langue du Prophète choisie par Dieu pour révéler son dessein aux hommes, l'assimilation de l'Arabe au musulman n'en est pas moins abusive. Parmi les quelque 1,25 milliard de musulmans répartis dans le monde au début des années 2000,
seulement 230 millions sont arabophones, et bien moins encore parlent l'arabe classique. L'expansion de l'islam est donc loin de coïncider avec un processus systématique d'arabisation. Et le monde arabe pris en lui-même est aussi bien plus divers que ne le laisse supposer cette confusion entretenue par les amateurs de choc des civilisations et autres nostalgiques des croisades, qu'ils soient musulmans ou chrétiens. Il y a aussi des Arabes juifs, chrétiens, athées ou agnostiques."
Pour plus de précisions, voici quelques références bibliographiques :
Les Arabes de Maxime Rodinson
Les Arabes : histoire et civilisation du monde musulman sous la dir. de Marc Berge
Les Arabes d'hier à demain de Jacques Berque
L'imaginaire arabo-musulman de Malek Chebel
Histoire des arabes de Dominique Sourdel
en 2005, dans cet espace où domine la langue arabe (env. 13 000 000 km2, 10 000 000 seulement en soustrayant le Sahara algérien et le Soudan du Sud non arabophones), un ensemble cohérent de 228 millions d'arabophones répartis dans 22 pays ou entités politiques distinctes totalisant environ 300 millions d'habitants. Seules trois entités politiques constituent des îlots à minorité arabe au milieu de ce monde : Israël avec 1 340 000 Arabes sur 7 100 000 habitants et les presides espagnols de Ceuta et Mellila avec 25 000 Arabes sur 143 000 habitants. Cette zone arabe est entourée de toute une frange de minorités arabophones, tantôt dispersées, tantôt formant des groupes cohérents : en Iran 1 738 000, en Turquie 1 300 000, en Afrique orientale (Éthiopie, Djibouti, Somalie), en Afrique occidentale (Sénégal, Mali, Niger), en Afrique centrale (Tchad et Nigeria) 2 000 000 ( ?). Il faut mentionner l'île de Malte, État indépendant dont la majorité des habitants (400 000) parle un dialecte arabe mais qui, séparé du monde arabe par la religion, la culture, les traditions et la mer, ne s'y sent lié aucunement."
Dans le même document, voici les quelques précisions apportées sur la distinction entre arabe et musulman :
"Si l'islam a historiquement contribué à l'expansion de la langue arabe, langue du Prophète choisie par Dieu pour révéler son dessein aux hommes, l'assimilation de l'Arabe au musulman n'en est pas moins abusive. Parmi les quelque 1,25 milliard de musulmans répartis dans le monde au début des années 2000,
seulement 230 millions sont arabophones, et bien moins encore parlent l'arabe classique. L'expansion de l'islam est donc loin de coïncider avec un processus systématique d'arabisation. Et le monde arabe pris en lui-même est aussi bien plus divers que ne le laisse supposer cette confusion entretenue par les amateurs de choc des civilisations et autres nostalgiques des croisades, qu'ils soient musulmans ou chrétiens. Il y a aussi des Arabes juifs, chrétiens, athées ou agnostiques."
Pour plus de précisions, voici quelques références bibliographiques :
Les Arabes de Maxime Rodinson
Les Arabes : histoire et civilisation du monde musulman sous la dir. de Marc Berge
Les Arabes d'hier à demain de Jacques Berque
L'imaginaire arabo-musulman de Malek Chebel
Histoire des arabes de Dominique Sourdel
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