Théâtre et langage

Réponse du Département Arts vivants :

Bonjour,

Nous avons effectué une recherche dans la base de données Mascarille, disponible en consultation sur place à la médiathèque de Vaise, ainsi que sur le site d’Aneth (Aux Nouvelles Ecritures Théâtrales) proposant une sélection de pièces du répertoire contemporain.

Ci-dessous une sélection d’une dizaine de pièces sur le thème du langage que nous vous conseillons :

La Supplique et la Haine de BIENFAIT Joël
Comédie psychologique
Rome, juin 1944. Le chef de la Gestapo, Von Stepp, surnommé "le bourreau de Rome", traqué par l'arrivée imminente des alliés, n'a d'autre recours que de s'adresser à son pire ennemi, le cardinal O'Parnell, qui se dépense sans compter pour sauver ceux que sa barbarie condamne : seul le cardinal peut faire passer en Suisse sa femme et ses deux enfants. Quelques années plus tard, O'Parnell vient annoncer à Von Stepp, dans sa cellule, son exécution imminente. Mais loin de venir apporter son aide à l'officier, c'est le cardinal qui sollicite celle de Von Stepp : inexorablement, le prêtre amène l'officier à l'obligation d'entendre ce que lui, le saint, recèle d'obscur au fond de lui-même. Au delà de quels refus et de quels aveux, deux hommes que tout oppose peuvent-ils se reconnaître et se rejoindre ? Pièce impressionnante où le langage s'élève à une haute puissance littéraire et explore avec une rare âpreté les replis de l'âme humaine. (Aneth)
2 personnages
2 hommes


La Chose en angora rose de BOIS Jean
C'est l'histoire d'une femme errante, qui n'a qu'un très joli sourire pour tout bagage. C'est l'histoire d'un homme qui possède de beaux bagages, mais qui a perdu toute envie de voyager.
Naissance et premiers pas d'une douce dépendance, entre un intellectuel qui ne rêve que de se taire et une bavarde démunie, larguée par son mari, boudée par la vie. Le récit d'un soubresaut de folie, entre deux êtres faits pour ne jamais se rencontrer.
Que ce soit l'amitié d'un Vladimir ou l'amour d'une soeur aînée, pourquoi est-il si difficile de désobéir à ceux qui prétendent nous aimer ?
La Chose en angora rose est une pièce grouillant de mots pour raconter paradoxalement, comme cette monnaie d'échange ne remplit pas sa fonction.
Constat d'échec, donc, pour cette culture qui devait nous rassembler et "qui fait rien que toujours nous séparer".
Quatre personnages, quatre manières différentes d'utiliser le langage, quatre fois plus de chance de foncer droit au cafouillage, quatre vérités persuadées, chacune, d'être l'unique et la bonne. (Aneth)

4 personnages
2 hommes
2 femmes


Les Silences d'Eulalie de BONAL Denise
Face aux vaines formules toutes faites, aux mots affadis que la société n’entend plus, confrontée à une langue qui n’est plus habitée Eulalie, 16 ans, décide de se taire, au grand dam de ses parents.
En voix-off, les pensées d’Eulalie s’égrainent : elle veut « ré-habiter », réhabiliter le langage et y parvient, par la force de ses mots. (Aneth)
3 personnages
1 homme
2 femmes
le rôle de la fille est un rôle muet


Le Chemin des passes dangereuses de BOUCHARD Michel-Marc
Comédie psychologique
Le lac Saint-Jean au Québec. Trois frères séparés par la vie, le caractère, le parcours professionnel... Unis par leur père, poète-ivrogne, mort depuis longtemps déjà. Pour la noce du benjamin, l'aîné emmène dans son Truck ses deux frères en pélerinage au Chemin des passes dangereuses, lieu riche de souvenirs... En route, ils sont victimes d'un grave accident, à l'endroit précis où leur père est mort. Un drame qu'ils ont vécu dans la complicité silencieuse. Ils doivent alors trouver un langage commun pour parvenir à se rapprocher. Première pierre d'un triptyque sur la mort, Le Chemin des passes dangereuses est une pièce sur la famille, ses silences, ses vérités et ses mensonges, et la violence de la franchise. (Aneth)
3 personnages
3 hommes
plus une marionnette


En famille de CANAAN Brigitte
Réunie devant la télévision qui trône dans le salon - salle à manger, une famille « franchouillarde » de trois générations converse en attendant le repas du soir. Cette famille, ce sont les grands-parents, Marcello et Madeleine, le couple que font leur fille Janine et son mari Louis, leurs deux enfants, Bastien, 27 ans, et Anaïs, 22 ans. Quand le rideau s'ouvre, il manque au tableau de la famille devant la télé, Bastien, en train de bouder dans un coin, et Anaïs, dans sa chambre. On parle de tout et de rien : de la télé, bien sûr, de Bastien qui fait la tête, et aussi du service à café de mémé Madeleine dont personne ne veut. Bastien fait enfin irruption et déclare avoir quelque chose à dire. Il hésite ; arrive sa fiancée Amanda qui finit par avouer avant de s'en aller que Bastien est amoureux d'une femme de 42 ans mère de cinq enfants...
Construite en une longue séquence appelée Temps 1, suivie d'une très brève, Temps 2, cette pièce est écrite sur le mode naturaliste, tant du point de vue de l'imaginaire que de celui du langage. (Aneth)
7 personnages
3 hommes
4 femmes

Chicken-troy de COLOMB Laurent
Un homme de 85 kg de masse musculaire entraîne un homme de 85 kg de masse graisseuse. Tous deux, accros de culturisme, se retrouvent dans différentes situations : club de remise en forme, trekking au Maroc, piscine à Marrakech pour finir dans une salle de méditation. Le texte se découpe sur deux colonnes. Dans la première, un langage totalement inventé, inspiré du «vocabulaire fitness». Dans la seconde, la traduction en langue normée.
Les deux hommes parlent du body-building (Body-beuldoeu-feut), de linguistique (Labio), du rapport corps/âme (corpo-total concept)… À la fin de chacune des situations, une moralité (Knacki-Bull) fait un point entre leur pratique et le mercantilisme (vigor-vigor).
Un travail jubilatoire sur la langue et ses sonorités, sur le sens et le non-sens.
Paru dans la revue Revolver en 2007. (Aneth)
2 personnages
2 hommes


Ni une, ni deux de DURIF Eugène
L'Effaré, La Groulle, Le Tiers entrent successivement sur scène. Ils essaient de chanter, de jouer un instrument de musique, se ratent, repartent, réapparaissent. S'en suit une série de dix séquences sans lien entre elles, dans lesquelles ceux-ci se hasardent dans les sentiers difficiles du langage. La parole est le centre de la pièce, à la fois sujet et personnage. Elle tourne, on la coupe, on n'en clôt pas le sens, on sous-entend, on dissout les proverbes, et elle s'étiole jusqu'à devenir une tirade de mots d'une syllabe. Et si la parole ne peut plus, ça se met à chanter. Petit à petit quelques thèmes se dessinent, l'auteur donne quelques coups de griffes contre les modes, le théâtre, la guerre. Les personnages sont proches du clown et le trio crée une merveilleuse fantaisie burlesque. Une oeuvre qui nous fait entendre le bruit délicieux de la langue. (Aneth)
3 personnages
1 homme
2 femmes


Peepshow dans les Alpes de KOBELI Markus
Un village perdu de montagne devenu station de sports d'hiver. La famille Holzer, avec le grand-père dans un fauteuil roulant. L'exploitation familiale est en faillite. Grâce au chauffeur du car, la famille offrira aux touristes, à travers les fenêtres de la maison, un spectacle de la vie paysanne typique. La famille répète et s'aperçoit qu'elle n'a plus les mots pour se parler, encore moins pour se représenter. Faute de répertoire, on aura recours à "Heidi". Rien n'y fait, la famille finit par se disloquer. Une comédie cruelle. Un travail sur le langage. Un traitement original. (Aneth)
5 personnages
3 hommes
2 femmes


Vie intérieure de KOTERSKI Marek
Adam Miaulard n'a pas la vie facile : un mystérieux sadique sème la terreur dans son building de béton disgracieux; l'ascenseur s'arrête à tous les étages sauf au sien; en bas les policiers lui demandent ses papiers ; ses beaux-parents le harcèlent sans cesse... Mais le drame de sa vie se déroule chez lui : sa vie de couple est un désastre. En proie à ses désillusions, le héros est assailli par son voisinage et se réfugie dans un monde peuplé de personnages sortis tout droit des émissions de télévision. En sept épisodes, un pour chaque jour de la semaine, l'auteur dépeint un personnage sans relief, tiraillé entre trivialité et rêves d'héroïsme, obsédé par ses fantasmes non-assouvis, sa vie érotique inexistante et sa vie professionnelle peu ambitieuse. Du langage, tout à la fois quotidien et décalé, découle un humour noir et salvateur. Dans sa furie paranoïaque le héros nous paraît même sympathique. On rit, car la vie d'Adam Miaulard semble ne pas nous concerner. Et pourtant... (Aneth)
2 personnages
1 homme
1 femme
2 personnages principaux et 51 rôles "annexes"


Les Conspirateurs de LESCOT David
Fable politique en forme de théâtre musical (ou l'inverse). L'action se déroule aujourd'hui ou hier, dans une société où règne une loi autoritaire qui interdit les réunions de plus de quatre personnes. Un groupe de dissidents a décidé d'enfreindre la loi par le simple fait de se réunir. Les mots de passe, les messages codés qu'ils se transmettent sont des chansons. Sous la pression des contrôles policiers, ils en viennent à trouver refuge dans les cimetières, pendant les enterrements. Et pour augmenter la fréquence de leurs réunions, ou pour toutes sortes de raisons, ils commencent à se supprimer les uns les autres. Sorte de comédie musicale noire, où la gravité prend le masque de la légèreté, la pièce est un hommage à la ruse et au détour, aux paroles voilées, aux langages obliques. (Aneth)
10 acteurs - au moins 1 musicien


Titsa de MALONE Philippe
Deux frères désertent la guerre. L'un est abattu par un milicien. L'autre, Istvan se réfugie dans un village. Là, à la suite d'une rencontre avec une vieille femme, il décide de porter une de ses robes : il deviendra Titsa. Ce pourrait être un conte : Titsa relate l'histoire en creux de ce personnage, analyse « l'accident » et ses développements. Titsa qui ne parle pas, ou peu, ne répond pas à la question posée par son acte. La question enfle et devient l'objet même de la pièce, et les combats (les vrais) se trouvent renvoyés au second plan : Istvan-Titsa, « ni homme, ni femme », comme champ de bataille.
Titsa fait le pari du conte et du sens. Contre l'imposition du réel et son brouillage généralisé. Contre l'apparition supposée discordante des faits et le nécessaire fatum qui en résulte. Pour tenter de mieux retrouver le réel, justement, au détour de l'humain, dans les personnages qui composent l'histoire.
Titsa provient au départ d'un fait-divers. Au départ seulement, car c'est un fait acquis, aujourd'hui, que l'immense majorité des victimes de guerre sont des civils. Ou plutôt, des civiles. Une écriture pleine, une langue poétique donnent un souffle épique à ces images de guerre. Le langage, qui échappe parfois aux personnages, devient l'un des enjeux de la pièce. (Aneth)
14 personnages
8 hommes
6 femmes


Le Badge de Lénine de PIEMME Jean-Marie
La pièce se déroule dans un théâtre : Roger, entré là par hasard, fait irruption dans le travail de répétition solitaire d'une jeune actrice. Il se raconte sans trop se soucier d'elle : blessures d'amour, vécues ou inventées, qui jaillissent en confession logorrhéique et font de lui, le temps de la pièce, un histrion pitoyable et magnifique à la fois, jouant avec jubilation sur l'illusion du moi, les codes du théâtre et les glissements du langage. Plein de fantaisie autour de cet homme en désarroi, croqué avec finesse, humour et dérision. (Aneth)
2 personnages
1 homme
1 femme


Ça ou autre chose de RUBINSTEIN Lev
Dix textes-performances où Lev Rubinstein, juxtaposant et mélangeant des énoncés-vérités issus des territoires les plus variés du langage (formules toutes faites du quotidien, exemples de grammaire, fragments de proverbes, jargon scientifique, lambeaux de textes narratifs ou poétiques, interjections, calembours, tics divers), construit un objet théâtral incongru et jubilatoire qui déstabilise nos représentations familières et nous fait, à force, douter à la fois des mots et du monde. À réinventer sur scène, chacun à sa façon.
Au moins un(e) comédien(ne), ou plus ad libitum.
(Aneth)


Je suis la bête de SIBRAN Anne
Une femme raconte son enfance animale et son douloureux passage à l’humanité, sa découverte du langage et des mots. Petite fille, elle est abandonnée dans un placard par ses parents. Alors qu’elle est mourante, une chatte la nourrit et l’adopte, ses chatons ayant été dévorés par l’enfant.
Elle part avec sa nouvelle mère vivre dans la forêt. Ses ongles sont alors aussi longs que des griffes, sa bouche pleine de sang et de poils des animaux qu’elle dévore. Pour unique fourrure, elle possède sa longue chevelure.
Blessée par un blaireau, démunie et vulnérable, elle est enlevée par un homme qui espère « l’humaniser ».
Les mots s’enchaînent, obéissant à un rythme animal, viscéral. Une langue vivante et organique qui sent la terre et la rosée. Un texte explorant le grand mystère de l’être-animal, pour nous faire toucher du doigt cette magie brute du monde sauvage. (Aneth)
1 personnage
1 femme



En espérant avoir répondu à votre demande,

L’équipe Arts vivants

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