Question d'origine :
Bonjour le guichet,
C'est peut être une question idiote mais suite à une chute, la plupart du temps une croûte apparaît. Pourquoi la plupart des personnes ne peuvent pas s'empêcher de gratter et parfois même de la manger ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 08/11/2012 à 11h19
Bonjour,
Non, ce n’est pas une question idiote ! C’est assez intéressant en fait, même si manger ses croûtes de sang relève plutôt d’un problème psychologique que d'une réaction normale de notre corps.
Alors, pour répondre à la première partie de votre question, pourquoi se gratte t-on [les croûtes] ? Un excellent article du magazine pour la science nous explique que, par exemple, le fait de se faire piquer active des neurones spécifiques de la démangeaison appelés des pruriceptifs. L’acte de se gratter active quand à lui des neurones liés à la douleur dits nociceptifs, et enfin, ces derniers activent d’autres neurones dites intermédiaires qui annulent la sensation de démangeaison. Tout ça est piloté par notre cerveau qui s’appuie sur les signaux envoyés par la peau !
Pour aller plus loin, vous pouvez consultez une explication du fonctionnement des molécules de la douleur ou comment les terminaisons nerveuses de la peau transmettent l’information au cerveau.
Pourquoi mange t-on ses croûtes de sang ? Sur internet, de nombreux forums rendent compte de la détresse de certaines personnes face à cette manie. Dans le livre "La peau : reflet de votre état physique et psychologique", Martine Fabre nous donne quelques pistes de réflexions : "La peau et les phanères sont les parties du corps d’emblée accessibles pour être martyrisés dans un besoin de se rassurer, de se défouler, de canaliser dans le geste une attaque de la peau. Le besoin est là, de se gratter, de se ronger les ongles, de s’arracher les petites peaux qu’on appelle à juste titre des envies, de se tordre les cheveux, de se les arracher. Comme s’il s’agissait de l’incapacité de laisser ses mains immobiles et comme si ces gestes nuisibles étaient un moyen de se calmer, de combler l’attente, d’empêcher le temps de prendre toute la place. Il y a bien une sorte de pulsion à attaquer sa peau, pour vérifier qu’elle va le supporter, qu’elle va se régénérer, et qu’il sera encore possible de recommencer à la soumettre au charcutage. C’est un mal pour un bien. S’écorcher vif pour combler l’angoisse du vide de l’inactivité."
Sur les impulsions qui poussent à auto-ingérer des parties de son corps, vous pouvez consulter le site d’Alexandra Rivière, psychologue.
Et pour finir, un site qui permet de bien cicatriser !
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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