Question d'origine :
Bonjour,
Est-ce que l'hermine sur le manteau de sacre du Roi de France représente un symbole particulier ou est-ce l'habituelle fourrure utilisée par les souverains?
En vous remerciant pour votre aide et votre attention
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/11/2012 à 14h13
Bonjour,
Comme l’indique Paola Rapelli, l’hermine symbolise la dignité, l’honneur et le pouvoir de rendre la justice.
Mais revenons de manière plus précisément sur cette symbolique.
La plupart des experts en héraldique s’accordent à dire que, à l’origine, la fourrure d’hermine du blason correspond à la fourrure animale avec laquelle les nobles de haut rang et les magistrats décoraient ou doublets leurs habits de cérémonie. Cette habitude semble être particulièrement ancienne. Il est certain que les fourrures d’hermine, mais aussi de petits-gris, d’écureuils eurasiatiques, citées par Dante dans Le Paradis, symbolisaient « dignité, juridiction, préséance, pureté de mœurs, doctrine, religion, maîtrise et autorité ». Le manteau revêt donc une grande importance symbolique. Doté d’une traîne, il est un vêtement de solennité fait de riches étoffes comme le velours lourd. Sa couleur est très significative : bleu foncé ou rouge pourpre brodé, avec des applications variées (en relation avec la fonction ou la maison de celui qui les porte. Les sujets et les fidèles devaient être frappés par la somptuosité du manteau, à tel point que la beauté de l’objet était supposée transmettre un don particulier à celui qui l’endossait : non seulement l’idée de protection suggérée par la forme enveloppante mais surtout celle de sagesse supérieure, d’autorité innée, la garantie d’une éthique supérieur, super partes.
Source : Symboles du pouvoir, p. 44.
Ces mêmes propos sont en partie repris dans l’article publié sur larousse.fr :
La fourrure de l'hermine, symbole de pureté morale, orne la robe des hauts dignitaires de l'Église, de l'État ou de l'Université. Mais l'animal est, pour certains chasseurs, un dangereux concurrent. Utilisée pour lutter contre les campagnols, elle a aussi commis de sérieux ravages là où les hommes l'ont introduite.
De la Bretagne au manteau du roi
« Il était une fois une hermine tout de blanc vêtue, poursuivie par un renard. Au cours de cette poursuite, les deux ennemis arrivèrent devant un ruisseau boueux. L'hermine avait deux solutions : se faire prendre par le renard ou passer dans le ruisseau et donc salir sa belle robe blanche. Elle choisit la première solution. » Telle est la légende qui explique la devise de la Bretagne : Kentoc'h mervel evit em lousa, « Plutôt mourir que de se souiller. » L'hermine stylisée est représentée sur de nombreux objets, ainsi que sur les armes de familles de la noblesse bretonne.
Symbole de pureté morale, la fourrure blanche de l'hermine orne aussi depuis des siècles les tenues des plus hauts dignitaires, et bien sûr des rois. Pour satisfaire à ces modes, de nombreux pièges sont posés en Scandinavie, en Russie et en Amérique du Nord. Dans les années 1920 et au début des années 1930, l'État de New York fournit, à lui seul, 100 000 peaux d'hermine blanches par an. En 1937, le Canada envoie 50 000 peaux d'hermine en Grande-Bretagne, pour les cérémonies du couronnement de George VI. Pendant la décennie 1970, de 40 000 à 100 000 hermines et belettes à longue queue sont capturées chaque année aux États-Unis et au Canada. Et au Kamtchatka, en Sibérie, de l'hiver 1937-1938 à l'hiver 1963-1964, les captures d'hermines fluctuent entre 4 000 et 12 000 par an...
Comme l’indique Paola Rapelli, l’hermine symbolise la dignité, l’honneur et le pouvoir de rendre la justice.
Mais revenons de manière plus précisément sur cette symbolique.
La plupart des experts en héraldique s’accordent à dire que, à l’origine, la fourrure d’hermine du blason correspond à la fourrure animale avec laquelle les nobles de haut rang et les magistrats décoraient ou doublets leurs habits de cérémonie. Cette habitude semble être particulièrement ancienne. Il est certain que les fourrures d’hermine, mais aussi de petits-gris, d’écureuils eurasiatiques, citées par Dante dans Le Paradis, symbolisaient « dignité, juridiction, préséance, pureté de mœurs, doctrine, religion, maîtrise et autorité ». Le manteau revêt donc une grande importance symbolique. Doté d’une traîne, il est un vêtement de solennité fait de riches étoffes comme le velours lourd. Sa couleur est très significative : bleu foncé ou rouge pourpre brodé, avec des applications variées (en relation avec la fonction ou la maison de celui qui les porte. Les sujets et les fidèles devaient être frappés par la somptuosité du manteau, à tel point que la beauté de l’objet était supposée transmettre un don particulier à celui qui l’endossait : non seulement l’idée de protection suggérée par la forme enveloppante mais surtout celle de sagesse supérieure, d’autorité innée, la garantie d’une éthique supérieur, super partes.
Source : Symboles du pouvoir, p. 44.
Ces mêmes propos sont en partie repris dans l’article publié sur larousse.fr :
La fourrure de l'hermine, symbole de pureté morale, orne la robe des hauts dignitaires de l'Église, de l'État ou de l'Université. Mais l'animal est, pour certains chasseurs, un dangereux concurrent. Utilisée pour lutter contre les campagnols, elle a aussi commis de sérieux ravages là où les hommes l'ont introduite.
De la Bretagne au manteau du roi
« Il était une fois une hermine tout de blanc vêtue, poursuivie par un renard. Au cours de cette poursuite, les deux ennemis arrivèrent devant un ruisseau boueux. L'hermine avait deux solutions : se faire prendre par le renard ou passer dans le ruisseau et donc salir sa belle robe blanche. Elle choisit la première solution. » Telle est la légende qui explique la devise de la Bretagne : Kentoc'h mervel evit em lousa, « Plutôt mourir que de se souiller. » L'hermine stylisée est représentée sur de nombreux objets, ainsi que sur les armes de familles de la noblesse bretonne.
Symbole de pureté morale, la fourrure blanche de l'hermine orne aussi depuis des siècles les tenues des plus hauts dignitaires, et bien sûr des rois. Pour satisfaire à ces modes, de nombreux pièges sont posés en Scandinavie, en Russie et en Amérique du Nord. Dans les années 1920 et au début des années 1930, l'État de New York fournit, à lui seul, 100 000 peaux d'hermine blanches par an. En 1937, le Canada envoie 50 000 peaux d'hermine en Grande-Bretagne, pour les cérémonies du couronnement de George VI. Pendant la décennie 1970, de 40 000 à 100 000 hermines et belettes à longue queue sont capturées chaque année aux États-Unis et au Canada. Et au Kamtchatka, en Sibérie, de l'hiver 1937-1938 à l'hiver 1963-1964, les captures d'hermines fluctuent entre 4 000 et 12 000 par an...
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