Question d'origine :
bonsoir,
ca fait longtemps que j'entends dire qu'il y a beaucoup de postes en France qui ne sont pas occupé alors même qu'il y a un chômage de masse.
j'ai même le chiffre de 500000 en tête est ce exact?
mais alors pourquoi aucun gouvernement ne fait il pas de vrai politique d'adéquation entre l'offre et la demande?
est ce techniquement faisable?notamment avec pôle emploi...
ne pourrait on pas considérer cela comme une vrai priorité?
cdlt
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/12/2012 à 11h57
Bonjour,
"Le chiffre de 500.000 offres d’emplois 'non satisfaites' ne repose sur aucune base statistique sérieuse. S’il s’agit d’appréhender le volume des emplois vacants ou non pourvus, les statistiques disponibles débouchent sur des ordres de grandeur bien plus faibles", confirmait en juin 2008 Pierre Concialdi, économiste, chercheur à l'IRES (Institut de Recherches Économiques et Sociales).
Quant à Michel Abhervé, professeur d'économie sociale à l'université de Paris-Est Marne-la-Vallée, il évoquait lui aussi en mars 2012 un "mythe" autour de cette question. "Les chiffres annoncés varient considérablement, selon le contexte, car personne n’a été à ce jour capable de produire une méthode un tant soit peu fiable d’élaboration d’un chiffre reconnu : au bout de combien de temps considère-t-on qu’une offre d’emploi n’est pas pourvue? Personne ne le dit avec précision", affirme-t-il.
De plus, dans un rapport d'avril 2009, le Centre d'études pour l'emploi (CEE) prévenait : "Offres d’emploi non pourvues ou non satisfaites" ne signifient pas "emplois vacants". "Ces notions doivent être mobilisées avec précaution. D’abord, elles ne sont pas équivalentes. Ensuite, leur mise en relation avec le chômage est délicate et suppose une grande rigueur conceptuelle. Enfin, il est abusif de les assimiler a priori à des difficultés de recrutement", indique le rapport.
source : Copé et le "mythe" des offres d'emplois non satisfaites
Tout est en effet, très bien expliqué dans le rapport du Centre d'études pour l'emploi (CEE) : Les emplois « vacants » rédigé par Yannick Fondeur, CEE -Tepp et Jean-Louis Zanda, Pôle Emploi (Connaissance de l'emploi, n°64, avril 2009) dont voici quelques extraits :
Souvent confondus avec les « offres d’emploi non pourvues ou non satisfaites », les « emplois vacants » sont régulièrement mis en regard du nombre de chômeurs et assimilés, abusivement, à des recrutements difficiles.
Que recouvre réellement cette notion ? Quels en sont les instruments actuels de mesure statistique ? Quelles relations entretient-elle avec les difficultés de recrutement et le chômage ? C’est d’abord à ces questions qu’il s’agit de répondre ici.
Sont ensuite esquissées des pistes de réflexion sur la manière dont il conviendrait de construire le concept de vacance d’emploi, en miroir de celui de chômeur au sens du BIT, et sur l’intérêt d’une analyse du « halo » autour dudit concept.
[...]
Telles qu’elles sont généralement entendues dans la littérature économique, les vacances d’emploi correspondent aux postes ouverts à un instant donné faisant l’objet d’une recherche active de candidats. Il s’agit donc de laphotographie d’un stock d’emplois à pourvoir . Ce stock peut être très important, sans pour autant être interprété comme la manifestation de difficultés de recrutement, ni comme le signe que les chômeurs sont réticents à occuper ces emplois. Il signifie simplement qu’un poste ne peut naturellement pas être pourvu le jour même de sa mise en vacance. Comme en France une trentaine de millions de nouveaux contrats de travail sont conclus chaque année, il est naturel qu’on observe à un instant donné un grand nombre d’emplois vacants .
[...]
Pour favoriser une appréhension uniforme du concept d’emploi vacant, unedéfinition est communiquée aux répondants. Mais cette dernière, qui s’appuie sur les recommandations d’Eurostat, est complexe et source d’ambiguïtés (cf. encadré 1). Elle fait en particulier mention de démarches « très » actives (s’écartant en cela du cadre défini par Eurostat) pour trouver un candidat « convenable » (traduction sans doute trop littérale de « suitable »). Par ailleurs, cette définition contient une formulation troublante pour les répondants : un emploi vacant peut être un poste « sur le point d’être vacant ».
[...]
Au cours de l’année 2007, 3 740 000 offres d’emploi ont été enregistrées et 3 718 000 ont été retirées des fichiers. Parmi ces dernières, 3 327 000 ont été satisfaites, soit untaux de satisfaction de 89,5 % et un taux d’annulation – complémentaire – de 10,5 %4, correspondant à 391 000 offres.
Pour interpréter correctement ce dernier chiffre, il convient de préciser deux points cruciaux.
En premier lieu, dans certains cas, l’employeur renonce à embaucher parce que lebesoin à l’origine du recrutement a disparu . Une situation typique est celle de l’annulation d’une commande, qui aurait entraîné un surcroît d’activité et nécessité une embauche. Dans d’autres cas, le recrutement est interrompu parce que l’employeur n’a pas trouvé le candidat souhaité dans les délais requis . On peut alors être en présence d’échecs de recrutement.
Le système d’information de Pôle Emploi ne permet pas à l’heure actuelle de distinguer ces deux cas de figure, et donc de les quantifier. Assimiler offres d’emploi non satisfaites et difficultés de recrutement est ainsi abusif.
En second lieu, les 391 000 offres annulées ne constituent pas une donnée en coupe instantanée : il s’agit d’offres retirées des fichiers au cours d’une année entière. Il n’est donc pas correct de comparer ce type de données avec le nombre de chômeurs observés à un instant donné, comme cela est très régulièrement fait dans le débat public.
S’il fallait rapprocher les offres annulées d’un nombre de chômeurs, celui-ci correspondrait aux personnes ayant transité par Pôle Emploi au cours de l’année et n’ayant pas retrouvé d’emploi dans un laps de temps correspondant au délai moyen de satisfaction des offres déposées. Et bien sûr, en théorie, il faudrait préalablement défalquer des offres annulées celles liées à la disparition du besoin de recrutement.
***
Assimilées abusivement à des difficultés de recrutement et associées à une représentation selon laquelle trop de chômeurs n’accepteraient pas les postes qui leur sont proposés, les vacances d’emploi sont aujourd’hui mal définies et mal évaluées.
En plus des documents cités plus haut, nous vous proposons la lecture des articles suivants :
- Y a-t-il vraiment trop d'emplois vacants en France ? / Juliette Raynal
- Les emplois vacants ? Un mirage / Véronique Radier
- Chômage : combien y a-t-il d’emplois non-pourvus en France ? / par Béatrice Roman-Amat
- Emplois vacants et chômeurs fainéants : ACDC dénonce les amalgames
- La mystification des emplois vacants
"Le chiffre de 500.000 offres d’emplois 'non satisfaites' ne repose sur aucune base statistique sérieuse. S’il s’agit d’appréhender le volume des emplois vacants ou non pourvus, les statistiques disponibles débouchent sur des ordres de grandeur bien plus faibles", confirmait en juin 2008 Pierre Concialdi, économiste, chercheur à l'IRES (Institut de Recherches Économiques et Sociales).
Quant à Michel Abhervé, professeur d'économie sociale à l'université de Paris-Est Marne-la-Vallée, il évoquait lui aussi en mars 2012 un "mythe" autour de cette question. "Les chiffres annoncés varient considérablement, selon le contexte, car personne n’a été à ce jour capable de produire une méthode un tant soit peu fiable d’élaboration d’un chiffre reconnu : au bout de combien de temps considère-t-on qu’une offre d’emploi n’est pas pourvue? Personne ne le dit avec précision", affirme-t-il.
De plus, dans un rapport d'avril 2009, le Centre d'études pour l'emploi (CEE) prévenait : "Offres d’emploi non pourvues ou non satisfaites" ne signifient pas "emplois vacants". "Ces notions doivent être mobilisées avec précaution. D’abord, elles ne sont pas équivalentes. Ensuite, leur mise en relation avec le chômage est délicate et suppose une grande rigueur conceptuelle. Enfin, il est abusif de les assimiler a priori à des difficultés de recrutement", indique le rapport.
source : Copé et le "mythe" des offres d'emplois non satisfaites
Tout est en effet, très bien expliqué dans le rapport du Centre d'études pour l'emploi (CEE) : Les emplois « vacants » rédigé par Yannick Fondeur, CEE -Tepp et Jean-Louis Zanda, Pôle Emploi (Connaissance de l'emploi, n°64, avril 2009) dont voici quelques extraits :
Souvent confondus avec les « offres d’emploi non pourvues ou non satisfaites », les « emplois vacants » sont régulièrement mis en regard du nombre de chômeurs et assimilés, abusivement, à des recrutements difficiles.
Que recouvre réellement cette notion ? Quels en sont les instruments actuels de mesure statistique ? Quelles relations entretient-elle avec les difficultés de recrutement et le chômage ? C’est d’abord à ces questions qu’il s’agit de répondre ici.
Sont ensuite esquissées des pistes de réflexion sur la manière dont il conviendrait de construire le concept de vacance d’emploi, en miroir de celui de chômeur au sens du BIT, et sur l’intérêt d’une analyse du « halo » autour dudit concept.
[...]
Telles qu’elles sont généralement entendues dans la littérature économique, les vacances d’emploi correspondent aux postes ouverts à un instant donné faisant l’objet d’une recherche active de candidats. Il s’agit donc de la
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Pour favoriser une appréhension uniforme du concept d’emploi vacant, une
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Au cours de l’année 2007, 3 740 000 offres d’emploi ont été enregistrées et 3 718 000 ont été retirées des fichiers. Parmi ces dernières, 3 327 000 ont été satisfaites, soit un
Pour interpréter correctement ce dernier chiffre, il convient de préciser deux points cruciaux.
En premier lieu, dans certains cas, l’employeur renonce à embaucher parce que le
Le système d’information de Pôle Emploi ne permet pas à l’heure actuelle de distinguer ces deux cas de figure, et donc de les quantifier. Assimiler offres d’emploi non satisfaites et difficultés de recrutement est ainsi abusif.
En second lieu, les 391 000 offres annulées ne constituent pas une donnée en coupe instantanée : il s’agit d’offres retirées des fichiers au cours d’une année entière. Il n’est donc pas correct de comparer ce type de données avec le nombre de chômeurs observés à un instant donné, comme cela est très régulièrement fait dans le débat public.
S’il fallait rapprocher les offres annulées d’un nombre de chômeurs, celui-ci correspondrait aux personnes ayant transité par Pôle Emploi au cours de l’année et n’ayant pas retrouvé d’emploi dans un laps de temps correspondant au délai moyen de satisfaction des offres déposées. Et bien sûr, en théorie, il faudrait préalablement défalquer des offres annulées celles liées à la disparition du besoin de recrutement.
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Assimilées abusivement à des difficultés de recrutement et associées à une représentation selon laquelle trop de chômeurs n’accepteraient pas les postes qui leur sont proposés, les vacances d’emploi sont aujourd’hui mal définies et mal évaluées.
En plus des documents cités plus haut, nous vous proposons la lecture des articles suivants :
- Y a-t-il vraiment trop d'emplois vacants en France ? / Juliette Raynal
- Les emplois vacants ? Un mirage / Véronique Radier
- Chômage : combien y a-t-il d’emplois non-pourvus en France ? / par Béatrice Roman-Amat
- Emplois vacants et chômeurs fainéants : ACDC dénonce les amalgames
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