Benoit XVI et l'Opus Dei

Bonjour,

« Opus dei, Œuvre de Dieu… Un nom qui suscite tous les fantasmes ; une institution qui évoque pour beaucoup des mystères, des comportements étranges, comme une confrérie secrète, une maçonnerie dont les sigles auraient été remplacés par la croix. (…)
La partie visible de l’iceberg Opus, c’est un courant de l’Eglise catholique officiellement reconnu par elle puisque son fondateur, le prêtre espagnol Josemaria Escrivà de Balaguer, a été fait saint, canonisé le 6 octobre 2002 par le pape Jean-Paul II. L’Oeuvre de Dieu est même le seul mouvement qui ait été érigé en prélature personnelle. Ce qui lui permet, à ce titre, de ne répondre que devant le pape et de nommer ses propres prêtres. L’œuvre de Dieu, ce sont également près de 84 000 membres laïcs dans le monde dont 2 150 en France [en 2005]. Auxquels il faut ajouter 1 890 prêtres, une vingtaine d’évêques, deux cardinaux et le responsable du Bureau de presse du Vatican. » in L’Opus Dei : enquête sur une église au cœur de l’Eglise de Bénédicte et Patrice des Mazery.

Dans une annexe à cet ouvrage (annexe 23), les auteurs reprennent une liste des membres de l’Opus Dei au sein de l’administration pontificale datant de 2003 et établie par le journaliste Peter Hertel sous le pontificat de Jean-Paul II, dont beaucoup s’accordent à penser qu’il fut très favorable à ce mouvement, notamment comme contrepoids à la théologie de la libération en Amérique latine perçue comme inspirée d’idées « communistes », appuyé en cela par le théologien et préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Josef Ratzinger.

« Prélature personnelle », l’Opus Dei l’est en vertu de l’article 237 du Code de Droit canonique qui stipule que celles-ci « font partie des moyens proposés par les Pères conciliaires pour répondre à des besoins apostoliques particuliers. Les prélatures, en effet, exercent des œuvres pastorales ou missionnaires spécifiques pour diverses régions ou auprès de divers groupes sociaux, ou encore peuvent permettre une meilleure répartition des prêtres dans des Eglises particulières défavorisées. » Droit canonique p. 149-150.

« Outre la formation et le soutien de ses membres, l'Opus Dei assume des engagements qui s'exercent principalement dans l'enseignement universitaire, la recherche scientifique et les sciences sacrées, mais aussi dans la formation professionnelle et l'action éducative. (…) Si elle n'a pas désarmé toutes les critiques, elle a incontestablement la faveur du pape Jean-Paul II. Elle a ouvert une voie nouvelle pour une « spiritualité laïque » dans le monde de ce temps, ni « progressiste » ni « traditionaliste », distincte aussi bien de l'Action catholique que des mouvements charismatiques et des nouvelles communautés. » in l’article de l‘Encyclopædia Universalis en ligne de l’historien du catholicisme Émile Poulat, « OPUS DEI ».

Vous trouverez sur le site du Vatican, au milieu de bien d'autres associations catholiques, la présentation des activités et missions des Coopérateurs de l’Opus Dei.

La position de Benoit XVI sur l’Opus Dei ne fait pas l’objet de nombreuses déclarations officielles ou d’articles de presse.
Sur le site du Vatican, vous pouvez faire une recherche en combinant les termes « Opus Dei » et « Benoît XVI » en veillant bien aux guillemets qui vous épargneront une partie des textes où les mots opus et dei (latin et italien !...) apparaissent. Vous trouverez par exemple ce Discours aux participants à "UNIV 2006".

Un article publié par L’Osservatore Romano en octobre 2002 reprenant les propos du cardinal Ratzinger à l’occasion de la canonisation du fondateur Escriva de Balaguer est accessible sur le site de l’Opus Dei en France.

Et puisqu’il vous faut des noms, vous pourrez consulter cet article de Wikipedia, ainsi que l’ouvrage de Peter Hertel, Opus Dei, les chemins de la gloire, mais qui, datant de 2002, est antérieur à la prise de fonction de Josef Ratzinger en tant que pape.
Sur le site anti-religion athéisme.org vous trouverez d’autres personnes citées à titre de sympathisants de l’Opus Dei.
D’une manière générale, l’Opus Dei, correspondant à une conception traditionnaliste, et de droite, de la religion catholique, et susceptible de dérive sectaire, les partisans et les opposants se rencontreront dans les milieux correspondants.

Sur ce sujet, vous pouvez vous reporter à ces ouvrages.