Question d'origine :
Bonjour,
j'ai entendu parler ce soir au journal télévisée de "ville anséale" (je ne suis pas très sure de l'orthographe...)
Je n'arrive pas à trouver de quoi il s'agit précisément, pourriez vous m'éclairer sur sa signification? Merci!
Réponse du Guichet

Réponse du service Guichet du savoir
Le terme "ville anséale" nous paraît curieux. La première idée qui nous vient est celle des villes « hanséatiques », un terme que vous auriez pu entendre ces derniers jours à propos de l’infection à l’E. coli dans le Nord de l’Allemagne.
Les villes hanséatiques, dont les habitants étaient nommés hanséates, étaient une société de villes unies par un intérêt commun, la protection de leur commerce. Elles étaient ainsi nommée d'un vieux mot allemand, An Hansen, qui signifie associer. Une autre étymologie propose An See, c'est-à-dire, contre la mer car elles étaient en effet pour la plupart situées sur les côtes de la mer Baltique.
Cette association se fit d'abord entre les villes de Hambourg et de Lubeck en 1141, et ensuite entre un grand nombre d'autres villes ; mais elle commença à s'affaiblir en 1500, et l'ancien gouvernement Anséatique ne subsiste plus qu'à Lubeck, à Hambourg et à Brême. (Anse - définition à la fin du XVIIIe siècle)
Le terme est resté pour désigner cette région de l’Allemagne comprenant le Schleswig-Holstein, la Basse-Saxe, le Mecklembourg-Poméranie occidentale et les villes-états de Brême et Hambourg.
Comme le précise le Dictionnaire Littré plusieurs orthographes sont possibles : « Quelques-uns écrivent, Anséatique ». Nous avons même retrouvé dans quelques sources du XIXe siècle – seulement du XIXe siècle – les formes qui vous interrogent « villes hanséales » et « aux Hanséales ».
Vous trouverez plus d’information dans l’article Hanse de Wikipédia.
Vous pouvez également lire cet ouvrage de Philippe Dollinger, La Hanse : XIIe-XVIIe siècles.
Si ces indications ne répondent pas totalement à vos attentes, si nous sommes partis sur une fausse piste, n’hésitez pas à nous recontacter en précisant le contexte dans lequel vous avez entendu cette expression.
Le terme "ville anséale" nous paraît curieux. La première idée qui nous vient est celle des villes « hanséatiques », un terme que vous auriez pu entendre ces derniers jours à propos de l’infection à l’E. coli dans le Nord de l’Allemagne.
Les villes hanséatiques, dont les habitants étaient nommés hanséates, étaient une société de villes unies par un intérêt commun, la protection de leur commerce. Elles étaient ainsi nommée d'un vieux mot allemand, An Hansen, qui signifie associer. Une autre étymologie propose An See, c'est-à-dire, contre la mer car elles étaient en effet pour la plupart situées sur les côtes de la mer Baltique.
Cette association se fit d'abord entre les villes de Hambourg et de Lubeck en 1141, et ensuite entre un grand nombre d'autres villes ; mais elle commença à s'affaiblir en 1500, et l'ancien gouvernement Anséatique ne subsiste plus qu'à Lubeck, à Hambourg et à Brême. (Anse - définition à la fin du XVIIIe siècle)
Le terme est resté pour désigner cette région de l’Allemagne comprenant le Schleswig-Holstein, la Basse-Saxe, le Mecklembourg-Poméranie occidentale et les villes-états de Brême et Hambourg.
Comme le précise le Dictionnaire Littré plusieurs orthographes sont possibles : « Quelques-uns écrivent, Anséatique ». Nous avons même retrouvé dans quelques sources du XIXe siècle – seulement du XIXe siècle – les formes qui vous interrogent « villes hanséales » et « aux Hanséales ».
Vous trouverez plus d’information dans l’article Hanse de Wikipédia.
Vous pouvez également lire cet ouvrage de Philippe Dollinger, La Hanse : XIIe-XVIIe siècles.
Si ces indications ne répondent pas totalement à vos attentes, si nous sommes partis sur une fausse piste, n’hésitez pas à nous recontacter en précisant le contexte dans lequel vous avez entendu cette expression.
Réponse du Guichet

Dans la réponse à une question vous dites qu'il ne reste que quelques villes allemandes hanséatiques. Or, dans un roman d 'Eric Fottorino, il est question de Bergen comme étant une ville hanséatique. N'y en a-t-il vraiment qu'en Allemagne ?
Merci de vote réponse.
Merci de vote réponse.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Il exista plusieurs types de hanses comme l'explique cet article de l'enclopaedia universalis (que vous pourrez consulter en texte intégral à la BML) mais vous faîtes probablement allusion à la hanse teutonique. Celle-ci n'existe plus aujourd'hui :
L'histoire a retenu quatre hanses, ou groupements de marchands, et plus spécialement de marchands à l'étranger.
Il y eut la hanse des marchands de l'eau, dont les membres jouissaient du monopole de navigation sur la Seine entre Paris et Mantes. Dirigée et animée par des marchands parisiens, elle donna naissance, à la fin du XIIIe siècle, à une municipalité parisienne ayant à sa tête le prévôt des marchands entouré de quatre échevins.
La hanse de Londres, union de ghildes (associations marchandes) de villes flamandes, apparut au XIIe siècle ; dirigée par Bruges, elle avait pour objet le trafic avec l'Angleterre, notamment l'importation des laines anglaises. Mais la politique de l'« étape » pratiquée par les rois d'Angleterre, rendant obligatoire la concentration des laines exportées en un seul port du continent et favorisant les marchands anglais, entraîna son déclin au XIVe siècle.
La hanse des dix-sept villes, autrefois confondue à tort avec la précédente, fut appelée hanse par les historiens (non par les contemporains) : elle revêt, avant 1230, la forme d'un groupement très lâche entre marchands drapiers de villes des Pays-Bas et de la France du Nord (villes dont le nombre dépassa, largement, dix-sept), fréquentant les foires de Champagne. Le déclin de celles-ci amena la disparition de l'association.
Enfin, la hanse Teutonique, ou plutôt allemande, est appelée la Hanse ; le raccourci est mérité, car « aucune des autres hanses n'atteignit à la signification européenne de celle-ci » (A. Joris).En effet, par sa durée multiséculaire (du XIIe au XVIIe siècle , par le nombre – même discuté, de ses membres, par l'activité et l'extension de son commerce, par son rôle politique contrastant avec la faiblesse de son organisation, la Hansa Teutonicorum, compagnie de marchands allemands, puis de villes situées pour la plupart en Allemagne du Nord, constitue ce que l'un de ses anciens historiens, P. H. Mallet, appelait « un phénomène presque unique en son genre ». C'est elle qui fera l'objet de cette publication.
L'association des marchands allemands de la Baltique
« Chose urbaine dans son essence comme dans toutes ses activités », la Hanse est née à l'époque du grand essor des villes. Son histoire commence avec la fondation de Lübeck par le duc de Saxe Henri le Lion (1158-1159) : une situation favorable dans l'isthme de Holstein – sur la côte baltique mais à cinquante kilomètres seulement de Hambourg –, le dynamisme de ses habitants, l'intelligence de son fondateur prédestinaient cette ville à devenir la « tête » de la Hanse. De là partit la pénétration germanique dans la Baltique sous la forme d'une « association des marchands de l'Empire romain fréquentant Gotland » (1161) ; les marins-paysans de cette île s'étaient déjà ouvert les voies commerciales vers Novgorod, et la ville mi-allemande, mi-scandinave de Visby venait de prendre un départ foudroyant, avant que ses prétentions à l'hégémonie ne fussent, à la fin du XIIIe siècle, arrêtées par Lübeck. Tout en fondant un comptoir à Novgorod, le Peterhof, les marchands allemands participent à l'œuvre de colonisation et de christianisation menée par l'archevêque Albert de Brême, ses chevaliers Porte-Glaive et Teutoniques sur le pourtour oriental (fondation de Riga, Dorpat, Reval) et méridional (fondation de Rostock, Stralsund, Stettin, Danzig, Thorn, Elbing, Königsberg) de la Baltique. Simultanément, se dessinait une poussée vers la Scandinavie, où des Allemands contribuaient à la naissance de Stockholm, fréquentaient les foires de Scanie, s'installaient à Bergen, et vers l'Occident, où l'expansion revêtit un caractère strictement commercial : à Londres, les « Esterlins » (marchands de la Baltique), devancés par les Colonais, durent longtemps composer avec eux (il y fut enfin établi, en 1281, un comptoir unique de la « Hanse d'Allemagne », le Stalhof) ; à Bruges, les privilèges datent de 1252-1253 ; aux foires de Champagne, les hanséates apparurent après 1250.
[...]
La guerre de Trente Ans lui porta le coup de grâce. Après la tourmente, tous les efforts de restauration échouèrent ; le Hansetag de 1669, qui ne réunit que neuf villes, fut le dernier.Seule subsistait la ligue conclue en 1630 entre Lübeck, Hambourg et Brême, par laquelle la Hanse se donna l'illusion de survivre jusqu'en 1862, année où furent liquidés les derniers biens de la communauté . Depuis le deuxième quart du XVIIe siècle, elle avait, en réalité, disparu, condamnée à la fois par ses dissensions internes et par les transformations politiques et économiques des Temps modernes, mais non sans avoir marqué de son empreinte originale cinq siècles d'histoire de l'Europe.
Pour en savoir plus :
- cet article de l'encyclopédie participative Wikipedia dans lequel vous trouverez la liste des villes et comptoirs de la Hanse.
- l'article de l'Encyclopédie Larousse qui propose une carte des principales villes ayant constitué la Hanse.
- le Dictionnaire universel de la geographie commercante qui en retrace l'historique
Il exista plusieurs types de hanses comme l'explique cet article de l'enclopaedia universalis (que vous pourrez consulter en texte intégral à la BML) mais vous faîtes probablement allusion à la hanse teutonique. Celle-ci n'existe plus aujourd'hui :
L'histoire a retenu quatre hanses, ou groupements de marchands, et plus spécialement de marchands à l'étranger.
Il y eut la hanse des marchands de l'eau, dont les membres jouissaient du monopole de navigation sur la Seine entre Paris et Mantes. Dirigée et animée par des marchands parisiens, elle donna naissance, à la fin du XIIIe siècle, à une municipalité parisienne ayant à sa tête le prévôt des marchands entouré de quatre échevins.
La hanse de Londres, union de ghildes (associations marchandes) de villes flamandes, apparut au XIIe siècle ; dirigée par Bruges, elle avait pour objet le trafic avec l'Angleterre, notamment l'importation des laines anglaises. Mais la politique de l'« étape » pratiquée par les rois d'Angleterre, rendant obligatoire la concentration des laines exportées en un seul port du continent et favorisant les marchands anglais, entraîna son déclin au XIVe siècle.
La hanse des dix-sept villes, autrefois confondue à tort avec la précédente, fut appelée hanse par les historiens (non par les contemporains) : elle revêt, avant 1230, la forme d'un groupement très lâche entre marchands drapiers de villes des Pays-Bas et de la France du Nord (villes dont le nombre dépassa, largement, dix-sept), fréquentant les foires de Champagne. Le déclin de celles-ci amena la disparition de l'association.
Enfin, la hanse Teutonique, ou plutôt allemande, est appelée la Hanse ; le raccourci est mérité, car « aucune des autres hanses n'atteignit à la signification européenne de celle-ci » (A. Joris).
« Chose urbaine dans son essence comme dans toutes ses activités », la Hanse est née à l'époque du grand essor des villes. Son histoire commence avec la fondation de Lübeck par le duc de Saxe Henri le Lion (1158-1159) : une situation favorable dans l'isthme de Holstein – sur la côte baltique mais à cinquante kilomètres seulement de Hambourg –, le dynamisme de ses habitants, l'intelligence de son fondateur prédestinaient cette ville à devenir la « tête » de la Hanse. De là partit la pénétration germanique dans la Baltique sous la forme d'une « association des marchands de l'Empire romain fréquentant Gotland » (1161) ; les marins-paysans de cette île s'étaient déjà ouvert les voies commerciales vers Novgorod, et la ville mi-allemande, mi-scandinave de Visby venait de prendre un départ foudroyant, avant que ses prétentions à l'hégémonie ne fussent, à la fin du XIIIe siècle, arrêtées par Lübeck. Tout en fondant un comptoir à Novgorod, le Peterhof, les marchands allemands participent à l'œuvre de colonisation et de christianisation menée par l'archevêque Albert de Brême, ses chevaliers Porte-Glaive et Teutoniques sur le pourtour oriental (fondation de Riga, Dorpat, Reval) et méridional (fondation de Rostock, Stralsund, Stettin, Danzig, Thorn, Elbing, Königsberg) de la Baltique. Simultanément, se dessinait une poussée vers la Scandinavie, où des Allemands contribuaient à la naissance de Stockholm, fréquentaient les foires de Scanie, s'installaient à Bergen, et vers l'Occident, où l'expansion revêtit un caractère strictement commercial : à Londres, les « Esterlins » (marchands de la Baltique), devancés par les Colonais, durent longtemps composer avec eux (il y fut enfin établi, en 1281, un comptoir unique de la « Hanse d'Allemagne », le Stalhof) ; à Bruges, les privilèges datent de 1252-1253 ; aux foires de Champagne, les hanséates apparurent après 1250.
[...]
La guerre de Trente Ans lui porta le coup de grâce. Après la tourmente, tous les efforts de restauration échouèrent ; le Hansetag de 1669, qui ne réunit que neuf villes, fut le dernier.
Pour en savoir plus :
- cet article de l'encyclopédie participative Wikipedia dans lequel vous trouverez la liste des villes et comptoirs de la Hanse.
- l'article de l'Encyclopédie Larousse qui propose une carte des principales villes ayant constitué la Hanse.
- le Dictionnaire universel de la geographie commercante qui en retrace l'historique
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Pouvez-vous confirmer ces informations sur la photographe...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter