l'historique et sa suite

Bonjour,

Tout d’abord, voici quelques informations au sujet des Maures extraites du Larousse et de l’Encyclopédie Universalis :

1) Maures ou Mores

"Termes désignant autrefois les populations nord-africaines occidentales, appliqués aujourd'hui à un ensemble de populations sahariennes de Mauritanie, du Sahara occidental et du Mali (environ 1,7 million).
D'origine berbère, anciennement arabisés, les Maures ont constitué à partir du XVIIe s. des émirats et, à l'est, de puissantes confédérations tribales. Traditionnellement pasteurs nomades, vecteurs de l'islam, ils sont au cœur de la question du Sahara occidental. Ils parlent un dialecte arabe (hassaniyya)."

2) MAURES, ethnie

Roger MEUNIER, « MAURES, ethnie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 mars 2013.

"Ensemble de populations du Sahara occidental dont les traits sont relativement spécifiques. Au nombre de 2 millions environ, les Maures sont répartis de l'oued Draa (Haut Atlas) au fleuve Sénégal ; on rencontre donc des Maures au sud du Maroc, au Sahara occidental, en Mauritanie, au nord du Sénégal et à l'ouest du Mali. Les Maures sont de langue arabe, sauf les Zénaga qui sont berbérophones. Leur origine ethnique est controversée : on les considère en général comme issus du métissage généralisé de populations arabes bédouines, berbères et noires.
L'élevage, plus ou moins nomade, constitue leur activité principale. Dans les régions les plus arides, les troupeaux sont composés de chameaux et de chèvres ; ailleurs, ils comprennent également des chevaux et parfois des bovins. Les laitages forment la base de l'alimentation. L'agriculture est pratiquée là où elle est possible, en particulier dans les oasis : elle fournit du blé, de l'orge, du mil et des dattes ; la chasse et la cueillette apportent un complément. L'artisanat est développé et les Maures ont une réputation d'habiles commerçants : autrefois, les esclaves, le sel, la gomme faisaient l'objet d'une importante activité de traite. Le costume présente un aspect caractéristique : les Maures portent la gandourah de toile teinte, d'où le nom d'hommes bleus qui leur est parfois donné ; les femmes portent le voile.
L'organisation sociale est fondée sur la filiation en ligne paternelle. Le mariage est monogame. La société est très hiérarchisée : au sommet viennent les marabouts et l'aristocratie, puis les hommes libres, tributaires des nobles, les affranchis (harratin), les esclaves, les artisans, groupés en castes. Chaque tribu est commandée par un émir. L'islamisation des Maures remonte au xve siècle."


Ensuite, nous vous proposons quelques ouvrages à parcourir pour en savoir plus :

Ouvrages anciens sur les Maures, disponibles en ligne :
- Recherches historiques sur les Maures et histoire de l'empire de Maroc / Par Louis de Chénier
- Histoire des Arabes et des Mores d'Espagne / Par Louis Viardot

Au sujet des Maures d’autrefois :
- La fête, une raison d'être : le parcours des hommes et des femmes dans la Fête des maures et des chrétiens à Petrer (Alicante) / par Laure Heuzé (thèse, 2006)
- Les invasions barbares et le peuplement de l'Europe : introduction à l'intelligence des derniers traités de paix / Ferdinand Lot / Autre(s) titre(s) : Arabes et Maures, Scandinaves, Slaves du sud, Slaves du centre
- Le Maure d'Andalousie : les raisons d'une exclusion et la formation d'un stéréotype / José Antonio Gonzalez Alcantud (2007)
Plus que jamais, historiens et écrivains débattent de l'importance de l'apport musulman dans la constitution de l'entité espagnole et dans celle de l'Europe. Ce livre traite cette question à travers l'histoire et s'interroge sur le devenir méditerranéen. L'auteur décrit les mécanismes de cette altérité souvent invoquée, mécanismes rarement analysés du point de vue anthropologique. Il examine tour à tour l'échec de la rébellion des Morisques après la chute de Grenade, la réalité et les limites du legs andalou, l'émergence rituelle et imaginaire de la " question maure ", les résurgences actuelles de l'altérité musulmane. Cet ouvrage éclaire en retour l'actualité sociale : les migrants de Gibraltar, Maures pour la plupart, sont là pour nous le rappeler chaque jour.
- Figures dans l'Espagne chrétienne du XIe au XVe siècle / Béatrice Leroy (2007)
Quelques personnalités peuvent marquer leur époque et leur milieu ; c'est le cas de plusieurs rois et de plusieurs seigneurs des divers royaumes de l'Espagne médiévale. C'est également le cas des groupes sociaux caractéristiques de cette Espagne, qui font vivre les Cours, les villes, les milieux politiques et religieux. Ce livre a voulu camper les carrières du Cid, des rois Jacques Ier d'Aragon, Alphonse X de Castille, du prince Juan Manuel, et les carrières collectives des gens de la Cour de Navarre, des hommes des pouvoirs des cités espagnoles, des Juifs, des Maures, enfin des principaux ecclésiastiques espagnols. L'Histoire de l'Espagne au moyen âge est servie par ces figures.
- Maures et chrétiens à Grenade : 1492-1570 / Catherine Gaignard
Texte remanié de : Th. 3e cycle : Étud. ibér. : Paris 4 : 1986 ; Un siècle de coexistence entre Maures et chrétiens dans les territoires grenadins : 1470-1570 : d'après les sources espagnoles.

Les Maures d’aujourd’hui :
- Cinq mois chez les Maures nomades du Sahara Occidental / Camille Douls (DL 2011)
- Le petit peuple des Maures / textes et photographies Emmanuel Boitier (2009)
- Le petit peuple des Maures Islam chez les Maures, les Hâlpulâr et les Soninké : maraboutisme, confrérisme, syncrétisme, identités nationales et nationalismes / Seydou Hamady Gueye ; sous la dir. de Pierre Philippe Rey (2006)
Les sociétés qu'on peut considérer comme des sociétés soudanaises en général, les Maures, les Soninké et les Hâlpulâr en particulier, entretiennent de multiples contacts, tant au niveau historique et géographique que religieux. L'observateur est ici en présence de peuples liés par l'histoire, la géographie, la religion, le sang. Le discours sur les sociétés soudanaises est demeuré inchangé. Il s'agit d'une approche qui considère les objets étudiés comme figés, immuables, éternels : les ethnies sont considérées comme des entités irréductibles et repliées sur elles-mêmes. On n'a pas tenu compte des échanges de tous ordres entre ces ethnies. C'est ainsi qu'on a, pendant longtemps, expliqué la plupart des conflits politiques et sociaux en Afrique. Guerres tribales, animisme, mentalité primitive servaient d'explications. L'impact de l'Islam - une importation spirituelle - fut longtemps occulté. Face à cette attitude raciale, des intellectuels africains - pour revaloriser la culture africaine - réagirent à cette vision. Par la suite, on parlera de l'islam africain, mais comme un islam noir. On a ainsi fait passer le privilège du thème de l'ethnie au thème de l'Islam. Une telle approche n'est pas dynamique mais plutôt statique, parce que'elle ne reconnaît pas le changement, de la gestation des peuples du Soudan Occidental. Avec l'avènement des Etats hérités de la colonisation, nous assistons à la naissance de nationalismes importés ou inventés comme l'arabisme et l'africanisme dans le cadre de l'Etat mauritanien. Nous assistons également à l'émergence de nouvelles identités. C'est ainsi qu'on parle de négro-africain, d'arabo-berbères, de négro-mauritaniens. L'auteur de cette thèse se propose de remettre en question cette vision qui ne permet pas d'appréhender la réalité socio-historique des sociétés en question. Il faut rappeler que rien n'est inscrit éternellement dans les gênes des objets anthropologiques ici étudiés. On tente de montrer la validité de concepts et dénominations jusque là non explorés ou non utilisés, tels que négro-berbères, négro-arabes... et on remet en question des termes comme négro-mauritaniens, ou négro-africains. Il est temps, à son avis, de reconsidérer et de redéfinir des concepts tels que l'arabité et l'africanité. Il fait étudier l'Islam en tant que religion commune et spécifique aux trois groupes étudiés dans le maraboutisme, le confrérisme, les classes dominantes et dominées, les groupes sociaux professionnels, ou castes.

Vidéo sur la ville de Grenade :