Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir pourquoi Erasme (humaniste, XVIème) a t-il publié l'ouvrage de Thomas More, l'Utopie en 1516?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet

L'université de Caen a publié l'article : l'utopie de Thomas More à Rabelais : sources antiques et réécritures, dans lequel vous trouverez les éléments suivants : "L’Utopia de Thomas More a été publiée en 1516 au terme d’une gestation de six ou sept années – comme l’a montré A. Prévost – au cours desquelles l’auteur a accumulé des notes de lectures sur toutes sortes de textes traitant des différentes formes de gouvernement, et pendant lesquelles ses échanges réguliers avec Érasme ont peu à peu fait émerger l’œuvre dans sa forme définitive. L’amitié des deux hommes, née de leur rencontre à Londres en 1499 (More avait alors 21 ans, Érasme douze ans de plus), se fonde en particulier sur l’intérêt commun des deux grands humanistes pour une éducation intellectuelle envisagée comme un instrument de réforme et de progrès moral pour l’individu d’abord, et par conséquent pour les sociétés humaines, et leurs institutions."
"La rencontre [de More] avec Érasme (1499) marque les débuts d'une indéfectible amitié, d'une collaboration et d'une communion intellectuelles fécondes qui coïncident avec les plus belles années de l'humanisme chrétien (1505-1520). Longtemps assoupie, isolée par son insularité du reste de l'Europe, l'Angleterre se réveille enfin avec le siècle et va devenir ce riche foyer culturel, cette « ruche bourdonnante » qu'admirera Érasme en 1519. Un moment tenté par la vie monastique, réfugié à la chartreuse de Londres (env. 1501-1505) où il mène une vie d'ascèse, de prières et d'étude, More participe intensément à ce mouvement de renouveau intellectuel."
in Encyclopaedia universalis : ressource en ligne
"Le nom de Thomas More est lié à celui d'Erasme par une amitié de plus de trente ans. Ecrit dans sa maturité (il avait alors près de quarante ans), l'Utopie a un esprit et un ton qui l'apparentent fort à l'Eloge de la folie d'Erasme, cette dernière oeuvre ayant d'ailleurs été composée à Londres, dans la maison de More, et dédiée à l'ami très cher, dont le nom latinisé de Morus est très voisin de celui de Moria, nom grec de la folie. Même humour, mêmes mots à double entente, même puissance de déflagration satirique, même habileté dans les manipulation des idées et l'exploitation de l'imaginaire."
in Les oeuvres philosophiques
Sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, vous trouverez les informations suivantes : "More confia la publication de son travail à son ami le philosophe Érasme, lui adressant le texte et les pages liminaires en septembre 1516. En novembre de la même année, Érasme lui trouva un imprimeur en la personne de Thierry Martin, de Louvain; dès le mois de décembre, les premiers exemplaires sortaient des presses. Utopia reçut un si bon accueil que trois mois seulement après le premier tirage, Érasme encouragea More à le rééditer. Entre 1516 et 1689, on compte ainsi vingt-quatre éditions latines de l'ouvrage. Aux XVIe et XVIIe siècles, il fut aussi largement traduit : en allemand (1524), en italien (1548), en français (1550), en anglais (1551), en hollandais (1553) et en espagnol (1637)."
L'Université de Caen a publié une édition électronique du texte de More par Marie Delcourt, dont nous extrayons les informations suivantes : "C'est à cette époque, probablement après un dîner chez Lord Mountjoy, que More rencontra Érasme. Malgré la différence d'âge - Érasme a douze ans de plus que More -, les deux hommes se lièrent d'amitié. Dorénavant, ils entretiendront une correspondance assidue et, plus tard, en 1508-1509, c'est dans la demeure de More qu'Érasme achèvera l'Éloge de la Folie en la dédiant à son jeune ami. En 1517-1518, c'est Érasme qui surveilla la publication et les corrections de L'Utopie (3e et 4e édition)."
Pour aller plus loin :
Thomas More : l'homme complet de la Renaissance d'Elisabeth-Marie Ganne
Thomas More : la face cachée des Tudors de Bernard Cottret
Erasme éd. établie par Claude Blum, André Godin, Jean-Claude Margolin et Daniel Ménager
"La rencontre [de More] avec Érasme (1499) marque les débuts d'une indéfectible amitié, d'une collaboration et d'une communion intellectuelles fécondes qui coïncident avec les plus belles années de l'humanisme chrétien (1505-1520). Longtemps assoupie, isolée par son insularité du reste de l'Europe, l'Angleterre se réveille enfin avec le siècle et va devenir ce riche foyer culturel, cette « ruche bourdonnante » qu'admirera Érasme en 1519. Un moment tenté par la vie monastique, réfugié à la chartreuse de Londres (env. 1501-1505) où il mène une vie d'ascèse, de prières et d'étude, More participe intensément à ce mouvement de renouveau intellectuel."
in Encyclopaedia universalis : ressource en ligne
"Le nom de Thomas More est lié à celui d'Erasme par une amitié de plus de trente ans. Ecrit dans sa maturité (il avait alors près de quarante ans), l'Utopie a un esprit et un ton qui l'apparentent fort à l'Eloge de la folie d'Erasme, cette dernière oeuvre ayant d'ailleurs été composée à Londres, dans la maison de More, et dédiée à l'ami très cher, dont le nom latinisé de Morus est très voisin de celui de Moria, nom grec de la folie. Même humour, mêmes mots à double entente, même puissance de déflagration satirique, même habileté dans les manipulation des idées et l'exploitation de l'imaginaire."
in Les oeuvres philosophiques
Sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, vous trouverez les informations suivantes : "More confia la publication de son travail à son ami le philosophe Érasme, lui adressant le texte et les pages liminaires en septembre 1516. En novembre de la même année, Érasme lui trouva un imprimeur en la personne de Thierry Martin, de Louvain; dès le mois de décembre, les premiers exemplaires sortaient des presses. Utopia reçut un si bon accueil que trois mois seulement après le premier tirage, Érasme encouragea More à le rééditer. Entre 1516 et 1689, on compte ainsi vingt-quatre éditions latines de l'ouvrage. Aux XVIe et XVIIe siècles, il fut aussi largement traduit : en allemand (1524), en italien (1548), en français (1550), en anglais (1551), en hollandais (1553) et en espagnol (1637)."
L'Université de Caen a publié une édition électronique du texte de More par Marie Delcourt, dont nous extrayons les informations suivantes : "C'est à cette époque, probablement après un dîner chez Lord Mountjoy, que More rencontra Érasme. Malgré la différence d'âge - Érasme a douze ans de plus que More -, les deux hommes se lièrent d'amitié. Dorénavant, ils entretiendront une correspondance assidue et, plus tard, en 1508-1509, c'est dans la demeure de More qu'Érasme achèvera l'Éloge de la Folie en la dédiant à son jeune ami. En 1517-1518, c'est Érasme qui surveilla la publication et les corrections de L'Utopie (3e et 4e édition)."
Pour aller plus loin :
Thomas More : l'homme complet de la Renaissance d'Elisabeth-Marie Ganne
Thomas More : la face cachée des Tudors de Bernard Cottret
Erasme éd. établie par Claude Blum, André Godin, Jean-Claude Margolin et Daniel Ménager
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter