Les anglais ne font pas pareil

Bonjour,

De nombreuses unités de mesure ont été utilisées régionalement en réponse aux besoins liés à une activité humaine. Un système d’unités s'est ainsi développé dans les îles britanniques. En raison de l'importance de la pénétration britannique puis américaine, politique ou économique, ce système est utilisé ou connu de nombreux pays anglophones.
En 1824, ce système a été codifié sous le nom de Système impérial d’unités. En 2004, même si la plupart des pays issus des colonies britanniques, et le Royaume-Uni lui-même, ont décidé d’adopter le système métrique, on constate que la transition n’est effective qu’au sein des milieux scientifiques et techniques.
source : Métrification


A l'exception des Etats-Unis, les pays anglo-saxons ont aujourd'hui tous adopté officiellement le système métrique et plus largement le Système international d'unités. Mais il est vrai que les unités de mesure anglo-saxonnes sont encore utilisées dans certains cas.

Voici ce qu'explique Jacques Duplouich dans cet article du journal Le Figaro du 24/02/2006 intitulé "Londres relance le système métrique" :

Adopté depuis 1965
En vérité, l'usage du système métrique, rendu obligatoire en France par la Révolution, quoique toléré en 1864 au royaume, légalisé mais facultatif en 1897, a été adopté, officiellement, en 1965. Mais la nostalgie est toujours ce qu'elle était. La pratique n'a pas suivi la loi. L'homo britannicus n'aime pas que l'on attente à ses us. En témoigne l'adoption du calendrier grégorien au XVIIIe siècle, 250 ans après les grands pays de l'Europe continentale. Londres préféra, longtemps, «être en désaccord avec le soleil plutôt qu'en accord avec le pape» Grégoire XIII, fossoyeur du calendrier Julien.
Aux bouleversements culturel et mental qu'implique un nouveau mode de calcul chez les sujets de Sa Majesté, le ministère des Transports en ajoute un décisif : le coût de l'opération. Modifier le million et demi de panneaux routiers du pays reviendrait à 750 millions de livres. «Franchement, l'argent du contribuable doit être mieux employé» qu'à satisfaire la lubie de fanatiques de la numération décimale, s'impatiente un porte-parole ministériel.
L'Association métrique qui, elle, chiffre la note à 80 millions de livres, voit dans l'excès même de l'évaluation des pouvoirs publics leur mauvaise volonté à changer. Les administrations successives ont affiché «un manque de courage politique scandaleux» tonne lord Howe. Pourtant, le Code de la route évalue toutes les distances de freinage en mètres et les cartes routières sont libellées en kilomètres. Mais, le royaume – c'est ce qui fait son charme –, ne prétend pas au cartésianisme.

Autre article d'Isabelle Chaperon (Les Echos, 4 octobre 2007), assez humoristique, qui décrit la situation en Grande-Bretagne :
Plutôt que de mécontenter l'électorat britannique, l'Union européenne a finalement renoncé à imposer le système métrique à la Grande-Bretagne. Pourquoi les Britanniques recourraient-ils seulement au mètre, au kilogramme et au litre, quand le « yard », le « pound » et la « pinte » s'offrent à eux ? L'idée de basculer dans le système de référence internationale datait de 1965 et venait au départ des Britanniques eux-mêmes avant que Bruxelles ne cherche à donner son tempo. Outre-Manche, où les poussées d'euroscepticisme reviennent aussi vite que la fièvre aphteuse, cela suffit en soi à transformer un bon projet en épouvantail.
Les « martyrs du métrique » qui se sont battus pour sauver le système impérial auront eu gain de cause. Comme cet activiste qui s'était fait une spécialité de dérober, non pas les nains de jardin, mais les panneaux de signalisation rédigés en kilomètres. Autre martyr célèbre de la cause, Steve Thoburn, un épicier du Sunderland : lui ne se résolvait pas à vendre ses bananes au kilo, la pesée en pound uniquement étant devenue illégale depuis 2000. Les grands supermarchés, eux, sont passés depuis longtemps au kilogramme et le système métrique est enseigné dans les écoles depuis les années 1970. En sens inverse, les limitations de vitesse et les distances sur la route se réfèrent toujours au mile. Les appartements se mesurent en pieds carrés. Et si, au petit matin, le laitier livre encore des pintes de lait, le gros souci était bien de priver le buveur de bière des 68 millilitres qui font la différence entre une pinte et un demi-litre...


En 2008, seuls trois pays dans le monde n'ont pas officiellement migré vers le système international : les États-Unis, le Libéria et la Birmanie. Cependant, aux États-Unis, l'usage du système métrique est de plus en plus répandu parmi les scientifiques, la médecine, le gouvernement, et plusieurs secteurs de l'industrie.
Au Royaume-Uni, l'usage du système métrique est obligatoire depuis 1897 ; mais dans certains domaines - le commerce , la santé publique, la sécurité, l'administration, la signalisation routière et la vente de métaux précieux - l'équivalent en unités impériales est toléré. À cette liste il faut également ajouter les domaines dans lesquels les unités non métriques sont d'usage dans d'autres pays (aviation, navigation, etc.). Il convient toutefois de bien faire la différence entre l'obligation légale et la tolérance - de la même manière qu'en France on distingue le droit coutumier, l'usage, et les textes de loi.
La plupart des unités de mesures non-métriques sont définies à partir des unités du Système international. Par exemple, le National Institute of Standards and Technology édite une table des définitions des unités de mesure américaines à partir des unités métriques.
source : Système international d'unités


Une livre équivaut à 0,453 592 37 kg.
source : CIA
Vous pouvez utiliser ce convertisseur de mesures en ligne.

Pourquoi les anglais roulent-ils à gauche ? Le Guichet du savoir a déjà répondu à plusieurs reprises à cette question :
- Angleterre
- Circuler à gauche ou à droite?
Si de nombreux pays anglophones roulent à gauche, ce n'est pas le fait de l'excentricité d'un quelconque constructeur automobile. La raison est bien plus ancienne. Il faut en effet remonter au Moyen Âge pour la trouver. Le fait que la majorité des hommes soit droitière leur faisait porter l'épée à gauche. Lors des tournois ou des affrontements, il était donc plus pratique d'avoir son adversaire sur la droite. Donc de «rouler» à gauche. Et pourquoi les Français roulent-ils à droite ? Il faut le demander à Napoléon qui, d'une part, modifia la façon de combattre pour déstabiliser ses adversaires en les attaquant sur leur droite et, d'autre part, en fit un «signal fort» de sa domination.
source : Le Figaro 09/07/2008

Pour aller plus loin :
- Le Système international d’unités
- un article : Système métrique : La saga des unités de mesure
- une précédente réponse : Système de mesure
- Histoire de la mesure
- Quelques ouvrages sur l'histoire de la métrologie et des mesures consultables à la Bibliothèque municipale de Lyon.