portrait de Rimsky Korsakov fait par Valentin Serov
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 24/10/2013 à 23h48
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des renseignements sur ce tableau fait en 1898 par Valentin Serov, et particuliérement si cet artiste avait l'habitude de faire des etudes préparatoires de ses oeuvres, et s'il en existe une connue du portait de Rimsky Korsakov?
Cordialement
Réponse du Guichet

Nous avions, lors d’une précédente question et recherche sur Valentin Serov, noté l’absence de monographie éponyme (dans les collections de la BML).
Nous ne possedons pas celle (parue depuis) de
Il ne nous est donc pas possible (aux vues des documents dont nous disposons) de vous donnez des précisions sur les étapes de la réalisation de ce tableau en particulier. En revanche, vous pourrez vous appuyer sur des documents plus généraux pour nourrir votre analyse iconographique et contextualiser l’œuvre en question:
Le Dictionnaire de la peinture Larousse synthétise le parcours de l’artiste:
«
En 1905, il adresse une lettre de protestation à l’Académie Nationale des Beaux-Arts (dont il était membre depuis 1903) contre la tuerie du « Dimanche sanglant » et entreprend une suite de caricatures politiques. En 1909, il démissionne (il avait été le professeur de Malevitch, de Larionov, de Falk) et expose à Munich (dans le cadre des Sécessions) ; après un voyage en Grèce et en Crète, il se tourne vers l’Antiquité archaïque avec un dépouillement que l’on trouvera chez Picasso. Collaborateur des Ballets russes, Valentin Serov a laissé des décors de théâtre tumultueux, une esquisse de l’affiche d’Anna Pavlova. »
Dans l’Art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d’identité : l’article de
« Le portrait a toujours été l’un des points forts de l’école russe de peinture, or, la seconde moitié du XIXe siècle fut à juste titre considérée comme son apogée.
C’était le temps d’une réflexion autour du problème de la personne, de ses possibilités, de son rôle dans la société, de sa responsabilité morale ; le temps de l’affirmation de l’approche psychologique du caractère, en littérature, au théâtre, dans les arts plastiques ; le temps de l’étude approfondie de l’homme objet d’observation (c’est précisément en ces années 1870 que la psychologie deviendra une discipline scientifique indépendante). L’art du portrait englobait aussi bien la conception humaniste de l’homme que celle qui était issue des sciences naturelles ; il se révélera moyen de connaissance de la personne et de la société.
Le portrait n’était pas leur seule spécialité mais tous les plus grands artistes de la seconde moitié du XIXe siècle étaient aussi de brillants portraitistes à leur époque. Rien n’est ici fortuit, puisque l’étude de portrait était devenue l’une des conditions sine qua non du travail dans un grand tableau, ce qui garantissait la vérité psychologique des œuvres à thèmes historiques ou contemporains.(…)
La critique d’art des années 1860-1870 se passionna pour la question de savoir qui pouvait et devait servir de modèle au portrait.(…)
Hormis la question des « meilleurs » (et par conséquent des modèles dignes de l’être pour les portraits), la société et la critique d’art se posaient la question de savoir quel portrait pouvait être considéré comme « une œuvre d’art véritable ». En vertu des analyses de la « théorie du portrait » que détenait en partie la critique d’art et le journalisme, le portrait digne de l’attention et de l’intérêt de la société devait, outre le ressemblance et la vérité psychologique, rendre avant toute chose l’idée de l’individu ; deviner la « principale pensée du visage ».
Le vocabulaire de la critique reprenait souvent les mêmes expressions : « propension à plonger à l’intérieur de l’homme », capacité à rendre le trait « essentiel de la personnalité », ce qui « sur le plan spirituel distingue du commun » ; on soulignait que « le portrait n’est pas un masque », n’est pas une simple « description » du visage, qu’il devait au contraire posséder la « somme de contenu idéal de l’homme ».(…)
Le portrait reflétait et créait tout à la fois le mythe d’une intelligentsia russe, élue, stoïque, investie d’une mission. Les portraits les plus classiques n’étaient pas de simples portraits, pas seulement des portraits.
Tatiana Karpova rappelle que de grands galeristes de l’époque étaient en quête des portraits de grands acteurs de la culture russe : écrivains,
« Vers la fin du XIXe, la méthode analytique du réalisme s’épuisait. L’opposition de l’art à la prose des rapports bourgeois revêtait désormais un caractère plus à proprement parler esthétique qu’éthique. Les artistes opposaient au monde de l’utilité bourgeoise, de la plate existence terre à terre, leurs recherches d’harmonie et de beauté.
Dans les années 1890-1910, des qualités comme la ressemblance, l’objectivité, la capacité d’analyse cèderont la place au désir d’une plus grande vivacité des images, de manifestations de la relation personnelle de l’artiste au modèle. Une nouvelle conception du portrait éloigne ce qui caractérise la personnalité du centre de l’objectif et peut exprimer dans la tournure d’une silhouette, un geste, une situation. Comme n’importe quelle évolution, celle du portrait comptait de précieuses acquisitions mais aussi des pertes substantielles. L’immédiateté émotionnelle, la variété dans la composition, l’esthétisation de la facture picturale devinrent l’apanage du portrait, en revanche, la convaincante illusion de l’authenticité du modèle et du contact réel avec lui fut perdue ; l’aura chargée de sens qui entourait le portrait, la place unique qu’il occupait dans le climat spirituel de la société furent reléguées dans le passé de la culture. »
Vitali Manine in L’art russe, 1900-1935 : tendances et mouvements évoque le renouveau de l’art en Russie à partir de 1880 avec les
) et impressionnisme.
L’ouvrage de référence aux éditions Citadelle et Mazenod :l’art russe, (page 350) dresse un panorama pertinent de la peinture russe de l’époque concernée.
Enfin,
Vous pourrez leur adresser un mail en anglais ou en russe pour obtenir des informations sur "la manière" de Serov...
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