Question d'origine :
Il existe à RIBEMONT (02) une ancienne abbaye (Saint-Nicolas des Prés) qui possède une statue d'un fauve (lion ou léopard) recouvert d'une sorte de côte de mailles. Les gens l'appellent : "Le lion écaillé" ; il est de profil et il tient de sa patte antérieure gauche le blason de la ville de Ribemont.
Serait-il possible de savoir ce que représente ce fauve apparemment recouvert d'une sorte d'armure ? En connaît-on d'autres vêtus de la même façon ?
Merci !
http://www.ribemont.fr/IMG/jpg/aisne._r ... artial.jpg
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/12/2013 à 15h25
Bonjour,
N’ayant pas trouvé de sources expliquant la signification du « lion écaillé » de l’ancienne abbaye de Saint-Nicolas-Des-Prés, voici les hypothèses que nous avons émises.
Commençons tout d’abord par la date, 1083, qui est la fondation de cette abbaye par Anselme II seigneur de Ribemont (également dénommé Anselme II d'Ostrevant dit Anselme III de Ribemont). Cette personnalité nous semblait alors particulièrement importante pour comprendre la « composition » de la sculpture.
De sa biographie, retenons en effet qu’il s’est illustré pendant la 1ère croisade aux côtés de Robert II de Flandre et du célèbre Godefroy de Bouillon. Ses exploits sont comptés dans l’ Histoire des croisades par Joseph François Michaud ou Histoire des croisades (p. 238) par Steven Runciman.
A partir de cette biographie, que pouvons-nous déduire ? Quelle pourrait être la signification de cette sculpture ?
En fait, le lion définit bien souvent la force et le courage dans la symbolique de la statuaire médiévale.
La cotte de maille représente l'armure des croisés francs lors de la 1ère croisade au XIe siècle.
L'association de la date et de la sculpture pourrait donc représenter ou plutôt symboliser le seigneur fondateur de l'abbaye qui a montré force et courage lors de la 1ère croisade où il mourut en 1099.
Dans un même temps, l’armorial présenté par le lion pourrait être non pas celui de Ribemont mais de l’abbaye elle-même. Vous pouvez en effet constater qu’au-dessus du blason sont représentés Saint Nicolas et trois enfants représentés dans une barque. Or, ce blason, reproduit sur le site du Patrimoine de France ou dans l’ouvrage Armorial général de France par Charles d'Hozier, est bien celui de l’abbaye.
Pour confirmer ces premières hypothèses nous avons écrit à différentes institutions et espérons obtenir une réponse de leur part.
Pour finir, l’ouvrage L'abbaye tournaisienne de Saint-Nicolas-des-Prés, dite encore de Saint-Médard ou Saint-Mard (1126-1795). Bref historique et patrimoine culturel par Jacques Pycke et Michel-Amand Jacques, que nous ne possédons pas, contient peut-être cette information puisqu’il dresse un état de nos connaissances pour l’histoire de l’abbaye aux 12e-16e siècles, renouvelle son histoire pour les 17e et 18e siècles, éclaire d’un jour nouveau son transfert dans le quartier de Sainte-Marguerite explique le cinquième transfert de l’abbaye à la rue des Jésuites et présente le contexte dans lequel eut lieu la suppression du monastère en 1795.
Si le sujet des croisades vous intéresse, nous vous laissons parcourir les ouvrages de la Bibliothèque sur ce sujet.
N’ayant pas trouvé de sources expliquant la signification du « lion écaillé » de l’ancienne abbaye de Saint-Nicolas-Des-Prés, voici les hypothèses que nous avons émises.
Commençons tout d’abord par la date, 1083, qui est la fondation de cette abbaye par Anselme II seigneur de Ribemont (également dénommé Anselme II d'Ostrevant dit Anselme III de Ribemont). Cette personnalité nous semblait alors particulièrement importante pour comprendre la « composition » de la sculpture.
De sa biographie, retenons en effet qu’il s’est illustré pendant la 1ère croisade aux côtés de Robert II de Flandre et du célèbre Godefroy de Bouillon. Ses exploits sont comptés dans l’ Histoire des croisades par Joseph François Michaud ou Histoire des croisades (p. 238) par Steven Runciman.
A partir de cette biographie, que pouvons-nous déduire ? Quelle pourrait être la signification de cette sculpture ?
En fait, le lion définit bien souvent la force et le courage dans la symbolique de la statuaire médiévale.
La cotte de maille représente l'armure des croisés francs lors de la 1ère croisade au XIe siècle.
L'association de la date et de la sculpture pourrait donc représenter ou plutôt symboliser le seigneur fondateur de l'abbaye qui a montré force et courage lors de la 1ère croisade où il mourut en 1099.
Dans un même temps, l’armorial présenté par le lion pourrait être non pas celui de Ribemont mais de l’abbaye elle-même. Vous pouvez en effet constater qu’au-dessus du blason sont représentés Saint Nicolas et trois enfants représentés dans une barque. Or, ce blason, reproduit sur le site du Patrimoine de France ou dans l’ouvrage Armorial général de France par Charles d'Hozier, est bien celui de l’abbaye.
Pour confirmer ces premières hypothèses nous avons écrit à différentes institutions et espérons obtenir une réponse de leur part.
Pour finir, l’ouvrage L'abbaye tournaisienne de Saint-Nicolas-des-Prés, dite encore de Saint-Médard ou Saint-Mard (1126-1795). Bref historique et patrimoine culturel par Jacques Pycke et Michel-Amand Jacques, que nous ne possédons pas, contient peut-être cette information puisqu’il dresse un état de nos connaissances pour l’histoire de l’abbaye aux 12e-16e siècles, renouvelle son histoire pour les 17e et 18e siècles, éclaire d’un jour nouveau son transfert dans le quartier de Sainte-Marguerite explique le cinquième transfert de l’abbaye à la rue des Jésuites et présente le contexte dans lequel eut lieu la suppression du monastère en 1795.
Si le sujet des croisades vous intéresse, nous vous laissons parcourir les ouvrages de la Bibliothèque sur ce sujet.
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