Question d'origine :
Cher Guichet des Savoirs,
Pas plus tard qu'hier soir, j'ai été voir "Rosemary's baby" de Roman Polanski, que j'avais déjà vu quelques années auparavant. Dans mon souvenir, une des scènes clefs du film reposait sur l'empoisonnement de l'héroïne par ses voisins, qui lui servait en entrée un aspic toxique. A mon grand désarroi, la séance d'hier soir m'a fait comprendre que je me fourvoyais.
Me serais-je donc trompée ?
- existe-t-il une version longue de "Rosemary's baby" où cette scène apparaîtrait ?
- mon imagination aurait-elle confondu deux films, auquel cas j'aimerais savoir quel film (probablement de la même période et du même genre) comporterait une scène d'empoisonnement par un aspic ou toute autre entrée en gelée ?
Merci par avance,
Pauline Silvestre.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 30/10/2010 à 13h59
Pour paraphraser nombre de critiques cinéphiles en général et Serge Daney en particulier, vous avez été subrepticement "raptée" par les flux et reflux des images qui s'abritent sous notre boîte crânienne. Ainsi fait, nous recomposons, nous rejouons le film selon parfois notre fantaisie, voire notre insconscient pour lâcher un vilain mot.
Pedro Almodovar raconte qu'il lui arrivait très fréquemment d'oublier en partie les films qu'il voyait et qu' il les déroulait ensuite mentalement en inventant une autre fin.... Geste ultime de l'artiste en démiurge imparable.
Notre Rosemary a fait l'objet d'un culte à sa sortie que le poids des années n'a en rien altéré. Selon un certain point de vue (car au cinéma comme dans la vie tout est affaire de point de vue, n'est-ce pas Jean Renoir ?) Rosemary's baby est le film de la névrose conjugale, de la grossesse difficile, voire du déni. De la même façon que Dead zone ou Chromosome 3 de Cronenberg sont les films de l'amour et de l'amour filial.
Triste sort que celui de Rosemary tout de même et machiavélisme échevelé de Polanski pour mettre en scène ces adorateurs du diable.
A notre connaissance il n'existe pas de "final cut " autre que celui projeté sur nos écrans ou visible en DVD. Vous avez bien revu le chef-d'oeuvre tel que Polanski l'a pensé et filmé.
Quant à savoir si l'aspic sera servi à dîner ce soir en gelée, en papillotte ou en mignardises, le médecin légiste, qui n'est pas du genre à avaler des couleuvres, sera plus apte à répondre...
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