Question d'origine :

Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 22/03/2011 à 12h02
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Saint-Vincent (quai, place et passerelle) : autour de la place, l’ancien quartier Saint-Vincent (du nom d’une « recluserie ») est l’héritier de la cité celtique de « Condate ». Les diverses parties du quai s’appelèrent : d’Halincourt, de Sainte-Marie-des-Chaînes, des Augustins, Saint-Benoît. (…). L’église Saint-Vincent, du douzième siècle, ruinée par les Calvinistes en 1562, fut reconstruite par les chanoines de Saint-Paul. Ces deux sanctuaires furent rasés ; le terrain de Saint-Vincent vendu. (…). C’est l’actuelle église N.-D. Saint-Vincent qui, hôpital pendant le siège de 1793 et entrepôt sous la Révolution, fut agrandie, en 1838, par Ch. Franchet. (…)
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Place, impasse et quai Saint-Vincent : quand la ville de Lyon était sur la rive droite de la Saône, le quartier Saint-Vincent était le bourg. Quand il eut besoin d’une paroisse, on y éleva une église qui prit le nom de Saint-Vincent in burgo. Cette église paroissiale était fort ancienne, elle remontait beaucoup au-delà du XIIe siècle. Détruite par les Calvinistes en 1562, elle fut relevée par le chapitre de Saint-Paul, dont elle dépendait, en 1586. (…)

- Voir le Plan de Lyon du XIe au XIVe siècles, situant l’église Saint-Vincent au sein du faubourg, à la page 45 de l’Atlas historique du grand Lyon.

- L’ouvrage Du bourg Saint-Vincent au quartier de la Martinière s’intéresse, en introduction, à l’origine de son nom et à sa délimitation :

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Dans certaines publications, le quartier Saint-Vincent – appelons-le ainsi puisque le nom de Martinière serait anachronique – est confondu avec les Terreaux ; parfois, mais de façon assez floue, on l’assimile à la Croix-Rousse. A l’époque moderne, sans remonter à l’occupation antique, son développement est pourtant indépendant de ces deux entités envahissantes.
Un texte du XIXe siècle, de Paul Saint-Olive [1], témoigne de l’existence de frontières clairement définies : « Le quartier dont fait partie la rue Saint-Marcel, séparé de la ville par les fossés de Terreaux, était connu sous le nom de Bourg Saint-Vincent. En 1512, il avait été question de le démolir pour y établir une ligne de fortifications. Mais (…) il fut décidé que les remparts seraient transportés au sommet de la colline de Saint-Sébastien, aujourd’hui la Croix-Rousse. Les fossés des Terreaux furent ensuite comblés, et le bourg Saint-Vincent devenu, à la fin du XVIe siècle, un quartier de la ville, dut alors prendre une certaine importance relative ».
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Pour les périodes les plus anciennes, il [l’historien Kleinclausz] nomme quartier Saint-Vincent les deux pâtés de maisons contenus entre l’actuel quai Saint-Vincent, la rue des Augustins, l’ancienne rue des Carmes et l’actuelle rue Sergent-Blandan. (…) La Saône, à l’ouest, constitue une frontière évidente et les limites méridionales et orientales s’établissent clairement : au sud, on trouve la Boucherie des Terreaux, qui, par son activité particulière et les conditions de celle-ci, constituait le noyau d’un quartier spécifique reconnu par l’Administration ; à l’est se trouvent les Terreaux eux-mêmes. Les limites nord posent plus de problèmes. (…)


- L’ouvrage de Josette Barre, La Colline de la Croix-Rousse, n’explique pas pourquoi il y a un lieu-dit Saint-Vincent au-delà des frontières de la ville (rappelons que le faubourg de la Croix-Rousse n'intègre la ville de Lyon qu’en 1852) mais permet d’écarter l'hypothèse de l’implantation d’une église.

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« Les premiers à s’installer extra-muros sont les Augustins Réformés. En 1624, ils adressent au prévôt des marchands et aux échevins de Lyon, une supplique pour les autoriser à s’établir dans le faubourg « où il n’y a aucuns religieux ni même aucune église, ce qui cause la perte de plusieurs âmes ». p. 73


Nous n’avons pas trouvé d’autres informations sur ce point dans l’ouvrage cité. En revanche, voici une indication sur l’impasse, au chapitre « Pour poursuivre les rues Constantine et Duviard au nord du clos Carron, le voyer Forest pense convaincre les propriétaires voisins. Pour la première, il essuie un refus. Pour la seconde, il obtient l’accord des propriétaires proches du clos Carron mais se heurte à l’hostilité des autres pour continuer. Le voyer envisage alors de raccorder cette rue Duviard prolongée à la rue d’Enfer à l’ouest, mais Dubois, propriétaire d’un petit clos (0,3 ha) situé entre ces deux rues contrecarre le projet en ouvrant en 1845 une voie (impasse Dubois) et interdit ainsi de donner une issue à la rue Duviard prolongée. Il empêche ainsi la continuation de la petite rue d’Enfer (rue Barodet) située à l’ouest de la rue d’Enfer, jusqu’à la rue de Cuire, comme l’avait envisagé Chenavard au plan général de 1835. La municipalité ne réagit pas.

Cet ouvrage s’appuie sur les sources des Archives municipales où nous vous invitons à poursuivre vos recherches.

[1] Vous trouverez la citation de Saint-Olive dans son contexte dans l’article de la Revue du Lyonnais consacré à l’ « Inscription rue Saint-Marcel », en ligne sur le site de la Bibliothèque (p. 76).

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