Recherche naissance - Clinique Ste Marguerite à Lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 29/09/2012 à 15h15
816 vues
Question d'origine :
Bonjour,
J'ai bien pris note des informations que vous avez postés, le 16/05/2011 à 12:36 au sujet de l'historique de la clinique Ste Marguerite.
Je prend connaissance avec une grande tristesse que toutes les archives aient été vraisemblablement détruites.
Ma mère m' avoué il ya quelques années, que je n'etais plus le dernier de ses enfants (je l'ai cru pendant 35 ans.Il s 'avère qu'il existe un autre enfant soit une soeur soit un frère né'e) entre mars et Juin 1974 à la clinique Ste Marguerite et "abandonné(e)" par mes parents immigrés depuis l'Italie vers la fin de l'année 1973, car ils n'avaient plus les moyens d'en avoir un 9ème.
Je ne pense sans cesse à ce frère ou cette soeur inconnu(e) et reste a ce jour désemparé par cet évenement qui m'a complétement chamboulé !
L'histoire est brutale et hélas je n'en sais pas plus.
Avez-vous une piste vers laquelle je puisse me diriger ?
par avance merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 03/10/2012 à 14h37
Bonjour,
Afin de comprendre l’histoire des enfants dont la filiation biologique n’est pas clairement déclarée ou identifiée, faisons un rappel historique concernant la France. Aussi, bien que l’histoire de la légalisation de l’avortement, de la contraception et des droits de l’enfant ait un lien direct,
I -
1)
Pendant des siècles, les enfants dont la prise en charge par le(s) parent(s) posait des problèmes ont été exposés (déposés) devant les églises, dans une coquille destinée à les recevoir. Ils étaient aussi parfois exposés dans les rues, trouvés et recueillis ensuite.
A partir du XIIème siècle, dans quelques hôpitaux, un système d’accouchement dans le secret existe, dans une partie réservée. Mais cela reste extrêmement rare.
2)
3)
Au XVIIème, pour améliorer le sort des enfants abandonnés,
4)
Le rôle séculaire de prise en charge des enfants abandonnés joué par l'administration hospitalière est devenu officiel.
5)
Les tours ne seront légalisés que par décret du
Au XIXème siècle, il y eu jusqu’à 251 tours en France. A partir de 1820, l’abandon peut être précédé d’une période transitoire où les parents ont la possibilité de venir récupérer l’enfant. En 1845, cette étape est rendue obligatoire.
Par les lois suivantes (1874 et 1877), le préfet est chargé de la direction du service des enfants assistés : l’Etat a en quelque sorte la responsabilité des enfants. Alors que les Conseil généraux financent en bonne partie l’assistance publique. C’est une époque de transition entre les hospices municipaux et les services préfectoraux et départementaux. Les archives concernant les Charités se trouvent dans les Archives Municipales tandis que les archives de la préfecture et du département sont aux Archives départementales
6)
Après la démolition de la Charité de Lyon en 1934, le « bureau ouvert » est installé à l'Hôtel-Dieu jusqu'à sa suppression dans les années 1960.
Un décret du 24 janvier 1956 transforme l’Assistance publique en Aide Sociale à l’Enfance. En 1964, les Directions Régionales des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS ; services de l’Etat déconcentrés) naissent de la fusion de plusieurs services de l’Etat et reprennent notamment les attributions du service des enfants assistés de la préfecture. En 1977, elles sont devenues les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS). Jusqu’aux lois de décentralisation, l’Etat et les Conseils généraux se partageaient les compétences concernant les enfants À la suite des lois de décentralisation en 1982, la charge des pupilles est transférée de l’État aux Conseils généraux. Le service de l’Aide Sociale à l’Enfance relève désormais du Conseil général. L’expression encore répandue « les enfants de la DDASS » ignore ce changement datant de trente ans déjà.
La législation française a été toujours partagée entre protection de l’enfance, droits de l’enfant, et droits de la mère.
Ajoutons que tout au long de cette histoire (avant et après la Révolution), il fut tout de même difficile pour les femmes d’accoucher anonymement.
Concernant les enfants adoptés :
- Depuis la loi du 17 juillet 1978, portant diverses mesures d’amélioration des relations entre l’administration et le public, les pupilles de l’Etat ou anciens pupilles de l’Etat, qui ont fait
l’objet d’une adoption plénière peuvent accéder aux pièces de leur dossier dont la consultation ne porte pas atteinte à un secret protégé par la loi. Ils peuvent ainsi avoir connaissance de l’identité de leurs parents de naissance, ou au moins de leur mère de naissance, sauf si celle-ci a demandé le secret de son accouchement ou si l’enfant a été abandonné sous le secret.
- La loi n° 93-22 du 8 janvier 1993 a notamment interdit la recherche en maternité naturelle en cas d'accouchement secret. Elle entendait ainsi laisser la possibilité d’établir une nouvelle filiation avec la famille adoptive.
-
Elle autorise en effet la mère ou le père de naissance à :
- laisser à son enfant certains renseignements concernant son origine sociale, ses goûts, sa religion, ses caractéristiques génétiques.
- déposer une lettre à son enfant comportant ou non son identité.
- lever le secret de son identité, à tout moment, pour que l’enfant puisse prendre contact avec elle, s’il le souhaite à sa majorité.
-
Au début de l’aide aux enfants abandonnés, on trouve les œuvres de charité locale, issue de la l’époque médiévale qui voulait que le seigneur s’occupe des nécessiteux de son ressort. On appelle cette tradition l’Aumône.
A Lyon, avant l’existence de l’hôpital de la Charité, c’est donc
L’organisation de ces institutions a connu une modification fondamentale en novembre 1783. L’hôpital de la Charité récupère alors l’œuvre des enfants abandonnés et filles enceintes de l’Hôtel-Dieu. L’hôpital de la Charité devient
En conclusion, il est utile de consulter le tableau qu’ont mis en ligne les Archives Municipales de Lyon pour se repérer dans l’histoire du recueil des enfants abandonnés.
A Lyon, plusieurs organismes se sont préoccupés de l’adoption des enfants abandonnés : la « famille adoptive chrétienne », le « foyer adoptif de l’enfant ». Aujourd’hui il existe encore la Société lyonnaise pour l'Enfance et l'Adolescence et l’œuvre adoptive lyonnaise. Aucun de ces organismes ne peut donner d’informations personnelles concernant l’identité des parents, afin de respecter les droits à la vie privée. Ils peuvent seulement délivrer des informations générales non identifiantes. Il faut systématiquement s’adresser au Conseil National d’Accès aux Origines Personnelles pour connaître l’identité précise. Le CNAOP gère la recherche en identité des enfants dont l’identité a été tenue secrète. En aucun cas il ne fait des recherches pour remettre en lien des parents qui aurait perdu trace d’un membre de la famille, etc…
Les différentes institutions :
Les archives privées : conservation aléatoire (pas de versement obligatoire). En 1972, l’encadrement législatif de l’accouchement s'accroît pour des objectifs sanitaires. Cela a conduit à la fermeture de nombreuses cliniques privées.
Les Archives Municipales de Lyon conservent les collections presque complètes des registres où le suivi individuel des enfants était consigné à partir de la deuxième moitié du 17e siècle. Après 1869, une fois le service départemental des Enfants assistés créé, les Hospices civils de Lyon continuent à héberger les enfants et sont donc obligés de tenir des registres d'entrée et de suivi des enfants qui séjournent dans leurs locaux. Vous trouverez donc des archives sur les enfants recueillis à l’Hôtel-Dieu et à la Charité, suivis jusqu’en 1934.
Les Archives départementales du Rhône collectent les archives du Conseil général du Rhône et des services l’Etat du ressort géographique. Vous trouverez donc :
- les archives du service des enfants assistés de la Préfecture, la DDASS, etc...
- à partir de la Révolution française, des dossiers du Conseil général du Rhône concernant l’aide aux pupilles de la Nation et plus récemment, les archives de l’Aide Sociale à l’Enfance du Conseil général du Rhône (à partir des années 1980).
Les archives du service des Enfants assistés (1797-1940) sont classées dans la sous-série
3 X (assistance sociale) des Archives départementales du Rhône. Il regroupe à la fois les documents antérieurs à la création officielle du service des Enfants assistés par décret impérial du 19 janvier 1811 et ceux, majoritaires, issus de l'élaboration et de l'activité de ce service. Le décret du 10 septembre 1790 ayant mis une partie de l'entretien des enfants abandonnés à la charge des départements, les préfectures, dès leur création en 1800, organisent la gestion administrative du service encore informel des enfants trouvés.
La distinction des compétences entre Préfecture et Conseil général n’étant pas aisée à faire, il est important de bien consulter les inventaires d’archives.
Deux possibilités :
-
CNAOP, 14 avenue Duquesne 75350 PARIS 07 SP
Téléphone : 01.40.56.72.17
- Si ces démarches vous semblent difficiles à accomplir vous-même, il est important de savoir que le
DACEF : Direction de l'Accueil de l'Enfant et de sa Famille
146, rue Pierre Corneille 69483 Lyon Cedex 03
N°Vert® du département du Rhône : 0800 869 869
Pour les personnes qui recherchent leurs propres origines, la démarche est différente. Il faut également s'adresser au CNAOP en remplissant un formulaire disponible sur leur site internet. Dans ce cas, il faut savoir que
Eléments bibliographiques :
-
- Transcription, dans la revue Rive Gauche, de l’ouvrage l’« Histoire de l’hôpital de la Charité de Lyon » d’Auguste Croze
-
-
-
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter