Question d'origine :
Bonjour ou bonsoir à vous toutes et tous !
Voilà ma question :
Pendant la République, quand le maître décidait de faire mourir une esclave, y avait-il une mise à mort spécifique ? Si oui, laquelle ?
Et quel était le rite funéraire concernant les esclaves féminines ?
A l'avance merci de vos réponses ! ;-)
Amicalement.
Marie-Jeanne.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Eva Cantarella dans Les peines de mort en Grèce et à Rome : origines et fonctions des supplices capitaux dans l'Antiquité classique et Joël Schmidt dans Vie et mort des esclaves dans la Rome antique font état des différents supplices et condamnations à mort des esclaves. Parmi toutes ces panoplies d’exécution, la décapitation paraît une mort heureuse !!
Vous trouverez une présentation de diverses peines de mort dans notre réponse apportée sur supplices dans l'ancienne Rome ou celle portant sur la lapidation.
Les esclaves hommes ou femmes, considérés comme des non-citoyens semblaient subir les mêmes supplices comme la crucifixion et les maîtres avaient sur eux un droit arbitraire de vie et de mort.
Par ailleurs, Eva Cantarella explique les châtiments qui concernent non seulement les femmes esclaves mais les femmes tout court. A titre d’exemple, la femme adultère ou celle avinée pouvait être tuée de différentes manières par son mari même si la mort par inanition semblait être la plus « appropriée ». Les vestales liées par un vœu de chasteté de trente ans pouvaient elles aussi être condamnées à mort si elles enfreignaient ce vœu. Elles étaient alors emmurées vivantes.
Pour approfondir cette thématique, nous vous laissons consulter els ouvrages suivants :
* Juvénal: esclaves et affranchis à Rome par Marguerite Garrido-Hory.
* La Cité antique par Fustel de Coulanges
* La Tyrannie du plaisir Par Jean-Claude Guillebaud
* Aimé Mignot « La place de l'esclave dans le ius obligationum romain », Dialogues d'histoire ancienne 1/2007 (33/1), p. 85-98.
http://www.cairn.info/revue-dialogues-d ... age-85.htm.
Eva Cantarella dans Les peines de mort en Grèce et à Rome : origines et fonctions des supplices capitaux dans l'Antiquité classique et Joël Schmidt dans Vie et mort des esclaves dans la Rome antique font état des différents supplices et condamnations à mort des esclaves. Parmi toutes ces panoplies d’exécution, la décapitation paraît une mort heureuse !!
Vous trouverez une présentation de diverses peines de mort dans notre réponse apportée sur supplices dans l'ancienne Rome ou celle portant sur la lapidation.
Les esclaves hommes ou femmes, considérés comme des non-citoyens semblaient subir les mêmes supplices comme la crucifixion et les maîtres avaient sur eux un droit arbitraire de vie et de mort.
Par ailleurs, Eva Cantarella explique les châtiments qui concernent non seulement les femmes esclaves mais les femmes tout court. A titre d’exemple, la femme adultère ou celle avinée pouvait être tuée de différentes manières par son mari même si la mort par inanition semblait être la plus « appropriée ». Les vestales liées par un vœu de chasteté de trente ans pouvaient elles aussi être condamnées à mort si elles enfreignaient ce vœu. Elles étaient alors emmurées vivantes.
Pour approfondir cette thématique, nous vous laissons consulter els ouvrages suivants :
* Juvénal: esclaves et affranchis à Rome par Marguerite Garrido-Hory.
* La Cité antique par Fustel de Coulanges
* La Tyrannie du plaisir Par Jean-Claude Guillebaud
* Aimé Mignot « La place de l'esclave dans le ius obligationum romain », Dialogues d'histoire ancienne 1/2007 (33/1), p. 85-98.
http://www.cairn.info/revue-dialogues-d ... age-85.htm.

Tout d'abord, merci pour votre réponse.
Il m'en manque juste une : quels étaient les rites funéraires concernant les esclaves ?
Mes recherches m'ont conduite à l'incinération, mais on me parle toujours des citoyens romains, et non des esclaves .
Merci d'avance pour ces précisions, et veuillez excuser mon insistence...
Amicalement.
Marie-Jeanne.
Réponse du Guichet

Bonjour,
D’un point de vue général, le Dictionnaire de l’Antiquité de Jean Leclant dans son article sur le "Culte funéraire romain" explique que les deux pratiques de l’incinération et de l’inhumation ont coexisté dès l’époque archaïque, mais que c’est l’inhumation qui deviendra majoritaire à partir de la deuxième moitié du IIe siècle apr. J.C.
Concernant les esclaves, le Dictionnaire de l’Antiquité de Howatson, dans son article "Inhumation et crémation" indique que : « Dans la Rome classique, ceux qui mouraient sans héritiers étaient enterrés de nuit ; y compris ceux qui mouraient jeunes et les esclaves (qui par leur statut ne pouvaient avoir d’héritiers) »
John Scheid évoque les esclaves dans La religion des romains : « En raison du manque d’espace, les grandes familles firent creuser depuis le début de l’empire pour leurs esclaves des nécropoles souterraines (catacombes) dans le tuf du sous-sol romain. Ces tombes collectives appelées columbarium (« pigeonnier ») accueillent les urnes des défunts dans d’innombrables niches. Les défunts plus pauvres sont enterrés dans de simples tombes, maçonnées ou creusées dans le sol et recouvertes de tuiles ou de moitié d’amphores. » (p. 67)
Le dictionnaire de l’Antiquité de Leclant nous dit aussi : « Existent également pour les petites gens, dès la fin du Ier s. av. J.C., des columbaria, tombes collectives, appartenant à de grandes familles, liées à des collèges funéraires ou hébergeant des individus sans liens particuliers mais qui ont acheté un emplacement pour leurs cendres.»
La même information apparait dans cet article sur les Funérailles dans la Rome antique sur Vikidia « Jusqu'au milieu du IIe siècle, les riches sont incinérés. Ils font également incinérer certains de leurs esclaves et affranchis. Les cendres sont alors déposées dans un colombarium (bâtiment à niches). Les Romains de conditions sociales modestes adhèrent à des associations qui leur garantissent des funérailles normales et la conservation des cendres dans le colombarium. Les plus pauvres ne bénéficient pas de ce traitement. Leurs cadavres sont jetés à la fosse commune. »
C’est tout ce que nous avons pu trouver concernant les rites funéraires pour les esclaves. La nature des rites funéraires dans la Rome antique semblait plutôt liée au statut social et à la richesse de l’individu, qu’à sa condition de citoyen ou d’esclave. Mais nous avons trouvé très peu d’information qui le confirme.
Il faut cependant rappeler la diversité même des conditions entre esclaves, selon qu’ils travaillaient dans une maison ou dans les mines par exemple ; diversité qui devait influer sur les pratiques funéraires. En voici un exemple sur cette page consacrée à L’esclave à Rome sous l’Empire : « À Rome, l'esclave n'avait aucun droit. Ce n'était pas un citoyen, c'était à peine un homme. Sa dignité ne l'empêchait pas de se livrer tout entier à celui auquel il appartenait et de se confondre avec lui. Il y avait donc plus d'intimité et moins de réserve dans leurs relations. Il nous reste un grand nombre de tombes élevées par des maîtres à leurs serviteurs. Elles contiennent souvent l'expression des sentiments les plus tendres; on n'y rend pas seulement hommage à leurs bons services, on les remercie de leur affection (quod eum pleno affectu dilexerit). On rappelle qu'en revanche, ils ont été traités avec douceur, comme des fils de la maison (loco filii habitus), et on leur fait même dire ces mots significatifs: servitude, tu n'as jamais été trop lourde pour moi! Nous voyons dans Fabretti qu'une mère qui avait perdu un jeune fils et un verna du même âge les avait fait enterrer l'un près de l'autre. Les sépultures sont voisines et semblables, les inscriptions contiennent à peu près les mêmes termes. La mère n'a mis aucune différence entre le tombeau de son esclave et celui de son enfant. »
D’un point de vue général, le Dictionnaire de l’Antiquité de Jean Leclant dans son article sur le "Culte funéraire romain" explique que les deux pratiques de l’incinération et de l’inhumation ont coexisté dès l’époque archaïque, mais que c’est l’inhumation qui deviendra majoritaire à partir de la deuxième moitié du IIe siècle apr. J.C.
Concernant les esclaves, le Dictionnaire de l’Antiquité de Howatson, dans son article "Inhumation et crémation" indique que : « Dans la Rome classique, ceux qui mouraient sans héritiers étaient enterrés de nuit ; y compris ceux qui mouraient jeunes et les esclaves (qui par leur statut ne pouvaient avoir d’héritiers) »
John Scheid évoque les esclaves dans La religion des romains : « En raison du manque d’espace, les grandes familles firent creuser depuis le début de l’empire pour leurs esclaves des nécropoles souterraines (catacombes) dans le tuf du sous-sol romain. Ces tombes collectives appelées columbarium (« pigeonnier ») accueillent les urnes des défunts dans d’innombrables niches. Les défunts plus pauvres sont enterrés dans de simples tombes, maçonnées ou creusées dans le sol et recouvertes de tuiles ou de moitié d’amphores. » (p. 67)
Le dictionnaire de l’Antiquité de Leclant nous dit aussi : « Existent également pour les petites gens, dès la fin du Ier s. av. J.C., des columbaria, tombes collectives, appartenant à de grandes familles, liées à des collèges funéraires ou hébergeant des individus sans liens particuliers mais qui ont acheté un emplacement pour leurs cendres.»
La même information apparait dans cet article sur les Funérailles dans la Rome antique sur Vikidia « Jusqu'au milieu du IIe siècle, les riches sont incinérés. Ils font également incinérer certains de leurs esclaves et affranchis. Les cendres sont alors déposées dans un colombarium (bâtiment à niches). Les Romains de conditions sociales modestes adhèrent à des associations qui leur garantissent des funérailles normales et la conservation des cendres dans le colombarium. Les plus pauvres ne bénéficient pas de ce traitement. Leurs cadavres sont jetés à la fosse commune. »
C’est tout ce que nous avons pu trouver concernant les rites funéraires pour les esclaves. La nature des rites funéraires dans la Rome antique semblait plutôt liée au statut social et à la richesse de l’individu, qu’à sa condition de citoyen ou d’esclave. Mais nous avons trouvé très peu d’information qui le confirme.
Il faut cependant rappeler la diversité même des conditions entre esclaves, selon qu’ils travaillaient dans une maison ou dans les mines par exemple ; diversité qui devait influer sur les pratiques funéraires. En voici un exemple sur cette page consacrée à L’esclave à Rome sous l’Empire : « À Rome, l'esclave n'avait aucun droit. Ce n'était pas un citoyen, c'était à peine un homme. Sa dignité ne l'empêchait pas de se livrer tout entier à celui auquel il appartenait et de se confondre avec lui. Il y avait donc plus d'intimité et moins de réserve dans leurs relations. Il nous reste un grand nombre de tombes élevées par des maîtres à leurs serviteurs. Elles contiennent souvent l'expression des sentiments les plus tendres; on n'y rend pas seulement hommage à leurs bons services, on les remercie de leur affection (quod eum pleno affectu dilexerit). On rappelle qu'en revanche, ils ont été traités avec douceur, comme des fils de la maison (loco filii habitus), et on leur fait même dire ces mots significatifs: servitude, tu n'as jamais été trop lourde pour moi! Nous voyons dans Fabretti qu'une mère qui avait perdu un jeune fils et un verna du même âge les avait fait enterrer l'un près de l'autre. Les sépultures sont voisines et semblables, les inscriptions contiennent à peu près les mêmes termes. La mère n'a mis aucune différence entre le tombeau de son esclave et celui de son enfant. »
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