Question d'origine :
Mettre la miche ( ou la baguette) de pain à l'envers sur la table du repas , cela portait malheur : quelle en est l'origine ,, l'on me dit que c'était de cette manière que l'on présentait le pain au bourreau; d'autres disent que c'était " le pain du condamné"
Le Guichet a -t'il une réponse?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Dans A l’origine des superstitions. Nos croyances passées au crible, Anne Bernet consacre un article au pain posé à l’envers et relate que le judaïsme en fait un objet de bénédiction, avant que les chrétiens ne fassent de même. C’est lui qu’on réclame à Dieu comme seul aliment indispensable. A cette dimension matérielle s’en ajoute une autre, spirituelle, qui renvoie au corps du Christ et à l’eucharistie, le « vrai pain » dans la liturgie catholique. Dur à gagner, il ne peut être gâché ; ce qui reviendrait à le profaner (…) En souvenir de la cène, on ne le coupe pas au couteau, mais on le rompt, usage qui perdure dans nombre de régions (…) Cette sacralisation s’est teintée au cours du temps de superstitions diverses. Et si aujourd’hui des non-croyants « bénissent » toujours le pain, c’est qu’ils perpétuent cette peur de manquer de respect à Dieu et d’attirer sur eux le malheur
(…)
objet de tant de croyances et de tabous,le pain ne se partage pas avec le premier venu . S’il est d’usage de le rompre pour l’hôte de passage, de le donner au mendiant, d’en honorer les jeunes mariés afin qu’ils aient de quoi se sustenter toute leur vie, il est un homme avec lequel on refuse de le manger : le bourreau . Autrefois présent dans les villes d’une certaine importance, il est perçu comme indispensable à la sécurité de la communauté, ce qui ne l’empêche pas d’en être exclu avec sa famille (..) il doit loger hors les murs (..) n’a pas le droit d’entrer à l’auberge ou d’aller au spectacle (…) parmi les interdits qui le frappent figure toutefois celui de toucher les aliments.
Et le pain dans tout cela me direz-vous ?
Beaucoup de boulangers ne font qu’une fournée quotidienne, et les clients viennent acheter de bonne heure. Pas le bourreau, tenu par ses horaires de travail. Les exécutions ayant souvent lieu à midi, il arrive après tout le monde.Son pain serait vendu si le boulanger ne le mettait de côté, à l’envers, pour éviter toute confusion . Ainsi, personne ne réclamera ce morceau-là. Cette malédiction perdure, sous diverses formes, qui ont pour point commun d’être toutes désobligeantes …
Ces mêmes informations sont reprises dans divers ouvrages dont Anthropologie des mangeurs de pain ou des sites comme Wikipedia.
Néanmoins, dans Les bourreaux en France: Du Moyen Age à l'abolition de la peine de mort, Frédéric Armand indique qu’il ne trouveaucun document probant permettant d’affirmer la réalité d’un tel usage . En revanche, cette superstition reflète bien l’idée que la main du bourreau est durablement souillée par l’infamie de son emploi …
Marie-Laure Coquelin s’accorde avec une telle opinion : la tradition populaire , véhiculée jusqu’à nos jours, admet que le pain du bourreau était réservé à l’écart sur l’étal du boulanger et tourné à l’envers . Les archives ne gardent pas de traces à ce sujet.
Source : Coquelin Marie-Laure, « L'exécuteur de haute justice sous l'Ancien Régime : l'exemple breton au XVIIIe s. », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 100, numéro 1, 1993. pp. 49-60.

source : Wikipedia
Dans A l’origine des superstitions. Nos croyances passées au crible, Anne Bernet consacre un article au pain posé à l’envers et relate que le judaïsme en fait un objet de bénédiction, avant que les chrétiens ne fassent de même. C’est lui qu’on réclame à Dieu comme seul aliment indispensable. A cette dimension matérielle s’en ajoute une autre, spirituelle, qui renvoie au corps du Christ et à l’eucharistie, le « vrai pain » dans la liturgie catholique. Dur à gagner, il ne peut être gâché ; ce qui reviendrait à le profaner (…) En souvenir de la cène, on ne le coupe pas au couteau, mais on le rompt, usage qui perdure dans nombre de régions (…) Cette sacralisation s’est teintée au cours du temps de superstitions diverses. Et si aujourd’hui des non-croyants « bénissent » toujours le pain, c’est qu’ils perpétuent cette peur de manquer de respect à Dieu et d’attirer sur eux le malheur
(…)
objet de tant de croyances et de tabous,
Et le pain dans tout cela me direz-vous ?
Beaucoup de boulangers ne font qu’une fournée quotidienne, et les clients viennent acheter de bonne heure. Pas le bourreau, tenu par ses horaires de travail. Les exécutions ayant souvent lieu à midi, il arrive après tout le monde.
Ces mêmes informations sont reprises dans divers ouvrages dont Anthropologie des mangeurs de pain ou des sites comme Wikipedia.
Néanmoins, dans Les bourreaux en France: Du Moyen Age à l'abolition de la peine de mort, Frédéric Armand indique qu’il ne trouve
Marie-Laure Coquelin s’accorde avec une telle opinion : la
Source : Coquelin Marie-Laure, « L'exécuteur de haute justice sous l'Ancien Régime : l'exemple breton au XVIIIe s. », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 100, numéro 1, 1993. pp. 49-60.

source : Wikipedia
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