Jeux d'argent en pays musulman
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 20/06/2014 à 07h28
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Question d'origine :
Bonjour,
Je prévois de voyager au Maroc avec mon mari et je sais qu'il aimerait bien jouer au casino de Marrakech. Du coup je m'interroge, car il me semble que l'Islam interdit les jeux d'argent et de hasard, comme le remarque cet article sur lequel je suis tombée en faisant des recherches. Pourriez-vous m'éclairer ? Est-ce possible au Maroc uniquement parce que le pays est touristique, et donc à l'attention des touristesoccidentaux, mais pas par exemple en Iran ? Merci !
Réponse du Guichet

Bonjour,
En effet, le Coran assimile les jeux de hasard à « l’œuvre du diable » :
O vous qui croyez, l'alcool, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires ne sont qu'impureté, relevant du fait du diable. Préservez-vous en, afin de réussir. Le diable ne veut, par le biais de l'alcool et du jeu de hasard, que jeter l'inimitié et la haine entre vous, et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière… (Coran 5/90-91).
Source : La maison de l’Islam
Les jeux de hasards sont condamnés par l’Islam pour plusieurs raisons :
Ils posent un problème moral puisque le joueur peut gagner de l’argent sans aucun effort ce qui est contraire aux valeurs de l’islam. En effet, l’argent doit être mérité, gagné à la sueur de son front et non pas simplement obtenu en pariant sur des numéros.
De plus, cet argent doit être utilisé à bon escient, il doit donc servir à prendre soin de sa famille et il ne faut pas le gaspiller futilement. L’islam proscrit effectivement toute forme de gaspillage, qu’il s’agisse de nourriture, d’eau… ou d’argent.
Tout ce que le croyant possède appartient en fait à Allah et il doit en disposer de manière juste, en suivant les valeurs de sa religion. Dépenser cet argent en jeux de hasard est donc une aberration pour le musulman pratiquant.
Enfin, nul n’ignore que les jeux de hasard peuvent entrainer une dépendance pour ceux qui les pratiquent. Cette addiction est mauvaise pour le croyant qui s’éloigne du droit chemin et peut même attirer sa famille dans la misère.
Pour éviter de tomber dans de telles extrémités, il est donc fortement recommandé de s’éloigner le plus possible de tout jeu d’argent. Par ailleurs, les jeux de hasard n’entrainent pas uniquement des difficultés morales personnelles, mais également des problèmes pour la société toute entière. Dans la religion musulmane, la solidarité est très importante ; l’aumône est par exemple l’un des cinq piliers de l’islam.
Or, les jeux de hasard sont totalement contraires à ces valeurs d’entraide. En effet, pour espérer gagner il faut en quelque sorte souhaiter que d’autres personnes soient dépossédées leur mise.
Même si ce vœu n’est pas explicite, il n’empêche que les gains éventuels proviennent réellement d’argent perdus par les autres joueurs. Ceci est évidemment très loin des idéaux de partage et de fraternité dispensés par l’islam.
De plus, les distributeurs et les créateurs des jeux de hasard tiennent à ce que leur activité leur soit profitable. Il y a donc naturellement plus de chances de perdre de l’argent que d’en gagner.
Cela a pour effet d’enrichir une petite minorité déjà aisée et d’appauvrir les autres. Le déséquilibre de la société s’agrandit alors, ce qui est néfaste pour l’harmonie du monde.
Source : casinosguide.net
Le Maroc fait donc un peu figure d’exception parmi les pays musulman, puisqu’il autorise les casinos, les jeux de hasard, et a même une loterie nationale et des paris sportifs organisés par la Marocaine des Jeux et des Sports (qui reverse l’intégralité de ses bénéfices au Fonds National de Développement du Sport). Ces jeux de hasard constituent une source de revenus non négligeable pour l’Etat, comme le précise cet article : Maroc : une « fatwa » du ministre des Sports rend les jeux de hasard licites, yabiladi.com.
La présence des casinos au Maroc (comme l’indiquait déjà l’article que vous avez consulté) date de l’époque où le pays était encore un protectorat, et n’a pas été remise en cause après son indépendance :
En 1948, premier texte sur les casinos au Maroc. La famille Bouchet (Casino Saadi à Marrakech), se voit accorder une exclusivité de l’exploitation pour une période de 75 ans. Mais, c’est en novembre 1952, que la famille Bouchet célébrera son casino. Quatre ans plus tard, à l’indépendance, l’exclusivité est levée. Précurseur des casinos, la famille Bouchet investit Mohammedia. Aujourd’hui, aucun texte n’est passé par le Parlement. Par conséquent, les casinos sont toujours gérés par circulaire dont la limite territoriale ne dépasse pas le Marrakech, Tanger, Ouarzazate, Mohammédia et Agadir. L’octroi de la licence est du ressort de la primature qui, pour se faire, consulte les ministères du Tourisme, des Finances et de l’Intérieur.
Pour bénéficier de l’autorisation, l’intéressé passe par un véritable tamis. Après l’autorisation de principe de la Primature, le promoteur doit obeir aux conditions qui lui sont fixées. Les conventions entre l’investisseur et l’Etat devront faire l’objet d’un decret, signé par les ministères ci-haut cités. Un dernier arrêté signé du ministère des Finances et de celui de l’Intérieur vient enfin fixer la date de l’ouverture.
Source : Maroc : Machine à sous ou machine à laver ?, lescasinos.org
La raison de cette situation, comme vous le suggérez, est notamment liée à l’activité touristique, cependant les habitués des établissements de jeux ne sont pas exclusivement des touristes :
Les casinos restent une affaire liée au développement du tourisme. Un facteur d’animation non négligeable. D’ailleurs, selon les informations, Kerzner International, chef de fil du consortium mis en place pour l’aménagement de la station Mazagan aurait exigé une exclusivité sur 130 kilomètres dans le prolongement de l’axe Casablanca-Rabat.
Les affaires marchent visiblement. L’établissement qui dispose déjà de l’une des plus grandes salles de jeux de la place, et d’un restaurant (le Cocteau) de bonne tenue, a entrepris ses extensions. La nouveauté reste l’introduction récente des tables de Pocker Vegas, uniques sur la place, selon les gestionnaires. Ici, la mise est alignée à 2 000 dirhams, la même que celle du casino du Dorint Atlantic Palace, tenu par un professionnel roumain. Habitué aux gros comptes, le Dorint mise sur la qualité du service. Le jeu étant un vice pour la vie, le client joueur est traité comme un roi avec la restauration, les cigarettes gratuites et souvent quelques largesses. Les habitués peuvent bénéficier d’emprunts. Et le casino du Dorint Atlantic Palace et celui de Movenpick à Tanger appartiennent à une même société, gérée par un Juif et un Turc. Ce qui explique les similitudes dans les offres de ces deux établissements distants de 600 kilomètres. Tiré par son casino, l’hôtel Movenpick Malabata réserve un traitement gratifiant à ses joueurs qui, quand ils sont de passage, ont la chambre gratuite et 1 000 dirhams de jetons. Le client ordinaire paye sa chambre, et bénéficie aussi de 1000 dirhams de jetons. Là aussi comme au Dorint, le client est traité avec tous les égards, ce qui fait dire au président de l’Association de l’industrie hôtelière de Tanger, que «grâce au casino du Movenpick, la Jet Set méditerranéenne est en train de redécouvrir la ville ». C’est l’un des rares lieux d’animation du détroit, et auquel le petit casino de Sebta ne fait pas ombrage.
Point commun entre tous ces différents établissements, la présence de croupiers roumains, russes et même de l’Île Maurice. Personnages centraux dans les casinos, les croupières en général blondes et les croupiers perçoivent des salaires qui feraient rêver quelques cadres de nos banques. Au Saadi, les Roumains gagneraient entre 6 500 et 8000 dirhams, contre 5 000 dirhams pour les Marocains. Le personnel se rattrape aussi sur 40% de pourboires. Le reste de ce montant sert à payer les alcools et la bouffe servis gratuitement. Au Casino Shems, les croupiers n’ont pas droit au pourboire mais gagnent entre 11 000 et 15 000 dirhams. A la Mamounia, les salaires ne seraient pas loin des 20000 dirhams. Le casino de la Mamounia à Marrakech reste de loin le plus prestigieux. Ayant attiré des célébrités du monde entier, comme Omar Sharif (un habitué) l’établissement, géré par un Belge qui tient aussi des affaires à Monaco, a réussi à garder son standing. Pas beaucoup de personnes, la plupart des joueurs prennent des tables privées, ce qui leur donne la possibilité de démarrer la mise à 5000 dirhams. Quant au casino de l’hôtel Saadi, après avoir passé par une gérance italienne, une éphémère phase de transformation en salle de spectacle, le voilà qui se reprend petit à petit avec, il faut le souligner, de petites mises. La fréquentation de l’établissement reste cosmopolite.
Source : lescasinos.org
D'autres pays musulmans que le Maroc autorisent les casinos. On en trouve notamment en Egypte et en Malaisie (réservés aux non-musulmans).
Bonne journée.
En effet, le Coran assimile les jeux de hasard à « l’œuvre du diable » :
O vous qui croyez, l'alcool, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires ne sont qu'impureté, relevant du fait du diable. Préservez-vous en, afin de réussir. Le diable ne veut, par le biais de l'alcool et du jeu de hasard, que jeter l'inimitié et la haine entre vous, et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière… (Coran 5/90-91).
Source : La maison de l’Islam
Les jeux de hasards sont condamnés par l’Islam pour plusieurs raisons :
Ils posent un problème moral puisque le joueur peut gagner de l’argent sans aucun effort ce qui est contraire aux valeurs de l’islam. En effet, l’argent doit être mérité, gagné à la sueur de son front et non pas simplement obtenu en pariant sur des numéros.
De plus, cet argent doit être utilisé à bon escient, il doit donc servir à prendre soin de sa famille et il ne faut pas le gaspiller futilement. L’islam proscrit effectivement toute forme de gaspillage, qu’il s’agisse de nourriture, d’eau… ou d’argent.
Tout ce que le croyant possède appartient en fait à Allah et il doit en disposer de manière juste, en suivant les valeurs de sa religion. Dépenser cet argent en jeux de hasard est donc une aberration pour le musulman pratiquant.
Enfin, nul n’ignore que les jeux de hasard peuvent entrainer une dépendance pour ceux qui les pratiquent. Cette addiction est mauvaise pour le croyant qui s’éloigne du droit chemin et peut même attirer sa famille dans la misère.
Pour éviter de tomber dans de telles extrémités, il est donc fortement recommandé de s’éloigner le plus possible de tout jeu d’argent. Par ailleurs, les jeux de hasard n’entrainent pas uniquement des difficultés morales personnelles, mais également des problèmes pour la société toute entière. Dans la religion musulmane, la solidarité est très importante ; l’aumône est par exemple l’un des cinq piliers de l’islam.
Or, les jeux de hasard sont totalement contraires à ces valeurs d’entraide. En effet, pour espérer gagner il faut en quelque sorte souhaiter que d’autres personnes soient dépossédées leur mise.
Même si ce vœu n’est pas explicite, il n’empêche que les gains éventuels proviennent réellement d’argent perdus par les autres joueurs. Ceci est évidemment très loin des idéaux de partage et de fraternité dispensés par l’islam.
De plus, les distributeurs et les créateurs des jeux de hasard tiennent à ce que leur activité leur soit profitable. Il y a donc naturellement plus de chances de perdre de l’argent que d’en gagner.
Cela a pour effet d’enrichir une petite minorité déjà aisée et d’appauvrir les autres. Le déséquilibre de la société s’agrandit alors, ce qui est néfaste pour l’harmonie du monde.
Source : casinosguide.net
Le Maroc fait donc un peu figure d’exception parmi les pays musulman, puisqu’il autorise les casinos, les jeux de hasard, et a même une loterie nationale et des paris sportifs organisés par la Marocaine des Jeux et des Sports (qui reverse l’intégralité de ses bénéfices au Fonds National de Développement du Sport). Ces jeux de hasard constituent une source de revenus non négligeable pour l’Etat, comme le précise cet article : Maroc : une « fatwa » du ministre des Sports rend les jeux de hasard licites, yabiladi.com.
La présence des casinos au Maroc (comme l’indiquait déjà l’article que vous avez consulté) date de l’époque où le pays était encore un protectorat, et n’a pas été remise en cause après son indépendance :
En 1948, premier texte sur les casinos au Maroc. La famille Bouchet (Casino Saadi à Marrakech), se voit accorder une exclusivité de l’exploitation pour une période de 75 ans. Mais, c’est en novembre 1952, que la famille Bouchet célébrera son casino. Quatre ans plus tard, à l’indépendance, l’exclusivité est levée. Précurseur des casinos, la famille Bouchet investit Mohammedia. Aujourd’hui, aucun texte n’est passé par le Parlement. Par conséquent, les casinos sont toujours gérés par circulaire dont la limite territoriale ne dépasse pas le Marrakech, Tanger, Ouarzazate, Mohammédia et Agadir. L’octroi de la licence est du ressort de la primature qui, pour se faire, consulte les ministères du Tourisme, des Finances et de l’Intérieur.
Pour bénéficier de l’autorisation, l’intéressé passe par un véritable tamis. Après l’autorisation de principe de la Primature, le promoteur doit obeir aux conditions qui lui sont fixées. Les conventions entre l’investisseur et l’Etat devront faire l’objet d’un decret, signé par les ministères ci-haut cités. Un dernier arrêté signé du ministère des Finances et de celui de l’Intérieur vient enfin fixer la date de l’ouverture.
Source : Maroc : Machine à sous ou machine à laver ?, lescasinos.org
La raison de cette situation, comme vous le suggérez, est notamment liée à l’activité touristique, cependant les habitués des établissements de jeux ne sont pas exclusivement des touristes :
Les casinos restent une affaire liée au développement du tourisme. Un facteur d’animation non négligeable. D’ailleurs, selon les informations, Kerzner International, chef de fil du consortium mis en place pour l’aménagement de la station Mazagan aurait exigé une exclusivité sur 130 kilomètres dans le prolongement de l’axe Casablanca-Rabat.
Les affaires marchent visiblement. L’établissement qui dispose déjà de l’une des plus grandes salles de jeux de la place, et d’un restaurant (le Cocteau) de bonne tenue, a entrepris ses extensions. La nouveauté reste l’introduction récente des tables de Pocker Vegas, uniques sur la place, selon les gestionnaires. Ici, la mise est alignée à 2 000 dirhams, la même que celle du casino du Dorint Atlantic Palace, tenu par un professionnel roumain. Habitué aux gros comptes, le Dorint mise sur la qualité du service. Le jeu étant un vice pour la vie, le client joueur est traité comme un roi avec la restauration, les cigarettes gratuites et souvent quelques largesses. Les habitués peuvent bénéficier d’emprunts. Et le casino du Dorint Atlantic Palace et celui de Movenpick à Tanger appartiennent à une même société, gérée par un Juif et un Turc. Ce qui explique les similitudes dans les offres de ces deux établissements distants de 600 kilomètres. Tiré par son casino, l’hôtel Movenpick Malabata réserve un traitement gratifiant à ses joueurs qui, quand ils sont de passage, ont la chambre gratuite et 1 000 dirhams de jetons. Le client ordinaire paye sa chambre, et bénéficie aussi de 1000 dirhams de jetons. Là aussi comme au Dorint, le client est traité avec tous les égards, ce qui fait dire au président de l’Association de l’industrie hôtelière de Tanger, que «grâce au casino du Movenpick, la Jet Set méditerranéenne est en train de redécouvrir la ville ». C’est l’un des rares lieux d’animation du détroit, et auquel le petit casino de Sebta ne fait pas ombrage.
Point commun entre tous ces différents établissements, la présence de croupiers roumains, russes et même de l’Île Maurice. Personnages centraux dans les casinos, les croupières en général blondes et les croupiers perçoivent des salaires qui feraient rêver quelques cadres de nos banques. Au Saadi, les Roumains gagneraient entre 6 500 et 8000 dirhams, contre 5 000 dirhams pour les Marocains. Le personnel se rattrape aussi sur 40% de pourboires. Le reste de ce montant sert à payer les alcools et la bouffe servis gratuitement. Au Casino Shems, les croupiers n’ont pas droit au pourboire mais gagnent entre 11 000 et 15 000 dirhams. A la Mamounia, les salaires ne seraient pas loin des 20000 dirhams. Le casino de la Mamounia à Marrakech reste de loin le plus prestigieux. Ayant attiré des célébrités du monde entier, comme Omar Sharif (un habitué) l’établissement, géré par un Belge qui tient aussi des affaires à Monaco, a réussi à garder son standing. Pas beaucoup de personnes, la plupart des joueurs prennent des tables privées, ce qui leur donne la possibilité de démarrer la mise à 5000 dirhams. Quant au casino de l’hôtel Saadi, après avoir passé par une gérance italienne, une éphémère phase de transformation en salle de spectacle, le voilà qui se reprend petit à petit avec, il faut le souligner, de petites mises. La fréquentation de l’établissement reste cosmopolite.
Source : lescasinos.org
D'autres pays musulmans que le Maroc autorisent les casinos. On en trouve notamment en Egypte et en Malaisie (réservés aux non-musulmans).
Bonne journée.
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