Question d'origine :
On attribue à Victor Hugo cette phrase : "L'orthographe est la science des sots." Mais cette phrase est-elle exacte, est-elle vraiment de Victor Hugo, et de quelle œuvre est-elle extraite ? Merci de votre réponse ; je vous pose cette question après avoir vainement consulté maints dictionnaires de citations.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/07/2014 à 12h57
Bonjour,
Cet aphorisme, très utilisé, est attribué le plus souvent à Victor Hugo. L’expression la plus proche que nous ayons trouvée est de Stendhal qui appelle « le français et l’orthographe, divinités des sots » (Lettres à Pauline, automne 1804).
L’attribution à Victor Hugo n’est pas illogique, puisqu’il fit partie des romantiques qui prétendaient mettre « un bonnet rouge au vieux dictionnaire » et fut dix ans plus tard un des rares académiciens rebelles, autant pour ses propos politiques que lexicographiques. Ses conceptions de la langue sont notamment énoncées dans sa préface de Cromwell (1827) :
« La langue française n’est point fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas… Toute époque a ses idées propres, il faut aussi qu’elle ait les mots propres à ses idées. »
L’article « Orthographe » du Dictionnaire culturel en langue française résume bien les positions divergentes vis-à-vis de la fixation de l’orthographe, qui ont épisodiquement tourné en « querelle de l’orthographe ». D’un côté « un respect paralysé par les obligations imposées par les caprices de l’histoire » ; de l’autre « la croyance en la vertu d’une orthographe phonétique […] (vue de l’esprit) ».
Entre les deux se place une partie des écrivains, en faveur de l’évolution naturelle des langues et du droit à la créativité des artistes. Les déclarations de rejet de l’orthographe par les écrivains sont d’abord un rejet des conceptions trop « fixistes » ou puristes de la langue.
En complément :
Dictionnaire historique de l'orthographe française
Des mots et des mondes: Dictionnaires, encyclopédies...
De la langue française
« Panthéon charivarique », par Benjamin Roubaud, Le Charivari, onzième année, n° 336, 22 décembre 1841.
Cet aphorisme, très utilisé, est attribué le plus souvent à Victor Hugo. L’expression la plus proche que nous ayons trouvée est de Stendhal qui appelle « le français et l’orthographe, divinités des sots » (Lettres à Pauline, automne 1804).
L’attribution à Victor Hugo n’est pas illogique, puisqu’il fit partie des romantiques qui prétendaient mettre « un bonnet rouge au vieux dictionnaire » et fut dix ans plus tard un des rares académiciens rebelles, autant pour ses propos politiques que lexicographiques. Ses conceptions de la langue sont notamment énoncées dans sa préface de Cromwell (1827) :
« La langue française n’est point fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas… Toute époque a ses idées propres, il faut aussi qu’elle ait les mots propres à ses idées. »
L’article « Orthographe » du Dictionnaire culturel en langue française résume bien les positions divergentes vis-à-vis de la fixation de l’orthographe, qui ont épisodiquement tourné en « querelle de l’orthographe ». D’un côté « un respect paralysé par les obligations imposées par les caprices de l’histoire » ; de l’autre « la croyance en la vertu d’une orthographe phonétique […] (vue de l’esprit) ».
Entre les deux se place une partie des écrivains, en faveur de l’évolution naturelle des langues et du droit à la créativité des artistes. Les déclarations de rejet de l’orthographe par les écrivains sont d’abord un rejet des conceptions trop « fixistes » ou puristes de la langue.
Dictionnaire historique de l'orthographe française
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