Question d'origine :
Bonjour,
je cherche des précisions sur le rôle des sybilles, prophétesses de l'Antiquité.
Je vous remercie.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Les Sibylles étaient des prophétesses indépendantes et à demi mythologiques.
Sibylle est, en fait, un nom générique qui désigne plusieurs prophétesses actives autour de la Méditerranée. Elles entretiennent toutes des relations ambigües avec Apollon, dont elles sont parfois les hiérodules (esclaves attachées à un temple en tant que prostituées sacrées) et les servantes soumises, parfois les concurrentes ou encore les précurseurs, les "sœurs aînées".
Elles menaient une destinée errante à l'inverse de la Pythie qui était attachée au sanctuaire delphique d'Apollon. Leur nombre variera selon les époques.
Certaines rendaient des oracles et dissertaient sur des questions philosophiques comme Hérophyle, originaire d'Erythrée. On lui attribue l'invention de la harpe orientale et des premières compositions musicales.
Même après sa mort, la sibylle d'Erythrée continuait à prophétiser : son âme, répandue dans l'air, parlait par les voies clédonomantiques, par le bruit du vent à travers les feuilles, par les oiseaux, les plantes, les animaux...
Résumant l'impact de ces prophétesses sur la société antique, Héraclite disait, de façon imagée, que "la sibylle traverse mille ans avec sa voix, par la grâce du dieu".
Les livres sibyllins de Cumes étaient consultés sous ordre du Sénat romain en cas de prodige particulièrement menaçant.
Les premières prescriptions contenues dans le recueil et dont l'annalistique nous a gardé le souvenir sont des mesures expiatoires, des "remedia" qu'il fallait appliquer de toute urgence quand des prodiges affreux, des taetra prodigia, semblaient menacer l'existence même de Rome.
Ces livres contenaient non seulement des informations sur l'avenir de la ville éternelle, mais aussi des formules pour apaiser la colère divine, contre les explosions volcaniques ou les épidémies. Ces désastres sont endémiques à Naples, et depuis l'avènement du christianisme, saint Janvier a hérité des prérogatives divinatoires de la sibylle : les gouttes de son sang conservées dans une fiole se mettent ou non en ébullition pour préfigurer le bonheur ou le malheur dans l'année à venir.
Sources et pour en savoir plus :
- Histoire de la divination : oracles, prophéties, voyances / Yvonne de Sike
- La divination dans l'antiquité / Raymond Bloch
- Histoire de la divination dans l'Antiquité : divination hellénique et divination italique / Auguste Bouché-Leclercq
- Vies et métamorphoses de la Sibylle / Jean-Michel Roessli
Les Sibylles étaient des prophétesses indépendantes et à demi mythologiques.
Sibylle est, en fait, un nom générique qui désigne plusieurs prophétesses actives autour de la Méditerranée. Elles entretiennent toutes des relations ambigües avec Apollon, dont elles sont parfois les hiérodules (esclaves attachées à un temple en tant que prostituées sacrées) et les servantes soumises, parfois les concurrentes ou encore les précurseurs, les "sœurs aînées".
Elles menaient une destinée errante à l'inverse de la Pythie qui était attachée au sanctuaire delphique d'Apollon. Leur nombre variera selon les époques.
Certaines rendaient des oracles et dissertaient sur des questions philosophiques comme Hérophyle, originaire d'Erythrée. On lui attribue l'invention de la harpe orientale et des premières compositions musicales.
Même après sa mort, la sibylle d'Erythrée continuait à prophétiser : son âme, répandue dans l'air, parlait par les voies clédonomantiques, par le bruit du vent à travers les feuilles, par les oiseaux, les plantes, les animaux...
Résumant l'impact de ces prophétesses sur la société antique, Héraclite disait, de façon imagée, que "la sibylle traverse mille ans avec sa voix, par la grâce du dieu".
Les livres sibyllins de Cumes étaient consultés sous ordre du Sénat romain en cas de prodige particulièrement menaçant.
Les premières prescriptions contenues dans le recueil et dont l'annalistique nous a gardé le souvenir sont des mesures expiatoires, des "remedia" qu'il fallait appliquer de toute urgence quand des prodiges affreux, des taetra prodigia, semblaient menacer l'existence même de Rome.
Ces livres contenaient non seulement des informations sur l'avenir de la ville éternelle, mais aussi des formules pour apaiser la colère divine, contre les explosions volcaniques ou les épidémies. Ces désastres sont endémiques à Naples, et depuis l'avènement du christianisme, saint Janvier a hérité des prérogatives divinatoires de la sibylle : les gouttes de son sang conservées dans une fiole se mettent ou non en ébullition pour préfigurer le bonheur ou le malheur dans l'année à venir.
Sources et pour en savoir plus :
- Histoire de la divination : oracles, prophéties, voyances / Yvonne de Sike
- La divination dans l'antiquité / Raymond Bloch
- Histoire de la divination dans l'Antiquité : divination hellénique et divination italique / Auguste Bouché-Leclercq
- Vies et métamorphoses de la Sibylle / Jean-Michel Roessli
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