Question d'origine :
Bonjour,
Les recherches sur la Gaule montrent que celle-ci était divisée en une multitude de peuples ayant leur propre fonctionnement, culture, monnaie (éventuellement)... bien qu'une langue relativement similaire.
On a tous entendu parler de Vercingétorix le gaulois arverne, qui a notamment su résister à Gergovie aux assauts de Jules César.
J'aimerais savoir s'il existai(en)t un ou des peuple(s) gaulois prédominant(s) sur les autres (c'est-à-dire possédant une influence supérieure, une technologie plus avancée...) où si le fait que les arvernes soient particulièrement restés dans les esprits est un concours de circonstances historiques.
Merci
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/08/2014 à 09h56
Bonjour,
En effet, Jean-Louis Brunaux nous explique au début de son ouvrage Les Gaulois que :
Contrairement à leurs contemporains des bords de la Méditerranée et du Proche-Orient, les Gaulois n’avaient pas la conception d’un pays qui fût le leur propre, avec des limites précises et dont le centre aurait été marqué par une puissante métropole . Les Gaulois demeurèrent, jusqu’à leur disparition de l’échiquier politique, des semi-nomades puis des semi-sédentaires.
Le pays gaulois, autrement dit la Gaule, n’existe pas en tant que réalité historique. Il s’agit d’une invention tardive, due à César lui-même qui, après la conquête des territoires gaulois de France, de Suisse, de Belgique et de l’Allemagne cisrhénane, a voulu donner un caractère définitif à celle-ci et fixer des limites arbitraires à ce qui serait la future province romaine. La limite artificielle qu’il impose à ce nouveau pays est le Rhin qui séparera désormais les Gaulois à l’ouest des Germains à l’est.
Les territoires occupés par les Gaulois au cours des cinq siècles de leur indépendance s’étendent donc à des régions beaucoup plus vastes que celles que l’on attribue traditionnellement à cette Gaule césarienne. Ils vont de l’Océan jusqu’à la Bavière, de la mer du Nord jusqu’aux Pyrénées et comprennent également toute l’Italie du Nord.
On trouve également dans ce livre une liste des 91 peuples de la Gaule transalpine cités par César .
Si certains de ces peuples sont plus anciens que d’autres, ils ne semblent que l’un d’entre eux soit plus important que les autres.
Les Eduens sont certainement un peuple installé dans le Morvan et politiquement constitué depuis plusieurs siècles quand César arrive en Gaule. Les découvertes récentes faites à Bourges, chez les Bituriges, montrent que ce site est occupé depuis le VIe siècle et qu’il commerçait déjà avec de nombreuses cités du monde méditerranéen. Les Arvennes paraissent également un peuple ancien.
« Peuples gaulois » par Original uploader was Treanna at fr.wikipedia Later version(s) were uploaded by Jyp at fr.wikipedia. — Transfered from fr.wikipedia. Sous licence Creative Commons Attribution 1.0 via Wikimedia Commons –
Toutefois, la conquête de la Gaule par Jules César prend pour prétexte un complot ourdi par certains peuples gaulois :
Le chef des Helvètes, Orgétix, avec l’aide de deux autres nobles influents des tribus voisines, Casticos le Séquane et Dumnorix l’Eduen, avait prévu de prendre le pouvoir de la « Gaule tout entière ».
Le complot, si l’on en croit César, a été ourdi dès l’année 61, c’est-à-dire bien avant son arrivée en Gaule. On ne peut donc imaginer que le général romain ait inventé de toutes pièces cette conjuration pour justifier son entreprise belliqueuse.
Cette hypothèse est d’autant plus improbable que, dans tout le reste de l’ouvrage, il n’est question que de semblables tentatives d’hégémonie sur la Gaule qui remontent au moins au début du IIe siècle avant J.-C. Jadis, c’étaient les Arvennes et les Eduens qui se disputaient ce que César appelle le « principat » sur la Gaule, c’est-à-dire une position dominante en matière d’économie, de diplomatie et de politique internationale. Au moment de la guerre des Gaules, cette concurrence se joue entre Séquanes et Eduens. Nous avons un peu de mal à nous représenter comment de petits Etats, à l’échelle de ces différents peuples, pouvaient accepter le leadership de l’un d’entre eux et en quoi exactement consistait leur soumission partielle. A ce sujet encore, César n’est pas avare de détails. Il nous explique qu’en Gaule, comme à Rome, le moteur politique essentiel est le système du clientélisme, une relation de confiance et de respect réciproques entre un patron et des citoyens qu’il protège, ses clients. En Gaule, nous dit César, cette institution, dont l’origine est avant tout militaire, ne concerne pas seulement les individus mais aussi des villes et surtout des peuples-Etats qui prennent soit le statut de patron, soit celui de client. Ainsi les Bituriges, Sénons et Parisii étaient clients des Eduens, de la même manière qu’un peuple belge, les Bellovaques. A cette relation politique qui avait des incidences économiques et stratégiques, s’ajoutaient les liens de parenté entre les grandes familles des différents peuples-Etats.
(Source : Nos ancêtres les Gaulois / Jean-Louis Brunaux)
Malgré tout, si l’on se souvient essentiellement des Arvennes, c’est bien grâce à Vergincétorix.
Très puissant par sa fortune et sa clientèle, c’est sur elles qu’il s’appui en 52 av. J.-C. pour susciter une opposition aux Romains. […]
Ses partisans le proclament roi. Son influence grandit très vite, aussi envoie-t-il des ambassades à tous les peuples gaulois pour qu’ils prennent les armes afin de libérer la Gaule. Les Sénons, les Parisii, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les Lémovices, les Andes et tous les peuples de l’Océan se rangent à ses côtés. Unanimement on lui confie le commandement suprême. […]
Les Eduens se rallient alors à Vercingétorix. Une assemblée de toute la Gaule est convoquée à Bibracte où seuls manquent les Rèmes et les Lingons. Malgré les tentatives des nouveaux hommes politiques éduens, Vercingétorix est reconnu chef suprême. Les Allobroges eux-mêmes sont tentés par l’aventure.
(Source : Les Gaulois / Jean-Louis Brunaux)
Pour aller plus loin :
• Histoire des Gaules : VIe s. av. J.-C. – VIe s. ap. J.-C. / Christine Delaplace et Jérôme France
• Qui étaient les Gaulois ?
• Nos ancêtres les Gaulois / Renée Grimaud
• Les Gaulois
En effet, Jean-Louis Brunaux nous explique au début de son ouvrage Les Gaulois que :
Contrairement à leurs contemporains des bords de la Méditerranée et du Proche-Orient,
Le pays gaulois, autrement dit
On trouve également dans ce livre une liste des 91 peuples de la Gaule transalpine cités par César .
Si certains de ces peuples sont plus anciens que d’autres, ils ne semblent que l’un d’entre eux soit plus important que les autres.
Les Eduens sont certainement un peuple installé dans le Morvan et politiquement constitué depuis plusieurs siècles quand César arrive en Gaule. Les découvertes récentes faites à Bourges, chez les Bituriges, montrent que ce site est occupé depuis le VIe siècle et qu’il commerçait déjà avec de nombreuses cités du monde méditerranéen. Les Arvennes paraissent également un peuple ancien.
« Peuples gaulois » par Original uploader was Treanna at fr.wikipedia Later version(s) were uploaded by Jyp at fr.wikipedia. — Transfered from fr.wikipedia. Sous licence Creative Commons Attribution 1.0 via Wikimedia Commons –
Toutefois, la conquête de la Gaule par Jules César prend pour prétexte un complot ourdi par certains peuples gaulois :
Le chef des Helvètes, Orgétix, avec l’aide de deux autres nobles influents des tribus voisines, Casticos le Séquane et Dumnorix l’Eduen, avait prévu de prendre le pouvoir de la « Gaule tout entière ».
Le complot, si l’on en croit César, a été ourdi dès l’année 61, c’est-à-dire bien avant son arrivée en Gaule. On ne peut donc imaginer que le général romain ait inventé de toutes pièces cette conjuration pour justifier son entreprise belliqueuse.
Cette hypothèse est d’autant plus improbable que, dans tout le reste de l’ouvrage, il n’est question que de semblables tentatives d’hégémonie sur la Gaule qui remontent au moins au début du IIe siècle avant J.-C. Jadis, c’étaient les Arvennes et les Eduens qui se disputaient ce que César appelle le « principat » sur la Gaule, c’est-à-dire une position dominante en matière d’économie, de diplomatie et de politique internationale. Au moment de la guerre des Gaules, cette concurrence se joue entre Séquanes et Eduens. Nous avons un peu de mal à nous représenter comment de petits Etats, à l’échelle de ces différents peuples, pouvaient accepter le leadership de l’un d’entre eux et en quoi exactement consistait leur soumission partielle. A ce sujet encore, César n’est pas avare de détails. Il nous explique qu’en Gaule, comme à Rome, le moteur politique essentiel est le système du clientélisme, une relation de confiance et de respect réciproques entre un patron et des citoyens qu’il protège, ses clients. En Gaule, nous dit César, cette institution, dont l’origine est avant tout militaire, ne concerne pas seulement les individus mais aussi des villes et surtout des peuples-Etats qui prennent soit le statut de patron, soit celui de client. Ainsi les Bituriges, Sénons et Parisii étaient clients des Eduens, de la même manière qu’un peuple belge, les Bellovaques. A cette relation politique qui avait des incidences économiques et stratégiques, s’ajoutaient les liens de parenté entre les grandes familles des différents peuples-Etats.
(Source : Nos ancêtres les Gaulois / Jean-Louis Brunaux)
Malgré tout, si l’on se souvient essentiellement des Arvennes, c’est bien grâce à Vergincétorix.
Très puissant par sa fortune et sa clientèle, c’est sur elles qu’il s’appui en 52 av. J.-C. pour susciter une opposition aux Romains. […]
Ses partisans le proclament roi. Son influence grandit très vite, aussi envoie-t-il des ambassades à tous les peuples gaulois pour qu’ils prennent les armes afin de libérer la Gaule. Les Sénons, les Parisii, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les Lémovices, les Andes et tous les peuples de l’Océan se rangent à ses côtés. Unanimement on lui confie le commandement suprême. […]
Les Eduens se rallient alors à Vercingétorix. Une assemblée de toute la Gaule est convoquée à Bibracte où seuls manquent les Rèmes et les Lingons. Malgré les tentatives des nouveaux hommes politiques éduens, Vercingétorix est reconnu chef suprême. Les Allobroges eux-mêmes sont tentés par l’aventure.
(Source : Les Gaulois / Jean-Louis Brunaux)
Pour aller plus loin :
• Histoire des Gaules : VIe s. av. J.-C. – VIe s. ap. J.-C. / Christine Delaplace et Jérôme France
• Qui étaient les Gaulois ?
• Nos ancêtres les Gaulois / Renée Grimaud
• Les Gaulois
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