Question d'origine :
Bonjour,
Doit-on écrire "Je vais voir ce qui se passe." ou "Je vais voir ce qu'il se passe." ? Autrement dit, quel est le sujet du verbe "passer" ?
Merci pour votre éclairage.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/09/2014 à 15h27
Bonjour,
Le bon usage de la langue française, de Maurice Grévisse et André Goose, a la réponse à votre question :
Avec les verbes susceptibles d’être construits, soit personnellement, soit impersonnellement, il y a parfois une hésitation entre qu’il et qui (qui se prononcent d’ailleurs de la même façon dans l’usage familier.
Qui est le sujet du verbe construit personnellement : « Prends ce QUI te plait »
Qu’il apparait dans le tour impersonnel ; le relatif est tantôt complément d’un infinitif exprimé ou sous-entendu : « Nous ferons le chemin QU’il convient de parcourir ». « Je fais ce QU’il me plait [de faire] » ; - tantôt sujet logique : « Il arrivera ce QU’il arrivera »
Qu’il s’impose quand ce qui suit le verbe ne peut être analysé que comme sujet logique : « Je prendrai de QU’il me plaira de prendre ».
Quand le verbe impersonnel n’admet comme sujet logique qu’une proposition, qui est préféré : « C’est ce QUI ressort de son exposé. »
Avec plaire, il serait logique de distinguer « Choisis ce QUI te plaît » « … ce qui te donne du plaisir » et « Choisis ce QU’IL te plaît » « … ce que tu voudras »., qu’étant complément de l’infinitif sous-entendu.
Dans d’autres circonstances, le choix est libre, et les auteurs partagés :
qu’il
« Voici de QU’IL advint » (Henriot, Aricie Brun, I, 3)
« Lui […] s’était demandé ce QU’IL arriverait, s’il la prenait un beau soir entre ses bras » (Zola, Argent, II)
qui
« Qui sait ce QUI peut advenir de la fragilité des femmes ? (Musset, André del Sarto, II, 3)
« Qu’est-ce QUI te prend ? » (Ramuz, Vie de Samuel Belet, I, 8)
L’Académie française nous résume cette longue explication :
Ce qui reste ou ce qu’il reste ?
Avec les verbes susceptibles d’être construits soit personnellement, soit impersonnellement, on utilise ce qui ou ce qu’il : qui est le sujet du verbe construit personnellement, qu’il apparaît dans la tournure impersonnelle. La nuance entre les deux possibilités est parfois indiscernable. Ainsi : ce qui restait d’élèves… (Pagnol) ; ce qui lui reste de sainteté (Maurois) ; ce qu’il lui restait à faire (R. Rolland) ; ce qu’il vous reste à découvrir (Duhamel).
On peut donc écrire aussi bien : nous verrons ce qui se passera ou ce qu’il se passera.
Le site Langue-fr vous donne la même explication avec l’exemple de ce qui / qu’il se passe :
Doit on dire :
* Savez-vous ce qui se dit ou bien Savez-vous ce qu’il se dit ?
* Je me demande ce qu’il se passe ou bien Je me demande ce qui se passe ?
* Et voilà ce qui arrive quand on ne fait pas attention ou bien Et voilà ce qu’il arrive... ?
Y a-t-il une règle pour distinguer dans quel cas employer ce qui et dans quel cas employer ce qu’il ?
Les deux tournures sont admises et considérées comme correctes. La préférence peut être euphonique. Elles sont similaires car, le plus souvent, dans l’une ou l’autre construction, l’élément qui ou qu’il arrive, se passe, etc. n’est pas explicité.
Les précisions qui suivent visent à disséquer les deux types de construction (ce qu’il / ce qui), mais ne changent rien à leur côté interchangeable.
Ce qui... se passe correspond à une construction de type sujet / verbe dans laquelle une situation ou un évènement (remplacé par ce qui) est sujet réel. Cette situation ou cet évènement peut avoir été décrit avant, précisé après, ou être traité comme une ellipse.
• Ce qui se passe est inquiétant = cette situation est inquiétante.
Ce qu’il se passe est une construction impersonnelle du type il se passe (comme il pleut) combinée au gallicisme (construction propre au français) Ce ... que (Je l’ai vu > c’est lui que j’ai vu).
• Il se passe quelque chose d’inquiétant.
• Ce qu’il se passe est inquiétant. [Ce que remplace la chose explicite, implicite, exprimée clairement ou non.]
Pour résumer les deux formulations sont correctes et vous pouvez les employer indistinctement.
Bonne journée
Le bon usage de la langue française, de Maurice Grévisse et André Goose, a la réponse à votre question :
Avec les verbes susceptibles d’être construits, soit personnellement, soit impersonnellement, il y a parfois une hésitation entre qu’il et qui (qui se prononcent d’ailleurs de la même façon dans l’usage familier.
Qui est le sujet du verbe construit personnellement : « Prends ce QUI te plait »
Qu’il apparait dans le tour impersonnel ; le relatif est tantôt complément d’un infinitif exprimé ou sous-entendu : « Nous ferons le chemin QU’il convient de parcourir ». « Je fais ce QU’il me plait [de faire] » ; - tantôt sujet logique : « Il arrivera ce QU’il arrivera »
Qu’il s’impose quand ce qui suit le verbe ne peut être analysé que comme sujet logique : « Je prendrai de QU’il me plaira de prendre ».
Quand le verbe impersonnel n’admet comme sujet logique qu’une proposition, qui est préféré : « C’est ce QUI ressort de son exposé. »
Avec plaire, il serait logique de distinguer « Choisis ce QUI te plaît » « … ce qui te donne du plaisir » et « Choisis ce QU’IL te plaît » « … ce que tu voudras »., qu’étant complément de l’infinitif sous-entendu.
Dans d’autres circonstances, le choix est libre, et les auteurs partagés :
« Voici de QU’IL advint » (Henriot, Aricie Brun, I, 3)
« Lui […] s’était demandé ce QU’IL arriverait, s’il la prenait un beau soir entre ses bras » (Zola, Argent, II)
« Qui sait ce QUI peut advenir de la fragilité des femmes ? (Musset, André del Sarto, II, 3)
« Qu’est-ce QUI te prend ? » (Ramuz, Vie de Samuel Belet, I, 8)
L’Académie française nous résume cette longue explication :
Avec les verbes susceptibles d’être construits soit personnellement, soit impersonnellement, on utilise ce qui ou ce qu’il : qui est le sujet du verbe construit personnellement, qu’il apparaît dans la tournure impersonnelle. La nuance entre les deux possibilités est parfois indiscernable. Ainsi : ce qui restait d’élèves… (Pagnol) ; ce qui lui reste de sainteté (Maurois) ; ce qu’il lui restait à faire (R. Rolland) ; ce qu’il vous reste à découvrir (Duhamel).
On peut donc écrire aussi bien : nous verrons ce qui se passera ou ce qu’il se passera.
Le site Langue-fr vous donne la même explication avec l’exemple de ce qui / qu’il se passe :
Doit on dire :
* Savez-vous ce qui se dit ou bien Savez-vous ce qu’il se dit ?
* Je me demande ce qu’il se passe ou bien Je me demande ce qui se passe ?
* Et voilà ce qui arrive quand on ne fait pas attention ou bien Et voilà ce qu’il arrive... ?
Y a-t-il une règle pour distinguer dans quel cas employer ce qui et dans quel cas employer ce qu’il ?
Les deux tournures sont admises et considérées comme correctes. La préférence peut être euphonique. Elles sont similaires car, le plus souvent, dans l’une ou l’autre construction, l’élément qui ou qu’il arrive, se passe, etc. n’est pas explicité.
Les précisions qui suivent visent à disséquer les deux types de construction (ce qu’il / ce qui), mais ne changent rien à leur côté interchangeable.
Ce qui... se passe correspond à une construction de type sujet / verbe dans laquelle une situation ou un évènement (remplacé par ce qui) est sujet réel. Cette situation ou cet évènement peut avoir été décrit avant, précisé après, ou être traité comme une ellipse.
• Ce qui se passe est inquiétant = cette situation est inquiétante.
Ce qu’il se passe est une construction impersonnelle du type il se passe (comme il pleut) combinée au gallicisme (construction propre au français) Ce ... que (Je l’ai vu > c’est lui que j’ai vu).
• Il se passe quelque chose d’inquiétant.
• Ce qu’il se passe est inquiétant. [Ce que remplace la chose explicite, implicite, exprimée clairement ou non.]
Pour résumer les deux formulations sont correctes et vous pouvez les employer indistinctement.
Bonne journée
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