Question d'origine :
Bonjour,
Dans le Seigneur des Anneaux de J.R.R Tolkien, pourquoi lors du Conseil d'Elrond, les forces du Bien ne décident-t-elles pas d'envoyer Frodon au Mordor à dos d'aigle pour qu'il détruise l'anneau unique dans les monts du destin ?
A la fin, on voit bien que les aigles peuvent passer sans problème dans le Mordor et qu'ils sont très rapides puisqu'ils arrivent à peine quelques minutes après la destruction de l'anneau.
D'avance merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/10/2014 à 08h21
Bonjour,
« Il est inutile de rapporter tout ce qui fut dit et débattu en ce Conseil. Il fut beaucoup question des événements du monde extérieur, surtout dans le Sud et dans les vastes régions à l'est des Montagnes. » Le Seigneur des Anneaux - Livre II - Chapitre 2
"Le Conseil d'Elrond eut lieu à Fondcombe à la fin de l'année 3018 du Troisième Âge, et fut présidé, comme son nom le laisse supposer, par Elrond. De nombreuses personnes, qui s'étaient retrouvées ensemble à Imladris par le plus grand des hasards, y participèrent :
- pour les Elfes : Elrond bien sûr, Erestor, Galdor, Glorfindel et Legolas, ce dernier venu apporter la nouvelle de l'évasion de Gollum ;
- pour les Nains, Glóin et son fils Gimli, venus apprendre à Elrond la proposition d'alliance faite à Dáin Pied-d'Acier par le Mordor ;
- pour les Hommes, Aragorn et Boromir, venu demander conseil au sujet du rêve fait par lui-même et son frère Faramir ;
- et enfin Bilbo et Frodo Sacquet pour les Hobbits.
Cette réunion, où furent entre autres révélées la trahison de l'Isengard et l'évasion de Gollum, avait pour but principal de déterminer ce qu'il allait advenir de l'Anneau Unique, qu'avait amené Frodo à Imladris au prix de mille périls. Après avoir envisagé de le jeter dans Belegaer ou de le confier aux soins de Tom Bombadil, il fut finalement décidé de le renvoyer au Mordor pour qu'il y fût détruit. Frodo se porta volontaire pour être le Porteur de l'Unique, et Elrond désigna par la suite les huit personnes qui devaient l'accompagner, formant la Communauté de l'Anneau."
(Encyclopédie Tolkiendil)
Dans la réalité, les protagonistes prendraient (peut-être) la décision qui conduirait à la résolution rapide du problème : un seul sauveur et une ligne droite, le vol des aigles, pour arriver au but. Mais le projet du romancier est de construire un récit, avec ses héros (et ses amitiés viriles), sa quête, ses obstacles, ses aides (« adjuvants ») qui construisent autant de péripéties. Plus le parcours est long et semé d’embûches plus le lecteur sympathise, s’identifie et accompagne lui-même la quête jusqu’à sa résolution finale.
Dans la fantasy – ou le merveilleux - qui plus est, il faut du temps pour installer non seulement les personnages et l’histoire, mais aussi toutes les références qui construisent un monde inconnu, existant seulement dans l’imagination de l’auteur. Ce temps du récit permet aussi de mieux caractériser les personnages : que serait le courage de Frodo si l’on avait pris le temps d’exposer la paix de la Comté ? que serait cette forte relation entre les héros de la quête si on ne montrait pas leurs différences apparemment inconciliables, leur lourde histoire (notamment celle des Nains) ? Que serait Le Seigneur des Anneaux sans la Communauté de l’Anneau, qui allient les Peuples Libres, les forces du bien, contre Sauron ?
Pour ce qui concerne les Aigles, ce ne sont pas des animaux sur lequel Gandalf aurait un contrôle :
Ils « sont les principaux serviteurs de Manwë, à qui ils rapportent les nouvelles du monde. Au début du Premier Âge, il les envoya en Beleriand surveiller Morgoth, et ils s'établirent dans les pics du Crissaegrim. Là, ils furent les alliés des Noldor, leur servant de messagers et de gardes, en particulier pour le royaume caché de Gondolin. Ils sauvèrent également à plusieurs reprises des grands personnages : quelques années après Dagor Bragollach, ils sauvèrent Húrin et Huor d'un destin funeste en les transportant à Gondolin, et ils permirent également à Beren et Lúthien de fuir Angband après qu'ils eurent récupéré un Silmaril.
Au cours du Second Âge, les Aigles ne sont mentionnés que comme symboles de la colère des Valar envers les Númenóréens impies : de grands nuages d'orage en forme d'aigles étaient envoyés sur l'île, et les hommes les craignaient grandement. Les Aigles de Manwë s'établirent par la suite dans les Monts Brumeux, les plus hauts des sommets du nord-ouest de la Terre du Milieu. Ils continuèrent, semble-t-il, à être les yeux de Sulímo, agissant de temps à autres pour aider les Peuples Libres, par exemple lors de la Bataille des Cinq Armées ou lors de celle de la Morannon, après laquelle ils aidèrent en outre Gandalf à sauver Frodo et Sam sur les pentes de l'Orodruin. » (Nous soulignons)
(Encyclopédie Tolkiendil)
Et ici une explication humoristique en BD et en anglais.
Sources
L’Analyse des récits
Tolkien : le maître des anneaux
Morphologie du conte
Introduction à la littérature fantastique
« Il est inutile de rapporter tout ce qui fut dit et débattu en ce Conseil. Il fut beaucoup question des événements du monde extérieur, surtout dans le Sud et dans les vastes régions à l'est des Montagnes. » Le Seigneur des Anneaux - Livre II - Chapitre 2
"Le Conseil d'Elrond eut lieu à Fondcombe à la fin de l'année 3018 du Troisième Âge, et fut présidé, comme son nom le laisse supposer, par Elrond. De nombreuses personnes, qui s'étaient retrouvées ensemble à Imladris par le plus grand des hasards, y participèrent :
- pour les Elfes : Elrond bien sûr, Erestor, Galdor, Glorfindel et Legolas, ce dernier venu apporter la nouvelle de l'évasion de Gollum ;
- pour les Nains, Glóin et son fils Gimli, venus apprendre à Elrond la proposition d'alliance faite à Dáin Pied-d'Acier par le Mordor ;
- pour les Hommes, Aragorn et Boromir, venu demander conseil au sujet du rêve fait par lui-même et son frère Faramir ;
- et enfin Bilbo et Frodo Sacquet pour les Hobbits.
Cette réunion, où furent entre autres révélées la trahison de l'Isengard et l'évasion de Gollum, avait pour but principal de déterminer ce qu'il allait advenir de l'Anneau Unique, qu'avait amené Frodo à Imladris au prix de mille périls. Après avoir envisagé de le jeter dans Belegaer ou de le confier aux soins de Tom Bombadil, il fut finalement décidé de le renvoyer au Mordor pour qu'il y fût détruit. Frodo se porta volontaire pour être le Porteur de l'Unique, et Elrond désigna par la suite les huit personnes qui devaient l'accompagner, formant la Communauté de l'Anneau."
(Encyclopédie Tolkiendil)
Dans la réalité, les protagonistes prendraient (peut-être) la décision qui conduirait à la résolution rapide du problème : un seul sauveur et une ligne droite, le vol des aigles, pour arriver au but. Mais le projet du romancier est de construire un récit, avec ses héros (et ses amitiés viriles), sa quête, ses obstacles, ses aides (« adjuvants ») qui construisent autant de péripéties. Plus le parcours est long et semé d’embûches plus le lecteur sympathise, s’identifie et accompagne lui-même la quête jusqu’à sa résolution finale.
Dans la fantasy – ou le merveilleux - qui plus est, il faut du temps pour installer non seulement les personnages et l’histoire, mais aussi toutes les références qui construisent un monde inconnu, existant seulement dans l’imagination de l’auteur. Ce temps du récit permet aussi de mieux caractériser les personnages : que serait le courage de Frodo si l’on avait pris le temps d’exposer la paix de la Comté ? que serait cette forte relation entre les héros de la quête si on ne montrait pas leurs différences apparemment inconciliables, leur lourde histoire (notamment celle des Nains) ? Que serait Le Seigneur des Anneaux sans la Communauté de l’Anneau, qui allient les Peuples Libres, les forces du bien, contre Sauron ?
Pour ce qui concerne les Aigles, ce ne sont pas des animaux sur lequel Gandalf aurait un contrôle :
Ils « sont les principaux serviteurs de Manwë, à qui ils rapportent les nouvelles du monde. Au début du Premier Âge, il les envoya en Beleriand surveiller Morgoth, et ils s'établirent dans les pics du Crissaegrim. Là, ils furent les alliés des Noldor, leur servant de messagers et de gardes, en particulier pour le royaume caché de Gondolin. Ils sauvèrent également à plusieurs reprises des grands personnages : quelques années après Dagor Bragollach, ils sauvèrent Húrin et Huor d'un destin funeste en les transportant à Gondolin, et ils permirent également à Beren et Lúthien de fuir Angband après qu'ils eurent récupéré un Silmaril.
Au cours du Second Âge, les Aigles ne sont mentionnés que comme symboles de la colère des Valar envers les Númenóréens impies : de grands nuages d'orage en forme d'aigles étaient envoyés sur l'île, et les hommes les craignaient grandement. Les Aigles de Manwë s'établirent par la suite dans les Monts Brumeux, les plus hauts des sommets du nord-ouest de la Terre du Milieu. Ils continuèrent, semble-t-il, à être les yeux de Sulímo, agissant de temps à autres pour aider les Peuples Libres, par exemple lors de la Bataille des Cinq Armées ou lors de celle de la Morannon, après laquelle ils aidèrent en outre Gandalf à sauver Frodo et Sam sur les pentes de l'Orodruin. » (Nous soulignons)
(Encyclopédie Tolkiendil)
Et ici une explication humoristique en BD et en anglais.
L’Analyse des récits
Tolkien : le maître des anneaux
Morphologie du conte
Introduction à la littérature fantastique
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