Question d'origine :
Comment chaplin a-t-il découvert charlot?
Réponse du Guichet

Dans l'Encyclopédie du cinéma, Roger Boussinot indique à l'article Charlot :
« Surnom donné par les distributeurs français (et d’abord par Jacques Haïk) au personnage des premiers films de Charlie Chaplin. Ce surnom fit fortune et donna lieu à la création de divers autres mots : l’adjectif charlotesque, qui eut une existence éphémère ; le substantif charlotade…Chaplin lui-même inventa le verbe charlotter, en matière de plaisanterie, pour faire allusion aux attentions qui l’ont entouré pendant son premier séjour en France »...
« Charles Spencer Chaplin est né à Londres le 16 avril 1889…il interprète son premier film, Making a living (Pour gagner sa vie), en janvier 1914, sous la direction de Henri « Pathé » Lehrman et réalise bientôt ses films lui-même. Jusqu’en décembre, il tourne 35 films (généralement d’une bobine, soit dix minutes) pour la Keystone… : Kid auto races at Venice (Charlot est content de lui), Mabel’s strange predicament (L’étrange aventure de Mabel), Between showers (Charlot et le parapluie ou Entre les averses),etc. »
Dans cet ouvrage, vous trouverez un résumé de deux pages sur les caractéristiques du personnage et ses ressemblances avec son auteur, ainsi que sur le comique et la philosophie de ses films.
Dans le livre Vie de Charlot, Georges Sadoul décrit ainsi l’apparition du personnage de Charlot dans le film Between showers :
« … un entreprenant clochard et un galantin à barbiche se disputent un parapluie et les faveurs d’une belle. Le vagabond porte chapeau melon, petite jaquette, pantalon trop large, gilet fantaisie, cravate et faux-col. Ses habits sont sales et loqueteux, mais le miséreux s’efforce de passer pour un gentleman… Les spectateurs qui les premiers virent sur l’écran, le 28 février 1914, cet épisode comique d'Entre les averses, peuvent dire : « j’ai vu naître Charlot… ».
Dans la biographie Charlie Chaplin, Jerry Epstein précise :
« Dans son premier film, Pour gagner sa vie, Charlie devait interpréter un escroc qui se faisait passer pour un comte. Mais le personnage ne l’avait pas convaincu. Il se rendit alors dans l’entrepôt des costumes de la Keystone et essaya des pantalons de différentes tailles, des chapeaux, des chaussures, des cannes et des moustaches. Puis il commença à faire des grimaces et à poser devant le miroir. Très rapidement, Charlie fut complètement transformé : un pantalon informe, un minuscule melon, d’énormes chaussures à boutons et une moustache.
Immédiatement il fit corps avec le personnage : un petit homme qui luttait pour survivre dans un monde hostile, s’accrochant à ce qui lui restait de sa dignité, et qui tenait la tête haute devant l’adversité. Le vagabond était né !
Au cours de l’année pendant laquelle il travailla pour Sennett, il réalisa trente-cinq films et, avant la fin de 1914, le nom de Charlie Chaplin – l’homme à la moustache étrange, à la démarche encore plus bizarre, avec un melon et une canne – était connu dans le monde entier. »
Dans son étude universitaire consacrée à l’écriture cinématographique de Chaplin, Charlot, Maiange Ramozzi-Doreau évoque la création du personnage :
« Charlot en tant que tel est apparu dans le film du 7 février 1914 : [i]Kid’s Auto Race At Venice. La trouvaille de Chaplin est sans précédent et stigmatise à tout jamais le personnage dans le rôle du Tramp [/I]»
Pour finir, voici ce que Chaplin écrit dans Histoire de ma vie (My Autobiography) :
« Je me dis que j’allais mettre un pantalon trop large, de grosses chaussures et agrémenter le tout d’une canne et d’un melon. Je voudrais que tout fût en contradiction : le pantalon exagérément large, l’habit étroit, le chapeau trop petit et les chaussures énormes. Je me demandais si je devais avoir l’air jeune ou vieux, mais me souvenant que Sennett m’avait cru plus âgé, je m’ajoutai une petite moustache qui, me semblait-il, me donnait quelques années de plus sans dissimuler mon expression…dès l’instant où je fus habillé, les vêtements et le maquillage me firent sentir ce qu’il était. Je commençai à le découvrir et lorsque j’arrivai sur le plateau, il était créé de toutes pièces…Des gags et des idées comiques se pressaient dans ma tête »

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