Melancolie au XIX siècle en France

Réponse du Département Langues et Littératures :

Bonjour,

Lorsque que l’on évoque la Mélancolie au XIXè siècle dans la Littérature française, on pense aux Romantiques pour qui « C’est le bonheur d’être triste » selon Victor Hugo, ou le Spleen cher à Charles Baudelaire et encore la décadence chez les Symbolistes.
Vous trouverez une bonne présentation de la Mélancolie dans le Guide des idées littéraires de Henri Benac, p.299/300.

Voici une définition du concept dans le Dictionnaire du Romantisme sous la direction d’Alain Vaillant :

« […] La mélancolie romantique s’est nourrie aussi des spasmes de l’Histoire. La Révolution, en rompant le réseau serré des croyances anciennes et des obligations traditionnelles, a renvoyé l’homme à la conscience de sa condition, a transformé l’esprit en une formidable caisse de résonance pour ce sentiment d’intranquilité propre à l’homme, en y ajoutant les sources d’inquiétude liées à son époque […] p.456-457.

Articles sur littérature et mélancolie :

Un riche dossier sur la Mélancolie a été constitué dans :
Le Magazine Littéraire, et plus particulièrement les pages 43 à 47 portant sur la littérature française du XIXè siècle.
Extrait p.43, Jean Roudaut : « Avec le romantisme, la mélancolie est non seulement le signe distinctif de l’artiste, le « furor melancholicus » se substituant au « furor divinus », mais elle désigne (ou représente) une façon choisie d’être au monde, plus qu’une organisation physiologique. Rivarol appelle dans son Dictionnaire (1828) le rapport, éthymologique, de la mélancolie et de la bile noire, et complète sa notice par une notation déjà en partie positive : « Amour de la rêverie, de la solitude; chagrin sans cause ; tristesse habituelle » La mélancolie n’est plus une maladie subie mais élue."


Des livres sur littérature et mélancolie (consultables et/ou empruntables à la BM de Lyon) :

Mélancolies : de l’Antiquité au XXème siècle, de Yves Hersant
Cet ouvrage extrêmement riche consacre 800 pages sur le sujet de manière encyclopédique, et s'attarde dans un chapitre sur les auteurs français.

Un panorama de la Mélancolie à travers les siècles :
La mélancolie au miroir de Jean Starobinski

In Slate à propos du livre: L'encre de la mélancolie de Jean Starobinski :
"J. Starobinski dessine un portrait clinique et littéraire du mélancolique. Il rappelle que l’étymologie du mot mélancolie, melancholos, un «feu sombre», apparaît chez Sophocle en référence à la toxicité du sang de l’Hydre de Lerne. Le substantif grec renvoie au noir, à la nuit, à la mort et traduit l’état de grande tristesse de celui qui en est atteint, sa crainte et son anxiété face à des objets qu’il juge menaçants en lui-même et dans tout son environnement".

Pour comprendre le contexte de ce concept dans la littérature au XIXè :

Romanticoco : fantaisie, chimère et mélancolie de Pierre Laforgue

L’école du désenchantement : Sainte Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier. de Paul Benichou.

Pour aller plus loin :

Poètes du spleen : Leopardi, Baudelaire, Pessoa

Un article de la revue Persée sur la « bile noire » associée à la Mélancolie.

Ce catalogue consacré à l’exposition Mélancolie : génie et folie en Occident : en hommage à Raymond Klibansky, en octobre 2005 au Grand Palais.