observations de Mars faites en 1941 par Bernard Lyot et Jean
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 20/06/2014 à 16h22
225 vues
Question d'origine :
Je souhaiterais savoir quelle fut la contribution de Bernard Lyot et Jeans Focas dans la réfutation de l'existence de canaux sur Mars. Malgré des recherches sur Internet, je n'ai rien trouvé de probant sur les observations des 2 hommes à l'observatoire du Pic du Midi lors de l'opposition Terre-Mars de 1941.
Je voudrai également connaître les dates d'observation de cette campagne, le matériel utilisé et surtout les enseignements tirés. Peut-on considérer ces observations comme une étape décisive dans la réfutation de l'existence des canaux martiens dans le même sens que le fut les observations de Eugene Antoniadi en 1909 à l'observatoire de Meudon, près de Paris ?
Pouriiez-vous m'apporter votre aide dans ce domaine ?
En vous remerciant.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Sur le site de l’histoire du télescope Benjamin Baillaud, vous trouverez quelques renseignements sur le télescope qui a été utilisé par Bernard Lyot pour ses observations de la planète Mars en 1941 :
Le télescope lui-même n'est pas parfait. Il est équipé d'un miroir de médiocre qualité, affecté d'astigmatisme. Lors de sa première mission en 1909, Fernand Baldet ne trouve cependant pas de défauts bien sensibles au miroir, il y aperçoit tout au plus très faiblement les coups de poli. La lunette de guidage de 23 cm accolée au télescope donne de meilleures images.(…) Au début des années 30, Bernard Lyot remplace le régulateur de Foucault du télescope par un moteur électrique de ... phonographe!
(…)
Le télescope Baillaud est utilisé avec succès par Bernard Lyot, Henri Camichel et Marcel Gentili pour observer l'opposition de la planète Mars de 1939; malgré les mauvaises conditions de cette opposition, très basse sur l'horizon, les images sont remarquables. Jules Baillaud est désormais convaincu qu'il faut organiser au Pic l'observation systématique des surfaces planétaires, et, malgré la guerre, il poursuit activement un ambitieux projet de rénovation de l'instrumentation au Pic du Midi démarré en 1936. En parallèle avec l'étude de deux nouveaux télescopes, il entreprend la rénovation du télescope Baillaud, et veut remplacer le miroir de 50cm par un grand objectif à lentilles. (…)
L'objectif devra redescendre avant la fin de l'opposition. Mais les résultats de cette campagne d'observation sont aussi bons que ceux de 1939, écrit Bernard Lyot le 22 mai 1942. "J'ai présenté dimanche dernier à la Société astronomique nos observations planétaires de 1941. Les clichés de Camichel sont vraiment merveilleux. Ils ont encore gagné par un tirage approprié."

Bernard Lyot à l'oculaire du télescope Benjamin Baillaud en 1937
Source : l’histoire de l’observatoire du pic du midi.
Voir également L’observatoire du Pic du Midi sur le site de Wikipédia.
Contrairement à ce qu’indiquent un peu rapidement plusieurs sites internet, les observations de Jean Focas semblent postérieures à 1941. Ainsi Audouin Dollfus dans son hommage à Jean-Henri Focas 1909-1969 détaille :
Grand humaniste, d’une culture merveilleuse, parlant couramment cinq langues, il est attiré par le développement de la physique planétaire en France, aux observatoires de Meudon et du pic-du-Midi, à la suite de l’impulsion déterminante laissée par Bernard Lyot.
Voir également cette source en anglais Communications in Mars Observations.
Les recherches de Bernard Lyot se situent dans la lignée des observations scientifiques du XXème siècle grâce aux développements de grands instruments d’observations :
Le tournant du siècle arrive. En France, Jules Janssen, homme d'exception, avait prévu l'avenir. Il avait doté notre pays du remarquable instrument qui rapproche plus encore les planètes. Avec la grande lunette de Meudon, Gaston Millochau ne voit pas les canaux.
En 1909, l'astre est au plus près de la Terre. Eugène Antoniadi confirme : il ne voit rien d'anormal. Remarquable artiste, il produit de ce monde des dessins d'une remarquable finesse.
De canaux, point de traces. Il peut télégraphier à Lowell : « Lunette de Meudon trop puissante pour montrer les canaux ».
Mais rien ne s'arrête alors et tout rebondit encore. L'homme martien disparaît de nos télescopes, mais la végétation se montre à l'oculaire. Les marbrures, sur le sol, manifestent des variations et elles sont saisonnières. Vraiment, il faut y regarder d'encore plus près.
Pour cela, il faut là aussi un homme d'exception, et ce sera Bernard Lyot. Nous sommes en 1941. L'aventure se déroule maintenant au Pic du Midi. Là-haut, à près de 3 000 mètres d'altitude, avec Jules Baillaud, il érige la plus puissante lunette dans le monde lorsqu'il s'agit de voir gros.
Source : Société Astronomique de France, éditorial, mars-avril 2000.
La réfutation des « canaux » martiens a déjà eu lieu comme vous le précisez au-début du XXème siècle, les observations de Lyot puis de Focas portent sur une meilleure compréhension de l’atmosphère et de la géologie martienne.
Pour finir, quelques références complémentaires:
- Des films tournés par Bernard Lyot, référencés par l’Observatoire de Paris. Malheureusement peu concernent ses observations de mars.
- Dans la base de données d’images planétaires, vous pourrez consulter les clichés fait de la planète depuis l’observatoire du pic du midi en 1941. Les dates précises de ces clichés (un peu flous…) sont également mentionnées.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter