Viande industrielle casher/halal et souffrance animale
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/12/2014 à 13h27
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Question d'origine :
Bonjour,
Comme sur de nombreux sujets donnant lieu à des débats de société, il est difficile d'y voir clair entre les études scientifiques qui indiquent que, en ce qui concerne les filiales industrielles, les animaux souffrent davantage lors des abattages rituels juifs et musulmans, impliquant l'égorgement conscient de l'animal, que lors des abattages après électronarcose, et celles qui indiquent l'inverse.
Pouvez-vous m'aider à trouver des articles de synthèse et fiables ?
Merci par avance.
Cordialement,
Christophe
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/12/2014 à 10h15
Bonjour,
Un recueil d’actes de colloque, en version papier ou téléchargeable, aborde la question de la souffrance animale. Douleur animale, douleur humaine, dans son premier chapitre, aborde la douleur du point de vue de la biologie, de la neurophysiologie, de la reconnaissance des critères de souffrance.
(Douleur animale, douleur humaine, Données scientifiques, perspectives anthropologiques, questions éthiques, Versailles Cedex, Editions Quæ « Update Sciences & Technologies », 2010).
Pour les autres articles sur Cairn et Persée, il s’agit davantage d’étudier le rapport de l’homme à la souffrance animale que d’objectiver cette souffrance. Le sujet « Douleur animale » sur Sudoc apporte de nombreux résultats dont :
- Evaluation scientifique et gestion de la douleur animale
Il existe également des livres sérieux sur la question :
- Ces bêtes qu'on abat : journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008)
- La Fin des bêtes : une ethnographie de la mise à mort des animaux
- Elever et tuer des animaux
- Ecrit par un vétérinaire, Les interdits alimentaires dans le judaïsme, le christianisme et l'islam est très détaillé par religion et par mode de sacrifice. Il y cite plusieurs thèses et travaux vétérinaires, dont celle du Dr Luc (Lyon, 1983) qui prouveraient que la souffrance lors de l’égorgement ne serait pas si longue qu’il y paraît (enregistrement de l’activité corticale dans 5 circonstances de mise à mort) :
« Lors de l’égorgement, des ondes similaires à celles du sommeil apparaissent au bout de deux et demi à cinq secondes. Après cinq secondes, elles deviennent identiques à celles de l’anesthésie profonde. »
Les scientifiques cités s’entendent sur le fait que la perte de conscience est très rapide et que les réactions qui durent quelques minutes sont associés indûment à la douleur par les observateurs profanes. (p. 67-69)
Après une description détaillée des méthodes d’étourdissement et d’insensibilisation en pays chrétiens européens, l’auteur précise que l’insensibilisation ne serait pas contradictoire avec l’exsanguination :
« Dans les pays musulmans, la plupart des personnes admettent que dans les pays chrétiens on consomme la viande « cadavérique » autant dire des animaux non saignés, des animaux assommés. J’ai été à maintes reprises confronté à cette incompréhension et il m’est difficile à chaque fois de faire admettre que ce sont deux opérations distinctes. J’ai davantage de mal à faire admettre que ces méthodes d’insensibilisation, même si elles sont discutables, sont réalisées afin d’humaniser l’abattage des animaux puisqu’elles les rendent insensibles à la saignée selon la logique de perception de la cruauté existant dans les pays chrétiens. » (p. 122)
Le fait d’assommer un animal et de le tuer lorsqu’il est inconscient serait assimilé dans la religion musulmane à une mort accidentelle, cas dans lequel on ne consomme pas l’animal (il faut qu'il y ait un besoin et une intention de tuer, ainsi qu'une prière). (p. 166).
En affirmant que du point de vue scientifique, il est difficile de départager les méthodes rituelles des méthodes d’abattage traditionnel, l’auteur compare les avantages et inconvénients des deux méthodes à la fin de son ouvrage.
- Douleurs animales en élevage offre un chapitre sur « Comment évaluer la douleur chez les animaux d’élevage ? », avec différents critères, un autre sur les « Sources avérées et/ou potentielles de douleur chez les animaux d’élevage", qui ne sont pas toutes liées à l’abattage, puis des pistes pour réduire cette douleur.
Bonne journée.
Un recueil d’actes de colloque, en version papier ou téléchargeable, aborde la question de la souffrance animale. Douleur animale, douleur humaine, dans son premier chapitre, aborde la douleur du point de vue de la biologie, de la neurophysiologie, de la reconnaissance des critères de souffrance.
(Douleur animale, douleur humaine, Données scientifiques, perspectives anthropologiques, questions éthiques, Versailles Cedex, Editions Quæ « Update Sciences & Technologies », 2010).
Pour les autres articles sur Cairn et Persée, il s’agit davantage d’étudier le rapport de l’homme à la souffrance animale que d’objectiver cette souffrance. Le sujet « Douleur animale » sur Sudoc apporte de nombreux résultats dont :
- Evaluation scientifique et gestion de la douleur animale
Il existe également des livres sérieux sur la question :
- Ces bêtes qu'on abat : journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008)
- La Fin des bêtes : une ethnographie de la mise à mort des animaux
- Elever et tuer des animaux
- Ecrit par un vétérinaire, Les interdits alimentaires dans le judaïsme, le christianisme et l'islam est très détaillé par religion et par mode de sacrifice. Il y cite plusieurs thèses et travaux vétérinaires, dont celle du Dr Luc (Lyon, 1983) qui prouveraient que la souffrance lors de l’égorgement ne serait pas si longue qu’il y paraît (enregistrement de l’activité corticale dans 5 circonstances de mise à mort) :
« Lors de l’égorgement, des ondes similaires à celles du sommeil apparaissent au bout de deux et demi à cinq secondes. Après cinq secondes, elles deviennent identiques à celles de l’anesthésie profonde. »
Les scientifiques cités s’entendent sur le fait que la perte de conscience est très rapide et que les réactions qui durent quelques minutes sont associés indûment à la douleur par les observateurs profanes. (p. 67-69)
Après une description détaillée des méthodes d’étourdissement et d’insensibilisation en pays chrétiens européens, l’auteur précise que l’insensibilisation ne serait pas contradictoire avec l’exsanguination :
« Dans les pays musulmans, la plupart des personnes admettent que dans les pays chrétiens on consomme la viande « cadavérique » autant dire des animaux non saignés, des animaux assommés. J’ai été à maintes reprises confronté à cette incompréhension et il m’est difficile à chaque fois de faire admettre que ce sont deux opérations distinctes. J’ai davantage de mal à faire admettre que ces méthodes d’insensibilisation, même si elles sont discutables, sont réalisées afin d’humaniser l’abattage des animaux puisqu’elles les rendent insensibles à la saignée selon la logique de perception de la cruauté existant dans les pays chrétiens. » (p. 122)
Le fait d’assommer un animal et de le tuer lorsqu’il est inconscient serait assimilé dans la religion musulmane à une mort accidentelle, cas dans lequel on ne consomme pas l’animal (il faut qu'il y ait un besoin et une intention de tuer, ainsi qu'une prière). (p. 166).
En affirmant que du point de vue scientifique, il est difficile de départager les méthodes rituelles des méthodes d’abattage traditionnel, l’auteur compare les avantages et inconvénients des deux méthodes à la fin de son ouvrage.
- Douleurs animales en élevage offre un chapitre sur « Comment évaluer la douleur chez les animaux d’élevage ? », avec différents critères, un autre sur les « Sources avérées et/ou potentielles de douleur chez les animaux d’élevage", qui ne sont pas toutes liées à l’abattage, puis des pistes pour réduire cette douleur.
Bonne journée.
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