Question d'origine :
dans les hauts grades de la Franc-maçonnerie au 12 il est question de: l'étoile du matin parait,le génie parle ?
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/12/2014 à 10h37
Bonjour,
Le douzième degré des hauts grades du rite Ecossais Ancien et Accepté est celui de Grand Maître Architecte :
La loge est recouverte d’une tenture blanche, parsemée de flammes rouges. Elle est dite archi-loge ou Boulomie, c’est-à-dire « le lieu où l’on veut ».
La légende du grade dit qu’il fut créé par Salomon en vue de constituer une grande école d’architecture.
(Source : Histoire et rituels des hauts grades maçonniques : le rite Ecossais Ancien et Accepté / Paul Naudon)
L’ouvrage Symbolique des grades de perfection et des ordres de sagesse : aux rites Ecossais Ancien et Accepté et Français : ou la Maîtrise approfondie d’Irène Mainguy nous présente en détail, avec d’importantes explications, les grades de perfection (soit du 4éme au 14ème grades).
Thème du grade [de Grand Maître Architecte]
Le thème du grade est la construction du temple symbolique. Après que la justice a été rendue, les travaux interrompus peuvent reprendre [les grades précédents sont consacrés à la recherche des meurtriers d’Hiram ndlr]. Douze architectes, Intendants des bâtiments, délégués des douze tribus d’Israël, sont mis en concurrence pour produire le meilleur plan d’architecte. Ils travaillent à l’heure où parle en eux le Génie, c’est-à-dire lorsqu’ils sont inspirés par le Ciel ou le Grand Géomètre de l’univers. Ils poursuivent l’œuvre de construction en fonction de la place qui leur est impartie dans la construction universelle.
Salomon forme une école d’architecture avec la volonté d’y instruire ceux qui conduisent les travaux du temple. Il souhaite qu’elle soit un moyen de progresser dans l’Art du Trait, permettant aux vrais maçons de parvenir par leur zèle et leur discrétion, à la plénitude de la perfection. D’Hiram, l’Architecte Disparu, au Grand Maître Architecte que tout Maître Maçon est censé devenir, s’accomplit un cycle. Le Grand Maitre Architecte se substitue en quelque sorte à Hiram pour achever l’œuvre en cours de réalisation, déterminée à rechercher l’harmonie dans l’univers conformément aux plans qu’il est devenu apte à concevoir et à tracer.
L’heure de travail du Grand Maître Architecte
La première mention d’une heure précise se trouve dans le Tuileur de Lausanne (en 1875), dans lequel on trouve « l’étoile du matin » et « l’étoile du soir ». Aujourd’hui on découvre « un Génie qui parle et qui se tait » (cette notion de « Génie » semble être un apport assez récent au rituel).
Il n’y a plus d’heure du jour déterminée mais un appel à l’apparition d’un soutien extérieur sous forme de Génie. Ainsi, il est dit à l’ouverture des travaux (dans les rituels actuels) :
D- Quelle heure est-il ?
R- Le soleil apparaît et le Génie parle.
Et lors de la fermeture : Le soleil a disparu, l’étoile du soir s’est levée, le Génie disparait.
Le soleil apparaît « le Génie parle » avec l’avènement de l’aube, ensuite le soleil disparaît et « le Génie se tait ». On rentre dans l’attente d’un jour nouveau pour œuvrer, selon le déroulement diurne et nocturne de la nature.
L’apparition de ce Génie inspire semble-t-il le temps de travail : tant qu’il y a clarté, il s’exprime, mais se tait dès que l’obscurité revient. La clarté de l’esprit est liée à la clarté du jour, moment privilégié où l’inspiration se manifeste.
On peut s’interroger sur l’opportunité et l’étrangeté du terme de Génie. Le Génie, en tant qu’entité intermédiaire apparaît souvent dans l’univers des contes et des légendes. On peut se demander la raison de sa présence dans le rituel de Grand Maître Architecte.
Si on se réfère à la mythologie on constate qu’il existe deux sortes de génie. Il y a comme toujours la dualité des bons et des mauvais. Les bons gardent les sanctuaires et les tombeaux, alors que les mauvais vont torturer les vivants.
Si l’on se réfère au dictionnaire de « Quillet » le génie « correspond à un talent particulier pour une chose et à une aptitude extraordinaire à la création ». Le génie considéré sous cet angle demande d’être à l’écoute de sa conscience, de son intuition, en résumé de sa lumière intérieure. Il relie alors consciemment à une forme de transcendance qui dépasse l’homme ordinaire. Le Génie consiste à rassembler ce qui est épars et à retrouver l’Unité reliant l’homme et l’univers.
« L’Encyclopédie du XVIIIe » définit l’Architecte comme devant être doué d’un bon génie, c’est-à-dire, avoir une grande facilité d’inventer et d’ordonner. C’est ce génie qui, dirigé par un jugement solide, le tireras d’embarras dans les cas où divers besoins se trouvent en opposition.
Les Vérités qui sont offertes à la méditation des maçons pour progresser dans la Voie de la Sagesse et de la Connaissance sont sous forme de symboles et de gestes à caractère rituel, ils éclairent progressivement l'entendement, c'est pourquoi on peut penser que l'initié arrivé à ce stade de reconstruction personnelle, doit écouter « le Génie » s’exprimer quand s’ouvrent les travaux. Ainsi, la présence du « Génie » relie le franc-maçon à une forme d’inspiration d’en haut qui pourrait être une inspiration du G؞A؞D؞L’U؞ ou Grand Géomètre De L’Univers.
On peut voir dans cette apparition du Génie une influence pythagoricienne à ce degré, si on se réfère aux Vers d’or, ce qui n’aurait rien d’étonnant étant donné qu’on peut considérer que le degré de Grand Maître Architecte est un complément du grade de compagnon. Les vers III et LXII parlent du génie en ces termes :
Vénère aussi les génies terrestres en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois.
O Zeus, notre père, tu délivrerais tous les hommes des maux nombreux qui les accablent,
Si tu montrais à tous de quel génie ils se servent !
Mais toi, prends courage, puisque tu sais que la race des hommes est divine,
Et que la nature sacrée leur révèle ouvertement toutes choses ;
Si elle te les découvre, tu viendras à bout de tout ce que j’ai prescrit,
Ayant guéri mon âme, tu la délivreras de ces maux.
Selon les commentaires de Hiéroclès l’auteur de ces vers appelle génies les âmes humaines qui se sont ornées de vérité et de vertu, parce qu’elles sont pleines alors d’expérience et de science. Ces génies terrestres sont ici les âmes des mortels vertueux. […]
Connaître son génie, c’était donc connaître la nature de l’être divin qui habitait en nous ; et, comme le sort de l’homme était défini par la nature de son âme, la connaissance de la nature de l’âme pouvait influer sur sa destinée.
Tableau récapitulatif du grade du Grand Maître Architecte
Selon le Tuileur de Lausanne 1875
Age : Quarante cinq ans, cinq fois le carré de trois.
[…]
Heure de commencement des travaux : L’étoile du matin est apparente.
Heure de la fin des travaux : Le soleil s’est couché et l’étoile du soir s’est levée.
[…]
Légende de l’initiation : Désignation du successeur d’Hiram.
Bonne journée
Le douzième degré des hauts grades du rite Ecossais Ancien et Accepté est celui de Grand Maître Architecte :
La loge est recouverte d’une tenture blanche, parsemée de flammes rouges. Elle est dite archi-loge ou Boulomie, c’est-à-dire « le lieu où l’on veut ».
La légende du grade dit qu’il fut créé par Salomon en vue de constituer une grande école d’architecture.
(Source : Histoire et rituels des hauts grades maçonniques : le rite Ecossais Ancien et Accepté / Paul Naudon)
L’ouvrage Symbolique des grades de perfection et des ordres de sagesse : aux rites Ecossais Ancien et Accepté et Français : ou la Maîtrise approfondie d’Irène Mainguy nous présente en détail, avec d’importantes explications, les grades de perfection (soit du 4éme au 14ème grades).
Le thème du grade est la construction du temple symbolique. Après que la justice a été rendue, les travaux interrompus peuvent reprendre [les grades précédents sont consacrés à la recherche des meurtriers d’Hiram ndlr]. Douze architectes, Intendants des bâtiments, délégués des douze tribus d’Israël, sont mis en concurrence pour produire le meilleur plan d’architecte. Ils travaillent à l’heure où parle en eux le Génie, c’est-à-dire lorsqu’ils sont inspirés par le Ciel ou le Grand Géomètre de l’univers. Ils poursuivent l’œuvre de construction en fonction de la place qui leur est impartie dans la construction universelle.
Salomon forme une école d’architecture avec la volonté d’y instruire ceux qui conduisent les travaux du temple. Il souhaite qu’elle soit un moyen de progresser dans l’Art du Trait, permettant aux vrais maçons de parvenir par leur zèle et leur discrétion, à la plénitude de la perfection. D’Hiram, l’Architecte Disparu, au Grand Maître Architecte que tout Maître Maçon est censé devenir, s’accomplit un cycle. Le Grand Maitre Architecte se substitue en quelque sorte à Hiram pour achever l’œuvre en cours de réalisation, déterminée à rechercher l’harmonie dans l’univers conformément aux plans qu’il est devenu apte à concevoir et à tracer.
La première mention d’une heure précise se trouve dans le Tuileur de Lausanne (en 1875), dans lequel on trouve « l’étoile du matin » et « l’étoile du soir ». Aujourd’hui on découvre « un Génie qui parle et qui se tait » (cette notion de « Génie » semble être un apport assez récent au rituel).
Il n’y a plus d’heure du jour déterminée mais un appel à l’apparition d’un soutien extérieur sous forme de Génie. Ainsi, il est dit à l’ouverture des travaux (dans les rituels actuels) :
D- Quelle heure est-il ?
R- Le soleil apparaît et le Génie parle.
Et lors de la fermeture : Le soleil a disparu, l’étoile du soir s’est levée, le Génie disparait.
Le soleil apparaît « le Génie parle » avec l’avènement de l’aube, ensuite le soleil disparaît et « le Génie se tait ». On rentre dans l’attente d’un jour nouveau pour œuvrer, selon le déroulement diurne et nocturne de la nature.
L’apparition de ce Génie inspire semble-t-il le temps de travail : tant qu’il y a clarté, il s’exprime, mais se tait dès que l’obscurité revient. La clarté de l’esprit est liée à la clarté du jour, moment privilégié où l’inspiration se manifeste.
On peut s’interroger sur l’opportunité et l’étrangeté du terme de Génie. Le Génie, en tant qu’entité intermédiaire apparaît souvent dans l’univers des contes et des légendes. On peut se demander la raison de sa présence dans le rituel de Grand Maître Architecte.
Si on se réfère à la mythologie on constate qu’il existe deux sortes de génie. Il y a comme toujours la dualité des bons et des mauvais. Les bons gardent les sanctuaires et les tombeaux, alors que les mauvais vont torturer les vivants.
Si l’on se réfère au dictionnaire de « Quillet » le génie « correspond à un talent particulier pour une chose et à une aptitude extraordinaire à la création ». Le génie considéré sous cet angle demande d’être à l’écoute de sa conscience, de son intuition, en résumé de sa lumière intérieure. Il relie alors consciemment à une forme de transcendance qui dépasse l’homme ordinaire. Le Génie consiste à rassembler ce qui est épars et à retrouver l’Unité reliant l’homme et l’univers.
« L’Encyclopédie du XVIIIe » définit l’Architecte comme devant être doué d’un bon génie, c’est-à-dire, avoir une grande facilité d’inventer et d’ordonner. C’est ce génie qui, dirigé par un jugement solide, le tireras d’embarras dans les cas où divers besoins se trouvent en opposition.
Les Vérités qui sont offertes à la méditation des maçons pour progresser dans la Voie de la Sagesse et de la Connaissance sont sous forme de symboles et de gestes à caractère rituel, ils éclairent progressivement l'entendement, c'est pourquoi on peut penser que l'initié arrivé à ce stade de reconstruction personnelle, doit écouter « le Génie » s’exprimer quand s’ouvrent les travaux. Ainsi, la présence du « Génie » relie le franc-maçon à une forme d’inspiration d’en haut qui pourrait être une inspiration du G؞A؞D؞L’U؞ ou Grand Géomètre De L’Univers.
On peut voir dans cette apparition du Génie une influence pythagoricienne à ce degré, si on se réfère aux Vers d’or, ce qui n’aurait rien d’étonnant étant donné qu’on peut considérer que le degré de Grand Maître Architecte est un complément du grade de compagnon. Les vers III et LXII parlent du génie en ces termes :
Vénère aussi les génies terrestres en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois.
O Zeus, notre père, tu délivrerais tous les hommes des maux nombreux qui les accablent,
Si tu montrais à tous de quel génie ils se servent !
Mais toi, prends courage, puisque tu sais que la race des hommes est divine,
Et que la nature sacrée leur révèle ouvertement toutes choses ;
Si elle te les découvre, tu viendras à bout de tout ce que j’ai prescrit,
Ayant guéri mon âme, tu la délivreras de ces maux.
Selon les commentaires de Hiéroclès l’auteur de ces vers appelle génies les âmes humaines qui se sont ornées de vérité et de vertu, parce qu’elles sont pleines alors d’expérience et de science. Ces génies terrestres sont ici les âmes des mortels vertueux. […]
Connaître son génie, c’était donc connaître la nature de l’être divin qui habitait en nous ; et, comme le sort de l’homme était défini par la nature de son âme, la connaissance de la nature de l’âme pouvait influer sur sa destinée.
Selon le Tuileur de Lausanne 1875
Age : Quarante cinq ans, cinq fois le carré de trois.
[…]
Heure de commencement des travaux : L’étoile du matin est apparente.
Heure de la fin des travaux : Le soleil s’est couché et l’étoile du soir s’est levée.
[…]
Légende de l’initiation : Désignation du successeur d’Hiram.
Bonne journée
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