Question d'origine :
Bonjour,
J'entends autour de moi parler de "tallon" de clémentine, d'orange pour désigner un morceau, plus précisément la loge où se trouve la pulpe.
(pour mieux comprendre, on va dire que si on ouvre une clémentine en deux nous avons peut être 10 loges, 10 "tallons")
Je voulais savoir si ce mot est connu dans le vocabulaire courant français, ou si c'est un mot issu de l'argot auvergnat
(ou une pure invention qui a traversé des générations familiales
Merci beaucoup de votre réponse
Bonne journée


Réponse du Guichet

Bonjour,
[talõ] pour un quartier de fruit donc…
Notre site linguistique préféré, Lexilogos, connaît « taller » en botanique ; ou talé, à propos d’un fruit choqué, taché.
Rien d’approchant dans le Dictionnaire d’ancien français Godeffroy. Le DHLF ne donne rien avec deux L, tallon, et dans la famille « talon » pas de sens approchant : le seul qui s’éloigne un peu du pied a le sens de « reste » d’un tout (talon du pain, du jeu de carte).
Le Dictionnaire des régionalismes de France n’a pas de termes approchants mais nous inciterait à chercher sous la forme « taillon » (un taillon de pain = un morceau), un régionalisme qu’on trouve chez Giono par exemple, mais déjà chez Rabelais, dans le Tiers-Livre :
« Dieu me le veuille pardonner. Grand mercy toutesfoys, mon pere. Mangez ce taillon de massepain ; il vous aydera à faire digestion. Puys boirez une couppe de hippocras clairet ; il est salubre et stomachal.»
La page Wikipédia sur la clémentine signale que : « Une clémentine se divise généralement en une dizaine de quartiers. Un quartier est parfois appelé une cuisse, un grain ou un taillon. » et cette phrase apparaît sur de nombreux autres sites. On ne trouve pas la source de cette affirmation mais on trouve effectivement les «taillons de clémentine » dans plusieurs recettes de cuisine, (parfois les mandarines) :
- Tarte orange aux clémentines
- Taggliatelles de carottes, fromage frais et clémentines
Comme Littré nous confirme qu’« Au XVIe siècle, taillon se disait pour morceau. », on peut conclure que votre « tallon » est familial, dérivé du moyen français, même si l’on ne sait pas pourquoi ni dans quelle aire géographique le « taillon » s’est spécialisé pour les quartiers de clémentine.
Bon appétit !
[talõ] pour un quartier de fruit donc…
Notre site linguistique préféré, Lexilogos, connaît « taller » en botanique ; ou talé, à propos d’un fruit choqué, taché.
Rien d’approchant dans le Dictionnaire d’ancien français Godeffroy. Le DHLF ne donne rien avec deux L, tallon, et dans la famille « talon » pas de sens approchant : le seul qui s’éloigne un peu du pied a le sens de « reste » d’un tout (talon du pain, du jeu de carte).
Le Dictionnaire des régionalismes de France n’a pas de termes approchants mais nous inciterait à chercher sous la forme « taillon » (un taillon de pain = un morceau), un régionalisme qu’on trouve chez Giono par exemple, mais déjà chez Rabelais, dans le Tiers-Livre :
« Dieu me le veuille pardonner. Grand mercy toutesfoys, mon pere. Mangez ce taillon de massepain ; il vous aydera à faire digestion. Puys boirez une couppe de hippocras clairet ; il est salubre et stomachal.»
La page Wikipédia sur la clémentine signale que : « Une clémentine se divise généralement en une dizaine de quartiers. Un quartier est parfois appelé une cuisse, un grain ou un taillon. » et cette phrase apparaît sur de nombreux autres sites. On ne trouve pas la source de cette affirmation mais on trouve effectivement les «
- Tarte orange aux clémentines
- Taggliatelles de carottes, fromage frais et clémentines
Comme Littré nous confirme qu’« Au XVIe siècle, taillon se disait pour morceau. », on peut conclure que votre « tallon » est familial, dérivé du moyen français, même si l’on ne sait pas pourquoi ni dans quelle aire géographique le « taillon » s’est spécialisé pour les quartiers de clémentine.
Bon appétit !
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