Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais savoir quelles études consultables ont été réalisées sur les enfants dont les mères ont été sous anti-depresseurs pendant leur grossesse. Je m’interroge sur les conséquences (à la naissance puis concernant le développement de l’enfant notamment) pour ces bébés et avec du recul, ces enfants.
Je vous remercie,
Bien cordialement
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 06/02/2015 à 14h00
Bonjour,
Sur l'absorption d'antidépresseurs pendant la grossesse, on trouve plusieurs types de risques, plus ou moins importants : risques cardiaques, hypertension, symptômes neurologiques et autres troubles dont vous trouverez plus de détails ci-dessous.
Le réseau canadien pour la santé de la femme propose un article assez complet sur ce sujet : Grossesse et antidépresseurs ISRS : Considérations et risques.
Sur le site prescrire.org, un article montre la diversité des études sur la question : Troubles du développement psychomoteur des nourrissons : des antidépresseurs au cours de la grossesse en cause ?. On trouve aussi sur ce site, la liste des effets indésirables liés aux médicaments psychotropes.
D'autre part, il semble que, dans la recherche des troubles autistiques, quelques études se soient penchées sur le lien entre prise d'antidépresseurs, grossesse et autisme.
Selon une étude de 2013 (en anglais), il n'y pas de liens formels entre la prise des antidépresseurs durant la grossesse et les cas d'autisme mais, en revanche, une augmentation de 46 % des troubles autistiques lorsque la mère avait pris des antidépresseurs avant la grossesse. les chercheurs expliquent avoir suivi des femmes ayant pris des antidépresseurs avant ou pendant la grossesse. Sur les 626 875 bébés auxquels elles ont donné naissance au Danemark entre 1996 et 2005, 3 892 enfants ont présenté des symptômes d'autisme. Les calculs des chercheurs ont souligné un risque beaucoup plus important d'autisme chez les enfants dont les mères avaient pris des ISRS quelques mois avant de tomber enceinte. La différence entre les mères sous antidépresseurs pendant la grossesse et celles qui n'en avaient jamais pris (ni avant ni pendant) était en revanche trop minime pour que les chercheurs concluent à une quelconque dangerosité des antidépresseurs pendant la grossesse.
Une autre étude de 2014 (en anglais), montre que les garçons dont la mère avait pris des antidépresseurs (des inhibiteurs de recapture de la molécule appelée "sérotonine", comme Prozac, Deroxat, Paxil, Zoloft, Seroplex...) durant leur grossesse, étaient plus susceptibles d’être atteints d'autisme, mais cette étude a été menée sur 966 mères d'enfants âgés de 2 à 5 ans, ce qui fait peu, ses résultats sont donc à confirmer. Elles ont été interrogées sur l'utilisation d'antidépresseurs lorsqu'elles étaient enceintes. "Nous avons constaté que l’autisme touchait trois fois plus les petits garçons soumis à une exposition prénatale aux antidépresseurs", a déclaré l’un des auteurs de l’étude, le chercheur Li-Ching Lee. La prévalence est plus grande lorsque l’exposition a eu lieu au cours du premier trimestre de grossesse". Les retards de développement semblent, quant à eux, plus directement corrélés à une exposition durant le troisième trimestre in utero.
Il apparaît donc que certains antidépresseurs de type IRS (inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine) sont à éviter lors d'une grossesse et d'un allaitement. Cependant, tous ne sont pas aussi nocifs, il faut surtout absolument consulter sont médecin avant d'arrêter ou de modifier le traitement existant.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi consulter les documents sur le sujet trouvés par le moteur de recherche du CISMEF (Catalogue et index des sites médicaux de langue française).
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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