Sept arts ?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 11/02/2015 à 16h40
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Question d'origine :
Bonjour,
Le terme de "septième art" est couramment usité en tant que synonyme du cinéma... Mais quels sont les six autres arts ? En existe t-il un huitième ? Un neuvième ?
D'or et déjà, merci de l'éclaircissement.
Réponse du Guichet

Bonjour,
La classification des arts remonte à l’antiquité : chez les grecs anciens les différentes « tekhne » sont parrainées par les neuf muses.
Au XIXe siècle, Hegel distingue cinq arts dans ses cours d’esthétique, qu’il classe en fonction de deux critères : l’expressivité et la matérialité. Ainsi il organise une double échelle allant de l'art le moins expressif mais plus matériel à l'art le plus expressif mais le moins matériel : l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, et la poésie.
C’est à partir du XXe siècle que le cinéma devient le 7e art. Les arts médiatiques (radio, télévision, photographie) et la bande dessinée constituent respectivement les 8e et 9e arts, tandis que les arts de la scène sont le 6e :
Au XXe siècle
Aux cinq arts communément cités au XIXe siècle, le XXe va en rajouter quatre autres pour arriver à un total de neuf arts sans pouvoir se mettre d’accord sur un 10e art.
Dix arts
À la fin du XXe siècle, la liste suivante se trouve bien établie et stabilisée à neuf, à l’image du nombre des Muses antiques :
• 1er art : l’architecture ;
• 2e art : la sculpture ;
• 3e art : les « arts visuels », qui regroupent la peinture et le dessin ;
• 4e art : la musique ;
• 5e art : la littérature, qui inclut la poésie et la dramaturgie ;
• 6e art : les « arts de la scène », qui regroupent le théâtre, la danse, le mime et le cirque ;
• 7e art : le cinéma (dans lequel on inclut de manière générale le long-métrage, le moyen-métrage et le court-métrages mais aussi d'autres œuvres audiovisuelles comme les séries télévisées et téléfilms dont les exigences dans la mise en scène et le scénario se rapprochent de celles du cinéma au sens strict; ce constat se voit avec plusieurs grands réalisateurs qui se mettent à la réalisation de séries télévisées tels que Steven Spielberg avec ses deux séries phares Band of Brothers et The Pacific) ;
• 8e art : la photographie ;
• 9e art : la bande dessinée.
Prenant parti pour la tradition et le sens commun, des auteurs ajoutent à la liste du XIXe siècle la danse, qu’ils conçoivent de façon élargie, y incluant l’art du mime et tout art scénique, dont le théâtre.
7e art - le cinéma
Ils permettent ainsi de transformer le système conceptuel de Hegel en une simple liste, qui ouvre ainsi la porte à toutes les possibilités. Celui qui va numéroter la liste est Ricciotto Canudo, qui défend dès 1908 le cinématographe lorsqu’il écrit (en italien) Triomphe du Cinématographe, repris en 1911 en français dans La Naissance d’un sixième art. Essai sur le Cinématographe. À ce moment-là, il voulait faire du cinématographe le 6e art, celui qui ferait la synthèse des « arts du temps » (la musique et la poésie) et les « arts de l’espace » (l’architecture, la sculpture et la peinture). Apprenant que la danse, le mime, le théâtre et le cirque pouvaient être regroupés en « arts corporels », il imagine le cinématographe comme le 7e art. En 1922, il fonde La Gazette des sept arts, une des premières revues de critique cinématographique, il y publie, en 1923, un Manifeste du septième art qui, à la suite des efforts déjà déployés par Guillaume Apollinaire, Abel Gance, Maïakovski, Meyerhold, Colette et les futurs surréalistes ou le critique Louis Delluc, contribue à élever le cinéma au statut d’un art.
8e art - arts médiatiques (la radio, la télévision et la photographie)
Hans Hartje décrit la radio, en la qualifiant d’art et d’essais, comme un 8e art dans un livre très laudatif. Déjà en 1941, Roger Clausse publiait La Radio, huitième art.
La télévision est aussi considérée comme le 8e art. En 1961, le prince Rainier de Monaco crée une manifestation consacrée, selon ses dires, uniquement au 8e art, le Festival de télévision de Monte-Carlo. Un éditeur spécialisé dans ce média porte le nom Huitième Art, il publie nombre de livres sur des émissions ou feuilletons culte de la télévision.
En 1982, le ministère de la culture crée le Centre national de la photographie pour aider et mettre en valeur le 8e art.
Certains auteurs, principalement canadiens, font une synthèse de ces trois arts sous le nom d’« arts médiatiques ». Il existe à Montréal le CIAM - Centre Interuniversitaire des Arts Médiatiques.
9e art - la bande dessinée
Quarante ans après le cinéma, le même processus se répète. En effet, en 1964, Morris et Pierre Vankeer décident de publier chaque semaine dans le journal Spirou une série d’articles sur l’histoire de la bande dessinée. Ils envisagent dans un premier temps de titrer cette rubrique le Huitième Art, mais des techniciens du journal signalent aux auteurs qu’il existe déjà un 8e art : la télévision, alors en plein développement. Dans le premier article paru sous le titre Neuvième Art, musée de la bande dessinée, il reste une trace de cette hésitation : « Les bandes dessinées sont nées avant le cinématographe de MM. Lumière. Mais on ne les a guère prises au sérieux pendant les premières décennies de leur existence, et c’est pourquoi la série d’articles qui débute aujourd’hui s’appellera 9e Art. » Cette phrase qui a perdu tout son sens, le retrouve si l’on remplace dans la phrase 9e par 8e art. Souvent la création du 9e art est attribuée à Francis Lacassin, auteur du livre Pour un neuvième art, la bande dessinée, mais ce livre ne date que de 1971, 7 ans après les articles de Spirou. Précisons toutefois que Morris n'a jamais considéré la bande dessinée comme étant un art (majeur ou mineur). C'est en apprenant que le cinéma était devenu le "7ème art" qu'il a déclaré, mi-moqueur, mi-agacé, mais avec l'esprit caustique et sarcastique qui le caractérisait: si le cinéma est le 7e art, alors la bande dessinée est le 8ème! (devenu 9ème... art une fois Morris informé que la télévision était considérée comme le 8e art). Lorsque les journalistes lui parlaient de 9e art concernant la bande dessinée Morris se mettait facilement en colère et rappelait volontiers le ridicule (à ses yeux) de cette appellation. Pour Morris il n'existait en tout et pour tout que 6 arts majeurs.
10e art ?
Il n’y a pas de consensus sur la désignation d’un 10e art actuellement, cependant, diverses activités artistiques ou ludiques sont revendiquées avec ce titre, dont notamment les arts numériques, le jeu de rôle, le jeu vidéo, le modélisme (et par extension, ce qui tourne autour du maquettisme), l’art culinaire et la gastronomie , l'art de la table, le graphisme ou arts graphiques, la calligraphie, la parfumerie, l'humour, l'origami, le tatouage etc.
Source : Wikipedia
Ce serait au critique franco-italien Ricciotto Canudo qu’on doit l’appellation « septième art » pour qualifier le cinéma.
(source : Canudo revient au premier plan, liberation.fr)
Pour aller plus loin :
Leçons d'esthétique : [les formes artistiques] , Hegel, Caroline Guibet Lafaye
Bonne journée.
La classification des arts remonte à l’antiquité : chez les grecs anciens les différentes « tekhne » sont parrainées par les neuf muses.
Au XIXe siècle, Hegel distingue cinq arts dans ses cours d’esthétique, qu’il classe en fonction de deux critères : l’expressivité et la matérialité. Ainsi il organise une double échelle allant de l'art le moins expressif mais plus matériel à l'art le plus expressif mais le moins matériel : l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, et la poésie.
C’est à partir du XXe siècle que le cinéma devient le 7e art. Les arts médiatiques (radio, télévision, photographie) et la bande dessinée constituent respectivement les 8e et 9e arts, tandis que les arts de la scène sont le 6e :
Aux cinq arts communément cités au XIXe siècle, le XXe va en rajouter quatre autres pour arriver à un total de neuf arts sans pouvoir se mettre d’accord sur un 10e art.
À la fin du XXe siècle, la liste suivante se trouve bien établie et stabilisée à neuf, à l’image du nombre des Muses antiques :
• 1er art : l’architecture ;
• 2e art : la sculpture ;
• 3e art : les « arts visuels », qui regroupent la peinture et le dessin ;
• 4e art : la musique ;
• 5e art : la littérature, qui inclut la poésie et la dramaturgie ;
• 6e art : les « arts de la scène », qui regroupent le théâtre, la danse, le mime et le cirque ;
• 7e art : le cinéma (dans lequel on inclut de manière générale le long-métrage, le moyen-métrage et le court-métrages mais aussi d'autres œuvres audiovisuelles comme les séries télévisées et téléfilms dont les exigences dans la mise en scène et le scénario se rapprochent de celles du cinéma au sens strict; ce constat se voit avec plusieurs grands réalisateurs qui se mettent à la réalisation de séries télévisées tels que Steven Spielberg avec ses deux séries phares Band of Brothers et The Pacific) ;
• 8e art : la photographie ;
• 9e art : la bande dessinée.
Prenant parti pour la tradition et le sens commun, des auteurs ajoutent à la liste du XIXe siècle la danse, qu’ils conçoivent de façon élargie, y incluant l’art du mime et tout art scénique, dont le théâtre.
Ils permettent ainsi de transformer le système conceptuel de Hegel en une simple liste, qui ouvre ainsi la porte à toutes les possibilités. Celui qui va numéroter la liste est Ricciotto Canudo, qui défend dès 1908 le cinématographe lorsqu’il écrit (en italien) Triomphe du Cinématographe, repris en 1911 en français dans La Naissance d’un sixième art. Essai sur le Cinématographe. À ce moment-là, il voulait faire du cinématographe le 6e art, celui qui ferait la synthèse des « arts du temps » (la musique et la poésie) et les « arts de l’espace » (l’architecture, la sculpture et la peinture). Apprenant que la danse, le mime, le théâtre et le cirque pouvaient être regroupés en « arts corporels », il imagine le cinématographe comme le 7e art. En 1922, il fonde La Gazette des sept arts, une des premières revues de critique cinématographique, il y publie, en 1923, un Manifeste du septième art qui, à la suite des efforts déjà déployés par Guillaume Apollinaire, Abel Gance, Maïakovski, Meyerhold, Colette et les futurs surréalistes ou le critique Louis Delluc, contribue à élever le cinéma au statut d’un art.
Hans Hartje décrit la radio, en la qualifiant d’art et d’essais, comme un 8e art dans un livre très laudatif. Déjà en 1941, Roger Clausse publiait La Radio, huitième art.
La télévision est aussi considérée comme le 8e art. En 1961, le prince Rainier de Monaco crée une manifestation consacrée, selon ses dires, uniquement au 8e art, le Festival de télévision de Monte-Carlo. Un éditeur spécialisé dans ce média porte le nom Huitième Art, il publie nombre de livres sur des émissions ou feuilletons culte de la télévision.
En 1982, le ministère de la culture crée le Centre national de la photographie pour aider et mettre en valeur le 8e art.
Certains auteurs, principalement canadiens, font une synthèse de ces trois arts sous le nom d’« arts médiatiques ». Il existe à Montréal le CIAM - Centre Interuniversitaire des Arts Médiatiques.
Quarante ans après le cinéma, le même processus se répète. En effet, en 1964, Morris et Pierre Vankeer décident de publier chaque semaine dans le journal Spirou une série d’articles sur l’histoire de la bande dessinée. Ils envisagent dans un premier temps de titrer cette rubrique le Huitième Art, mais des techniciens du journal signalent aux auteurs qu’il existe déjà un 8e art : la télévision, alors en plein développement. Dans le premier article paru sous le titre Neuvième Art, musée de la bande dessinée, il reste une trace de cette hésitation : « Les bandes dessinées sont nées avant le cinématographe de MM. Lumière. Mais on ne les a guère prises au sérieux pendant les premières décennies de leur existence, et c’est pourquoi la série d’articles qui débute aujourd’hui s’appellera 9e Art. » Cette phrase qui a perdu tout son sens, le retrouve si l’on remplace dans la phrase 9e par 8e art. Souvent la création du 9e art est attribuée à Francis Lacassin, auteur du livre Pour un neuvième art, la bande dessinée, mais ce livre ne date que de 1971, 7 ans après les articles de Spirou. Précisons toutefois que Morris n'a jamais considéré la bande dessinée comme étant un art (majeur ou mineur). C'est en apprenant que le cinéma était devenu le "7ème art" qu'il a déclaré, mi-moqueur, mi-agacé, mais avec l'esprit caustique et sarcastique qui le caractérisait: si le cinéma est le 7e art, alors la bande dessinée est le 8ème! (devenu 9ème... art une fois Morris informé que la télévision était considérée comme le 8e art). Lorsque les journalistes lui parlaient de 9e art concernant la bande dessinée Morris se mettait facilement en colère et rappelait volontiers le ridicule (à ses yeux) de cette appellation. Pour Morris il n'existait en tout et pour tout que 6 arts majeurs.
Il n’y a pas de consensus sur la désignation d’un 10e art actuellement, cependant, diverses activités artistiques ou ludiques sont revendiquées avec ce titre, dont notamment les arts numériques, le jeu de rôle, le jeu vidéo, le modélisme (et par extension, ce qui tourne autour du maquettisme), l’art culinaire et la gastronomie , l'art de la table, le graphisme ou arts graphiques, la calligraphie, la parfumerie, l'humour, l'origami, le tatouage etc.
Source : Wikipedia
Ce serait au critique franco-italien Ricciotto Canudo qu’on doit l’appellation « septième art » pour qualifier le cinéma.
(source : Canudo revient au premier plan, liberation.fr)
Leçons d'esthétique : [les formes artistiques] , Hegel, Caroline Guibet Lafaye
Bonne journée.
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