Question d'origine :
Bonjour,
en faisant des recherches sur le poète, j'ai trouvé qu'il avait séjourné à Lyon (source Claude Brossette) chez un ami banquier du nom de Caze.
Malheureusement, je n'ai rien trouvé concernant ce dénommé Caze, ni sur sa famille (adresse à Lyon...).
En sauriez-vous davantage ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 16/02/2015 à 10h59
Bonjour,
Nous avons tenté de retrouver l’origine de l’information qui voudrait que Jean de La Fontaine ait séjourné à Lyon. Il semblerait que la lettre de Claude Brossette à Boileau qui s’en fait l’écho soit son unique source. Cette information est malgré tout reprise dans plusieurs ouvrages sur La Fontaine, notamment celui de Valckenaer.
Nous trouvons dans un article de la Revue du Lyonnais, Les Deux Deshoulières, l’évocation de cette lettre et les doutes qui entoure l’interprétation qu’en fit Valckenaer :
M. Valckenaer page 609 de la 3ème édition de son Histoire de Lafontaine place à l’année 1678 le voyage à Lyon du fabuliste mais il ne s’appuie que sur la lettre de Brossette qui ne donne pas la date de ce voyage. On lit dans une lettre écrite par Guy Patin à Charles Spon médecin à Lyon le 15 août 1658 : « M de Lafontaine se recommande à vos bonnes grâces ; je lui ai fait voir votre dernière lettre » Nous regrettons que ce passage ait échappé à M. Walckenaer qui aurait pu nous dire si c’est bien de Jean dont Patin a entendu parler, car il y avait alors plusieurs personnages à Paris du nom de Lafontaine. Voyez la table du Catalogue Falconet
Le passage suivant nous éclaire sur l’identité de ce Mr Caze qui aurait hébergé à Lyon un Lafontaine :
Rien ne nous apprend si nos voyageuses firent un long séjour dans la patrie des Trellon et des d'Urfè, et nous ne saurions dire si avant de passer le Rhône elles s'arrêtèrent plus ou moins dans la cité qui vit naître Louise Labé et Madame Recamier ; toutes nos recherches sur ce point ont été infructueuses cependant nous ne serions pas éloigné de croire qu’elle dut y visiter le P. de Lachaize, alors recteur du collège de la Trinité, Madame Antoinette d’Ailly de Pèquigny de Chaulnes abbesse de Saint Pierre, et un riche banquier, M. Caze, propriétaire dans le quartier de Bellecour d’une maison qui ressemblait a un petit palais [Voyez Jacob Spon, p. 185 et 254 de sa Recherche des curiosités de Lyon. – M. Breghot p. 237 de ses Mélanges mentionne un Milan Caze qui figure dans un acte signé à Lyon le 7 mars 1544. En 1608, un sieur Jean Case, bourgeois et citoyen de Lyon, publia à Montpellier des Méditations sur l’histoire de Job, mises en vers, in-12 (Catal de la B. Gonon, janv. 1851, n° 395). Un M. Caze était, en 1789 receveur général des fermes à Lyon, où il demeurait place de Roanne ; c’était un grand amateur de tableaux ; un jour il en montrait un à M. Arthaud de Bellevue qu’il avait payé fort cher. « Il est détestable lui dit M Arthaud ! ». C’est possible lui répondit M. de Caze mais ce qui fait son mérite, c’est que le peintre est manchot ; il peint avec le pied (Gazette de Lyon du 11 juin 1850). » - Chacun sait que Gacon se vantait d’avoir mis en vers la plus grande partie du Joueur, que Reguard avait d’ abord fait en prose ; s’il en est ainsi on pourrait croire que le poète lyonnais a été amené autant par la rime que par le souvenir des Caze de Lyon à joindre au nom du maître de trictrac de la 10ème scène du 1er acte, le titre de Vicomte de la Case.]
(...)
Quï était ce que M. Caze ? probablement le père ou l’oncle du jeune officier Jean Caze qui fut l’amant aimé de Mademoiselle Deshoulières et qui dans les guerres de 1692, « courut à la mort sans crainte et sans effroi ». L’avocat Claude Brossette dans sa lettre à Boileau du 21 décembre 1706 rapporte que Lafontaine, étant venu à Lyon sans dire en quelle année, fit chez le banquier de Bellecour la connaissance de Louis de Puget versificateur et physicien qui lui fournit un sujet intéressant en lui montrant sa fable du Chien qui porte au cou le dîner de son maître ; il va sans dire que c’est avec une grande différence de talent que les deux écrivains ont développé la même idée.
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