Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur les techniques et couleurs employées traditionnellement, c'est-à-dire avant l'apparition des peintures et lasures industrielles, pour recouvrir les menuiseries extérieures, en particulier dans le bassin méditerranéen français.
Sur les techniques, j'aimerais savoir si les peintures à l'ocre étaient utilisées comme c'est le cas notamment en Bourgogne (cf. CAUE de la Côte-d'Or)
Sur les couleurs, j'aimerais connaître le cas échéant les plus répandues ainsi que la nature et l'origine des pigments utilisés.
Ces questions visent à me documenter avant de pouvoir rénover mes menuiseries en respectant au mieux les traditions locales et l'environnement. Je vous remercie pour vos précisions et, plus généralement, pour l'animation ce site si précieux!
Nicolas
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/09/2014 à 10h46
Bonjour,
Cette précédente réponse du Guichet nous en apprend plus sur l’origine des volets :
Evolution structurelle des fenêtres au Moyen Âge
Les fenêtres les plus anciennes sont les baies ternées ouvertes sous trois arcs de faible dimension. Ces baies étaient entièrement obturées de l'intérieur par des volets percés de trous sur lesquels on posait un papier huilé, afin qu'une fois rabattus, ils laissent pénétrer un peu de lumière.
Vitres, vitraux et volets
La fermeture de ces baies suit évidemment l'évolution des structures. On recourt aux volets de bois plein mais aussi aux parois translucides, comme les toiles verrines ou terpentinées (passées à la térébenthine), montées sur des châssis mobiles. On utilise aussi le papier huilé ou le parchemin.
Au XIIIe siècle, le verre fait son apparition d'abord dans les occuli puis dans les remplages et devient d'usage courant, contrairement à une idée reçue. […]
De la Renaissance à nos jours, les fenêtres s'agrandissent
[…] Les volets intérieurs conservent leurs divisions en petits panneaux assemblés à onglets. Ils peuvent être à deux parements lorsque leurs décors peints ou sculptés s'étendent sur la surface des deux faces. […]
Les volets sont morcelés selon le châssis, mais au cours de ce siècle, le volet unique, souvent peint de la couleur des lambris , fait son apparition. […]
Le XVIIIe siècle voit l'apparition des fenêtres à grands carreaux (dans certaines demeures, on observe encore la transformation de la menuiserie afin de convertir les châssis à petits-bois en châssis à grands-bois). Les baies sont obturées le soir par des menuiseries intérieures appelées « guichets brisés », qui se rabattent le jour dans les ébrasements masqués par des boiseries. Ces volets intérieurs sont toujours peints sur les deux faces, de sorte que, lors de la fermeture, ils assurent une continuité décorative. [...]
A partir de 1750, les fenêtres à grands carreaux se généralisent et sont souvent ornées d'impostes en arcade. […] Les volets, dès cette époque, sont déplacés à l'extérieur des fenêtres, on les appelle alors contrevents ou persiennes et ils sont toujours peints en blanc, côté jardin.
(Source : Le décor intérieur : dans l’architecture des demeures du XIIe siècle au XXe siècle / Dominique Letellier, Charlotte Olivier)
L’ouvrage Les menuiseries de fenêtres : du Moyen Age à la révolution industrielle nous explique plus en détails les peintures des menuiseries de fenêtres :
Jusqu’au XVIe siècle, les sources écrites nous renseignent peu sur la protection des menuiseries en bois contre les intempéries ; les traités d’architecture taisent souvent cet aspect de la construction, car il s’agit là de travaux courants qui ne connurent pas une évolution profonde des techniques dans le temps.
La peinture est un mélange traditionnel de trois matières premières : l’huile qui se transforme à l’air en vernis, un pigment pour la coloration avec ajout d’un siccatif si le pigment n’a pas lui-même d’action siccative.
Le dépouillement du minutier central des notaires de Paris mentionne, pour des marchés de construction passés dans la seconde moitié du XVIe siècle, que les croisées seront vernies en « huile de couleur de bois ou en couleur de boys noyer … par hors et par dedans ». On doit à Vasari – qui dévoila à la même époque le secret du peintre flamand Jean van Eyck pour vernir ses tableaux – de comprendre pourquoi l’huile de noix est aussi utilisée pour la peinture des châssis des fenêtres , car cette huile plus siccative que toutes les autres permettait un séchage rapide.
Dans l’ouvrage « L’architecture française des Bastimens particuliers » annoté par Nicolas Blondel, celui-ci précise « la peinture de couleur bois () se fait avec du blanc de ceruse et de l’ocre avec bonne huile de noix ». […]
La teinte « brun de Loire », connue sous le générique de « sang-de-bœuf », était la couleur la plus courante au Moyen Age pour les menuiseries de fenêtres et jusqu’au XVIIe siècle, la couleur fardera l’architecture française pour s’effacer devant « la plus belle couleur (qui) est le blanc parce qu’il augmente la lumière et rejoüit la veüe ». Ces effets de mode fixent les règles d’un idéal classique surtout dans les villes et les grands chantiers des gens de cour, alors que les couleurs vives restent une notion rurale .
A l’exception des oxydes naturels, la préparation des couleurs était dangereuse à cause de la toxicité des pigments métalliques qui entraient dans leur composition, comme le blanc de plomb (pigment souvent désigné sous le nom de céruse ou blanc de céruse) et le vert-de-gris. Les mêmes raisons ont conduits aujourd’hui à l’abandon des peintures « à l’ancienne ». […]
Au XIXe siècle, les techniques de préparation des peintures sont identiques. Les peintures sont toujours préparées avec de l’huile de lin ou de noix et, selon les couleurs, on mélange les pigments suivants :
• les travaux d’impression en rouge : de l’ocre rouge et un quart de litharge ;
• les travaux d’impression en couleur bois : de l’ocre jaune mêlé d’une petite quantité de brun rouge ou de noir et d’un quart de blanc de céruse ;
• les travaux d’impression en blanc : de la céruse pure ;
• les travaux d’impression en couleur de plomb : de la céruse pure mêlée avec du noir de fumée ;
• les travaux d’impression en vert : du blanc de céruse et du vert-de-gris.
Attention, vous ne pourrez pas forcément peindre vos volets de la couleur que vous souhaitez. En effet, certaines villes imposent des couleurs très précises pour les façades, les charpentes, les avant-toits, les balcons, et bien sûr les volets, les portes et les fenêtres. On parle dans ce cas d’un schéma directeur de coloration, qui assujettit des nuanciers précis pour la commune et ses quartiers.
Où se renseigner ?
Auprès de la mairie et du service de l’urbanisme. C’est également le service de l’urbanisme qui peut mettre ces nuanciers à disposition des particuliers et vérifier que la déclaration préalable de travaux est conforme au plan local d’urbanisme et au schéma directeur de coloration de la commune.
Que faire si l’habitation est en zone protégée ?
Si la maison se trouve dans une zone protégée ou dans un secteur sauvegardé, ou si le bâtiment est classé aux Monuments historiques, des démarches supplémentaires peuvent s’imposer et l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France peut être nécessaire.
Sud-Ouest
Un guide non exhaustif, par ville et par région à retrouver dans « le guide des couleurs par région dans le sud-ouest ».
Toulouse, la Ville Rose et ses volets gris
La Ville Rose n’est pas seulement rose ! On retrouve aussi du gris, du gris bleu et du gris vert dans les menuiseries. Les nuances sont différentes selon chaque quartier. Saviez-vous par exemple qu’à Toulouse, le rouge basque a également droit de cité ?
Bayonne, Biarritz et le Pays basque : des volets rouge basque
Au Pays basque, les volets à battants sont de la même couleur que les autres pièces de bois de la façade ou de la charpente. La couleur la plus répandue est un rouge assez foncé, d’ailleurs appelé le rouge basque. D’autres couleurs peuvent néanmoins être utilisées.
Sur l’île de Ré, les volets se mettent au vert !
Avec sa tradition de volets verts, l’île de Ré en Charente-Maritime est une exception. Et pour sauvegarder ce qui fait aussi la richesse visuelle de l’île, une palette de douze couleurs a été élaborée avec l’architecte des Bâtiments de France.
Sud-est
Un guide non exhaustif, par ville et par région à retrouver dans « le guide des couleurs par région dans le sud-est ».
A Nice, les nombreuses couleurs méditerranéennes
Au bord de la mer Méditerranée, la ville de Nice est aussi célèbre pour ses petites rues animées… et la palette de couleurs de ses volets. Le Service de l’urbanisme de la ville a donc édité un guide des couleurs complet. Cela va des façades traditionnelles aux tons chauds, aux teintes recommandées pour les façades plus récentes.
Des couleurs pour la principauté de Monaco
Dans la principauté de Monaco, c’est la Direction de la prospective de l’urbanisme et de la mobilité (DPUM) qui donne les directives à suivre. Comme dans les communes françaises, le choix des couleurs doit être soumis à la DPUM dès lors qu’il s’agit des façades, des fenêtres et des volets. Mais également des ferronneries, des balcons, des encadrements de baies… 36 couleurs sont en adéquation avec l’architecture du territoire.
A Lyon, des couleurs étudiées au cas par cas
Si dans certaines villes, des nuanciers sont mis à disposition des habitants pour bien choisir la couleur de leurs volets, ce n’est pas le cas dans la capitale des Gaules. La politique de la ville de Lyon est simple : il n’y a pas de nuancier. Mais cela n’empêche pas le service de l’urbanisme d’avoir un rôle de conseil, et des recommandations !
(Source : Volets et fenêtres : choisir les couleurs adaptées pour chaque région / Guide de la fenêtre et du volet)
Le service d’urbanisme de la ville d’Orthez a fait éditer un lexique du bâti orthézien : les techniques du bâti traditionnel ; dans lequel sont détaillés les différents pigments utilisées dans le bâti :
Les pigments sont d’origine géologique, organique (végétale et animale) et actuellement synthétiques.
Les premiers pigments utilisés ont été des pigments d’origine minéralogique. Ces pigments sont un mélange d’oxyde et d’argile (ocres). Le métal oxydé est variable fer, manganèse, cuivre. Ce peut être aussi des sulfures de mercure, zinc, de cadmium ou de plomb noir (galène). Mais aussi des carbonates de calcium (calcite, aragonite).
Les pigments issus des terres
Les pigments étaient issus de terres colorées, d’ocres et de bauxite. Les sables ocreux sont les plus connus. Ils ont fait la richesse de la région de Roussillon dans le Vaucluse (le plus grand gisement en France encore exploité actuellement). […]
On distingue plusieurs ocres : les ocres jaunes (la goethite), les ocres rouges (l’hématite). Entre ces deux teintes, il existe une multitude de teintes qui peuvent aller du jaune, jaune orangé au rouge. […]
Il existe des terres telles que les terres de Sienne et d’Ombre (Nord de l’Italie) qui sont des sables ocreux, où de faibles quantités d’oxyde de manganèse mêlées à la goethite vont donner des pigments bruns. […]
D’autres terres sont les terres vertes sont très abondantes, ce sont des protoxydes de fer. Ces terres vertes (glauconies, cédiadonite ou chlorite) se sont formées au sein des sédiments des mers froides. […]
Les pigments issus des minéraux
Le cinabre, le lapis-lazuli, la malachite, l’azurite, la pyrite, l’antimoine, l’orpiment sont des minéraux peu abondants considérés comme des pierres semi-précieuses, elles rentrent dans la composition des différentes peintures. Elles sont utilisées après broyage associées avec des liants adéquats.
Nous n’avons pas trouvé de guide sur les pigments spécifiques à la région méditerranéenne. Une bibliothèque de cette région (Marseille, Nice ou Montpellier par exemple) pourrait certainement vous apporter de plus amples informations sur les peintures des menuiseries extérieures propres au pourtour de la Méditerranée.
Toutefois, l'ouvrage Couleurs végétales : teintures, pigments et encres, dans la collection "Les Ateliers de Provence", vous donne toutes les clés pour fabriquer vous même des pigments (bleus, jaunes, etc.) ainsi que des peintures à bois.
Enfin, unpetit point de vocabulaire :
Un volet désigne, depuis le début du XVIIe siècle, un panneau de bois qui, placé à l’intérieur, protège le châssis d’une fenêtre.
Le sens très usuel de « panneau de bois protégeant une fenêtre à l’extérieur » semble relativement récent (1830, Stendhal)
(Source : Dictionnaire historique de la langue française)
Le grand volet extérieur qui sert à garantir la fenêtre des intempéries est appelé « contrevent ».
(Source : Dictionnaire culturel en langue française)
Bonne journée et un grand merci pour vos encouragements !
Cette précédente réponse du Guichet nous en apprend plus sur l’origine des volets :
Les fenêtres les plus anciennes sont les baies ternées ouvertes sous trois arcs de faible dimension. Ces baies étaient entièrement obturées de l'intérieur par des volets percés de trous sur lesquels on posait un papier huilé, afin qu'une fois rabattus, ils laissent pénétrer un peu de lumière.
La fermeture de ces baies suit évidemment l'évolution des structures. On recourt aux volets de bois plein mais aussi aux parois translucides, comme les toiles verrines ou terpentinées (passées à la térébenthine), montées sur des châssis mobiles. On utilise aussi le papier huilé ou le parchemin.
Au XIIIe siècle, le verre fait son apparition d'abord dans les occuli puis dans les remplages et devient d'usage courant, contrairement à une idée reçue. […]
[…] Les volets intérieurs conservent leurs divisions en petits panneaux assemblés à onglets. Ils peuvent être à deux parements lorsque leurs décors peints ou sculptés s'étendent sur la surface des deux faces. […]
Les volets sont morcelés selon le châssis, mais au cours de ce siècle, le volet unique,
Le XVIIIe siècle voit l'apparition des fenêtres à grands carreaux (dans certaines demeures, on observe encore la transformation de la menuiserie afin de convertir les châssis à petits-bois en châssis à grands-bois). Les baies sont obturées le soir par des menuiseries intérieures appelées « guichets brisés », qui se rabattent le jour dans les ébrasements masqués par des boiseries. Ces volets intérieurs sont toujours peints sur les deux faces, de sorte que, lors de la fermeture, ils assurent une continuité décorative. [...]
A partir de 1750, les fenêtres à grands carreaux se généralisent et sont souvent ornées d'impostes en arcade. […] Les volets, dès cette époque, sont déplacés à l'extérieur des fenêtres, on les appelle alors contrevents ou persiennes et ils sont toujours peints en blanc, côté jardin.
(Source : Le décor intérieur : dans l’architecture des demeures du XIIe siècle au XXe siècle / Dominique Letellier, Charlotte Olivier)
L’ouvrage Les menuiseries de fenêtres : du Moyen Age à la révolution industrielle nous explique plus en détails les peintures des menuiseries de fenêtres :
Jusqu’au XVIe siècle, les sources écrites nous renseignent peu sur la protection des menuiseries en bois contre les intempéries ; les traités d’architecture taisent souvent cet aspect de la construction, car il s’agit là de travaux courants qui ne connurent pas une évolution profonde des techniques dans le temps.
Le dépouillement du minutier central des notaires de Paris mentionne, pour des marchés de construction passés dans la seconde moitié du XVIe siècle, que les croisées seront vernies en « huile de couleur de bois ou en couleur de boys noyer … par hors et par dedans ». On doit à Vasari – qui dévoila à la même époque le secret du peintre flamand Jean van Eyck pour vernir ses tableaux – de comprendre pourquoi
Dans l’ouvrage « L’architecture française des Bastimens particuliers » annoté par Nicolas Blondel, celui-ci précise « la peinture de couleur bois () se fait avec du blanc de ceruse et de l’ocre avec bonne huile de noix ». […]
La teinte « brun de Loire », connue sous le générique de « sang-de-bœuf », était la couleur la plus courante au Moyen Age pour les menuiseries de fenêtres et jusqu’au XVIIe siècle, la couleur fardera l’architecture française pour s’effacer devant « la plus belle couleur (qui) est le blanc parce qu’il augmente la lumière et rejoüit la veüe ». Ces effets de mode fixent les règles d’un idéal classique surtout dans les villes et les grands chantiers des gens de cour, alors que
A l’exception des oxydes naturels, la préparation des couleurs était dangereuse à cause de la toxicité des pigments métalliques qui entraient dans leur composition, comme le blanc de plomb (pigment souvent désigné sous le nom de céruse ou blanc de céruse) et le vert-de-gris. Les mêmes raisons ont conduits aujourd’hui à l’abandon des peintures « à l’ancienne ». […]
Au XIXe siècle, les techniques de préparation des peintures sont identiques. Les peintures sont toujours préparées avec de l’huile de lin ou de noix et, selon les couleurs, on mélange les pigments suivants :
• les travaux d’impression en rouge : de l’ocre rouge et un quart de litharge ;
• les travaux d’impression en couleur bois : de l’ocre jaune mêlé d’une petite quantité de brun rouge ou de noir et d’un quart de blanc de céruse ;
• les travaux d’impression en blanc : de la céruse pure ;
• les travaux d’impression en couleur de plomb : de la céruse pure mêlée avec du noir de fumée ;
• les travaux d’impression en vert : du blanc de céruse et du vert-de-gris.
Attention, vous ne pourrez pas forcément peindre vos volets de la couleur que vous souhaitez. En effet, certaines villes imposent des couleurs très précises pour les façades, les charpentes, les avant-toits, les balcons, et bien sûr les volets, les portes et les fenêtres. On parle dans ce cas d’un schéma directeur de coloration, qui assujettit des nuanciers précis pour la commune et ses quartiers.
Auprès de la mairie et du service de l’urbanisme. C’est également le service de l’urbanisme qui peut mettre ces nuanciers à disposition des particuliers et vérifier que la déclaration préalable de travaux est conforme au plan local d’urbanisme et au schéma directeur de coloration de la commune.
Si la maison se trouve dans une zone protégée ou dans un secteur sauvegardé, ou si le bâtiment est classé aux Monuments historiques, des démarches supplémentaires peuvent s’imposer et l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France peut être nécessaire.
Un guide non exhaustif, par ville et par région à retrouver dans « le guide des couleurs par région dans le sud-ouest ».
La Ville Rose n’est pas seulement rose ! On retrouve aussi du gris, du gris bleu et du gris vert dans les menuiseries. Les nuances sont différentes selon chaque quartier. Saviez-vous par exemple qu’à Toulouse, le rouge basque a également droit de cité ?
Au Pays basque, les volets à battants sont de la même couleur que les autres pièces de bois de la façade ou de la charpente. La couleur la plus répandue est un rouge assez foncé, d’ailleurs appelé le rouge basque. D’autres couleurs peuvent néanmoins être utilisées.
Avec sa tradition de volets verts, l’île de Ré en Charente-Maritime est une exception. Et pour sauvegarder ce qui fait aussi la richesse visuelle de l’île, une palette de douze couleurs a été élaborée avec l’architecte des Bâtiments de France.
Un guide non exhaustif, par ville et par région à retrouver dans « le guide des couleurs par région dans le sud-est ».
Au bord de la mer Méditerranée, la ville de Nice est aussi célèbre pour ses petites rues animées… et la palette de couleurs de ses volets. Le Service de l’urbanisme de la ville a donc édité un guide des couleurs complet. Cela va des façades traditionnelles aux tons chauds, aux teintes recommandées pour les façades plus récentes.
Dans la principauté de Monaco, c’est la Direction de la prospective de l’urbanisme et de la mobilité (DPUM) qui donne les directives à suivre. Comme dans les communes françaises, le choix des couleurs doit être soumis à la DPUM dès lors qu’il s’agit des façades, des fenêtres et des volets. Mais également des ferronneries, des balcons, des encadrements de baies… 36 couleurs sont en adéquation avec l’architecture du territoire.
Si dans certaines villes, des nuanciers sont mis à disposition des habitants pour bien choisir la couleur de leurs volets, ce n’est pas le cas dans la capitale des Gaules. La politique de la ville de Lyon est simple : il n’y a pas de nuancier. Mais cela n’empêche pas le service de l’urbanisme d’avoir un rôle de conseil, et des recommandations !
(Source : Volets et fenêtres : choisir les couleurs adaptées pour chaque région / Guide de la fenêtre et du volet)
Le service d’urbanisme de la ville d’Orthez a fait éditer un lexique du bâti orthézien : les techniques du bâti traditionnel ; dans lequel sont détaillés les différents pigments utilisées dans le bâti :
Les pigments sont d’origine géologique, organique (végétale et animale) et actuellement synthétiques.
Les premiers pigments utilisés ont été des pigments d’origine minéralogique. Ces pigments sont un mélange d’oxyde et d’argile (ocres). Le métal oxydé est variable fer, manganèse, cuivre. Ce peut être aussi des sulfures de mercure, zinc, de cadmium ou de plomb noir (galène). Mais aussi des carbonates de calcium (calcite, aragonite).
Les pigments étaient issus de terres colorées, d’ocres et de bauxite. Les sables ocreux sont les plus connus. Ils ont fait la richesse de la région de Roussillon dans le Vaucluse (le plus grand gisement en France encore exploité actuellement). […]
On distingue plusieurs ocres : les ocres jaunes (la goethite), les ocres rouges (l’hématite). Entre ces deux teintes, il existe une multitude de teintes qui peuvent aller du jaune, jaune orangé au rouge. […]
Il existe des terres telles que les terres de Sienne et d’Ombre (Nord de l’Italie) qui sont des sables ocreux, où de faibles quantités d’oxyde de manganèse mêlées à la goethite vont donner des pigments bruns. […]
D’autres terres sont les terres vertes sont très abondantes, ce sont des protoxydes de fer. Ces terres vertes (glauconies, cédiadonite ou chlorite) se sont formées au sein des sédiments des mers froides. […]
Le cinabre, le lapis-lazuli, la malachite, l’azurite, la pyrite, l’antimoine, l’orpiment sont des minéraux peu abondants considérés comme des pierres semi-précieuses, elles rentrent dans la composition des différentes peintures. Elles sont utilisées après broyage associées avec des liants adéquats.
Nous n’avons pas trouvé de guide sur les pigments spécifiques à la région méditerranéenne. Une bibliothèque de cette région (Marseille, Nice ou Montpellier par exemple) pourrait certainement vous apporter de plus amples informations sur les peintures des menuiseries extérieures propres au pourtour de la Méditerranée.
Toutefois, l'ouvrage Couleurs végétales : teintures, pigments et encres, dans la collection "Les Ateliers de Provence", vous donne toutes les clés pour fabriquer vous même des pigments (bleus, jaunes, etc.) ainsi que des peintures à bois.
Enfin, un
Un volet désigne, depuis le début du XVIIe siècle, un panneau de bois qui, placé à l’intérieur, protège le châssis d’une fenêtre.
Le sens très usuel de « panneau de bois protégeant une fenêtre à l’extérieur » semble relativement récent (1830, Stendhal)
(Source : Dictionnaire historique de la langue française)
Le grand volet extérieur qui sert à garantir la fenêtre des intempéries est appelé « contrevent ».
(Source : Dictionnaire culturel en langue française)
Bonne journée et un grand merci pour vos encouragements !
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