Question d'origine :
Bonjour,
est-il vrai que Vincent Van Gogh utilisait son urine mélangée à sa peinture pour donner plus de brillance à ses couleurs ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
Le 17/04/2015 à 08h40
Bonjour,
Nous ne trouvons pas d’attestation de l’usage d’urine par Van Gogh dans ses couleurs. Les seules mentions des urines de Van Gogh relèvent du domaine médical (Vincent van Gogh : Chemicals, Crises and Creativity; The Neurobiology of painting). Au demeurant, l’urine dans la peinture à l’huile n’a pas d’usage (il s’agit de pigment broyés à l’huile) et pourrait même être contre-productive dans la stabilité des toutes nouvelles couleurs chimiques de l’époque, du fait de ses nombreux composés chimiques.
L’urine a été employée dans la peinture rupestre préhistorique, en tant que colorant jaune, mélangée à des terres, et a trouvé un usage dans la teinture ou autre peinture à l’eau (pigment + urine). Mais Van Gogh ne fabriquait pas ses couleurs et a utilisé assez peu d’autres techniques (encre violette, laque géranium). Hormis un épisode de peinture très diluée, à l’essence, et parfois mélangées à du blanc, expérience menée en même temps que Toulouse-Lautrec (1887), Van Gogh s’en est tenu pragmatiquement à des couleurs pures, sans mélanger les pigments et risquer des interactions chimiques imprévisibles.
Comme on le voit pour certains de ses tableaux, les pigments chimiques de l’époque était très instables : La Chambre à coucher par exemple n’a plus les couleurs (mélangées pour les violacés et roses) qu’il décrit dans une de ses Lettres à Théo. Selon la même source, on sait qu’il connaissait l’instabilité de la laque géranium, et l’utilisait de manière franche et exagérée, sachant qu’elle s’atténuerait avec le temps (jusqu'à disparaître complètement pour son Petit poirier en fleur notamment). La couleur vive de ses tableaux, la brillance des bleus et des jaunes notamment, est surtout due aux couleurs pures et primaires et à leur empâtement.
Le meilleur ouvrage en la matière est Van Gogh à l’œuvre et notamment ses pages sur « Peindre à l’essence ou à l’impasto ? », « La couleur chez Van Gogh » et « Les nouvelles couleurs de Van Gogh ».
Voir aussi :
« Pourquoi le jaune des tableaux de Van Gogh disparaît »
« Les rayons X percent un nouveau mystère sur l’altération d’une œuvre de van Gogh »
Caractérisation des propriétés physico-chimiques des matériaux de peinture employés par Van Gogh
Bonne journée.
Nous ne trouvons pas d’attestation de l’usage d’urine par Van Gogh dans ses couleurs. Les seules mentions des urines de Van Gogh relèvent du domaine médical (Vincent van Gogh : Chemicals, Crises and Creativity; The Neurobiology of painting). Au demeurant, l’urine dans la peinture à l’huile n’a pas d’usage (il s’agit de pigment broyés à l’huile) et pourrait même être contre-productive dans la stabilité des toutes nouvelles couleurs chimiques de l’époque, du fait de ses nombreux composés chimiques.
L’urine a été employée dans la peinture rupestre préhistorique, en tant que colorant jaune, mélangée à des terres, et a trouvé un usage dans la teinture ou autre peinture à l’eau (pigment + urine). Mais Van Gogh ne fabriquait pas ses couleurs et a utilisé assez peu d’autres techniques (encre violette, laque géranium). Hormis un épisode de peinture très diluée, à l’essence, et parfois mélangées à du blanc, expérience menée en même temps que Toulouse-Lautrec (1887), Van Gogh s’en est tenu pragmatiquement à des couleurs pures, sans mélanger les pigments et risquer des interactions chimiques imprévisibles.
Comme on le voit pour certains de ses tableaux, les pigments chimiques de l’époque était très instables : La Chambre à coucher par exemple n’a plus les couleurs (mélangées pour les violacés et roses) qu’il décrit dans une de ses Lettres à Théo. Selon la même source, on sait qu’il connaissait l’instabilité de la laque géranium, et l’utilisait de manière franche et exagérée, sachant qu’elle s’atténuerait avec le temps (jusqu'à disparaître complètement pour son Petit poirier en fleur notamment). La couleur vive de ses tableaux, la brillance des bleus et des jaunes notamment, est surtout due aux couleurs pures et primaires et à leur empâtement.
Le meilleur ouvrage en la matière est Van Gogh à l’œuvre et notamment ses pages sur « Peindre à l’essence ou à l’impasto ? », « La couleur chez Van Gogh » et « Les nouvelles couleurs de Van Gogh ».
« Pourquoi le jaune des tableaux de Van Gogh disparaît »
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Frantz Fanon, influences, héritage et post-colonialisme.