Question d'origine :
J ai un service en porcelaine sur lequel, au dos de chaque pièce il y a un cor de chasse orange et au dessus un sigle avec les initiales CA entrelacées (le C au dessus et le A en dessous verticalement, c'est le bas du C qui fait la barre du A) avec le mot FRANCE au dessus et le mot DEPOSE en dessous, et 4 eclairs sous les initiales. J’aimerais savoir de quelle année approximativement il a été fabriqué et le type de porcelaine, Chantilly, Vincennes, limoges ou autre…
D’avance merci
FRANCE
C
A
4 eclairs
DEPOSE
Cor de chasse orange
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/04/2015 à 08h34
Bonjour,
Le cor de chasse était l’emblème de la manufacture de Chantilly comme l’indique le site Ogabathuler :
« CHANTILLY. - C'est à l'instigation de Louis de Bourbon, prince de Condé et dans son propre domaine, que fut créée en 1725 la manufacture de Chantilly dont l'activité se maintint jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
La riche collection de porcelaines japonaises d'Imari du style Kakiemon, que possédait le prince de Condé, fournit aux céramistes de Chantilly leur première source d'inspiration. Grâce à l'emploi d'un émail à base d'étain opaque et très blanc, et à une gaie polychromie, rouge, vert, bleu, ils réussirent à les imiter avec exactitude.
La marque habituelle est un cor de chasse, dessiné en rouge pendant la première période, en bleu pendant la seconde.
Après la fermeture de Chantilly, des fabriques fondées dans la même région poursuivirent une production similaire, et leurs réalisations portent la marque au cor de chasse utilisée à Chantilly-, elle est parfois accompagnée des initiales de son propriétaire : un "P" pour Pigory, le sigle "M. A. " pour Michel-Isaac Aaron. »
Dans le Manuel de la porcelaine européenne, on trouve l’historique de cette manufacture :
« Chantilly I : (France, Oise). Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, y fonda en 1725 une manufacture de porcelaine. L’entreprise eut pour directeurs : Ciquaire Cirou, de Montvallier et de Roussière, de Montvallier, Pierre Peyrard, Louis-François Gravant, dame Gravant, Antheaume de Surval.
En 1792 la manufacture fut acquise par un anglais, Christopher Potter, également possesseur de la manufacture de la rue Crusol à Paris, qui ferma l’entreprise en 1800. La production de l’époque de Cirou était tout à fait remarquable, surtout pour ses décors imités des porcelaines de kakiemon. Les pièces de cette époque, en porcelaine tendre à couverture stannifère, sont louées pour leur belle couverture blanche. Celle-ci devint ensuite plombifère et prit un ton jaunâtre jusque vers 1755 ; mais à cette époque, les produits avaient une grande valeur artistique. Dans la période de 1755 à 1780, importante pour la manufacture, on fabriqua des pièces simples mais pleines de goût. Parmis les modeleurs figurent les célèbres frères Gilles et Robert Dubois (plus tard à Vincennes) ainsi que Louis Fournier.
Chantilly II (France, Oise). Pigorry y établit en 1803, quelques années après la fin d celle du prince de Condé, une manufacture de porcelaine qui fabriqua de la vaisselle courante et des services à thé. Il eut pour successeurs Bougon et Chalot jusqu’en 1845. Ensuite Michel Aaron père, de Limoges, repris l’affaire que son fils continua. Les statuettes en biscuit sont célèbres ; dix-neuf d’entre elles copient des modèles de Pradier. Sous les Aaron, père et fils, on utilisa comme marque en creux le cor de chasse de l’ancienne manufacture ainsi que les lettres MA (initiales du propriétaire) ou le nom de Chantilly. »
Les différentes marques indiquées dans l’ouvrage ne correspondent malheureusement pas à la totalité de votre description.
Vous trouverez d’autres éléments pour affiner la datation de votre service dans la brochure Laisser-vous conter la porcelaine de Chantilly :
« La notion de service de table apparaît à cette époque et Chantilly est la seule manufacture avec Vincennes-Sèvres qui parvient à vaincre les difficultés techniques relatives à la production en série d’assiettes de table. Elle assure ainsi sa survie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En effet, dans les années 1760, les privilèges croissants de la manufacture royale de Sèvres et un interdit royal réservant à celle-ci l’usage de l’or et de la polychromie limitent fortement les possibilités de décoration des manufactures françaises.
Certaines ferment, d’autres s’exilent. Chantilly va poursuivre son activité jusqu’à la Révolution française et au-delà en se consacrant définitivement aux services de table en camaïeu bleu. Ornés d’œillets ou de brindilles mais aussi de roses ou de tulipes, ces services connaissent un beau succès.
Leur moindre coût facilite leur diffusion. Le service à l’oeillet sort par milliers de pièces de la manufacture, préfigurant ainsi une « industrialisation » de la porcelaine. Le service à la brindille permet quant à lui une adaptation du motif sur toute la variété des pièces des services de table. »
Selon le motif et les couleurs de votre service, vous pouvez estimer la période durant laquelle il a été créé.
Si vous souhaitez obtenir plus d’informations nous vous conseillons de vous rapprocher d’un antiquaire ou bien de contacter l’Office du tourisme de Chantilly.
Bonne journée.
Le cor de chasse était l’emblème de la manufacture de Chantilly comme l’indique le site Ogabathuler :
« CHANTILLY. - C'est à l'instigation de Louis de Bourbon, prince de Condé et dans son propre domaine, que fut créée en 1725 la manufacture de Chantilly dont l'activité se maintint jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
La riche collection de porcelaines japonaises d'Imari du style Kakiemon, que possédait le prince de Condé, fournit aux céramistes de Chantilly leur première source d'inspiration. Grâce à l'emploi d'un émail à base d'étain opaque et très blanc, et à une gaie polychromie, rouge, vert, bleu, ils réussirent à les imiter avec exactitude.
Après la fermeture de Chantilly, des fabriques fondées dans la même région poursuivirent une production similaire, et leurs réalisations portent la marque au cor de chasse utilisée à Chantilly-, elle est parfois accompagnée des initiales de son propriétaire : un "P" pour Pigory, le sigle "M. A. " pour Michel-Isaac Aaron. »
Dans le Manuel de la porcelaine européenne, on trouve l’historique de cette manufacture :
« Chantilly I : (France, Oise). Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, y fonda en 1725 une manufacture de porcelaine. L’entreprise eut pour directeurs : Ciquaire Cirou, de Montvallier et de Roussière, de Montvallier, Pierre Peyrard, Louis-François Gravant, dame Gravant, Antheaume de Surval.
En 1792 la manufacture fut acquise par un anglais, Christopher Potter, également possesseur de la manufacture de la rue Crusol à Paris, qui ferma l’entreprise en 1800. La production de l’époque de Cirou était tout à fait remarquable, surtout pour ses décors imités des porcelaines de kakiemon. Les pièces de cette époque, en porcelaine tendre à couverture stannifère, sont louées pour leur belle couverture blanche. Celle-ci devint ensuite plombifère et prit un ton jaunâtre jusque vers 1755 ; mais à cette époque, les produits avaient une grande valeur artistique. Dans la période de 1755 à 1780, importante pour la manufacture, on fabriqua des pièces simples mais pleines de goût. Parmis les modeleurs figurent les célèbres frères Gilles et Robert Dubois (plus tard à Vincennes) ainsi que Louis Fournier.
Chantilly II (France, Oise). Pigorry y établit en 1803, quelques années après la fin d celle du prince de Condé, une manufacture de porcelaine qui fabriqua de la vaisselle courante et des services à thé. Il eut pour successeurs Bougon et Chalot jusqu’en 1845. Ensuite Michel Aaron père, de Limoges, repris l’affaire que son fils continua. Les statuettes en biscuit sont célèbres ; dix-neuf d’entre elles copient des modèles de Pradier. Sous les Aaron, père et fils, on utilisa comme marque en creux le cor de chasse de l’ancienne manufacture ainsi que les lettres MA (initiales du propriétaire) ou le nom de Chantilly. »
Les différentes marques indiquées dans l’ouvrage ne correspondent malheureusement pas à la totalité de votre description.
Vous trouverez d’autres éléments pour affiner la datation de votre service dans la brochure Laisser-vous conter la porcelaine de Chantilly :
« La notion de service de table apparaît à cette époque et Chantilly est la seule manufacture avec Vincennes-Sèvres qui parvient à vaincre les difficultés techniques relatives à la production en série d’assiettes de table. Elle assure ainsi sa survie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En effet, dans les années 1760, les privilèges croissants de la manufacture royale de Sèvres et un interdit royal réservant à celle-ci l’usage de l’or et de la polychromie limitent fortement les possibilités de décoration des manufactures françaises.
Certaines ferment, d’autres s’exilent. Chantilly va poursuivre son activité jusqu’à la Révolution française et au-delà en se consacrant définitivement aux services de table en camaïeu bleu. Ornés d’œillets ou de brindilles mais aussi de roses ou de tulipes, ces services connaissent un beau succès.
Leur moindre coût facilite leur diffusion. Le service à l’oeillet sort par milliers de pièces de la manufacture, préfigurant ainsi une « industrialisation » de la porcelaine. Le service à la brindille permet quant à lui une adaptation du motif sur toute la variété des pièces des services de table. »
Selon le motif et les couleurs de votre service, vous pouvez estimer la période durant laquelle il a été créé.
Si vous souhaitez obtenir plus d’informations nous vous conseillons de vous rapprocher d’un antiquaire ou bien de contacter l’Office du tourisme de Chantilly.
Bonne journée.
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