Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir d'où vient cette expression "Ironie du sort", et si possible connaitre sommairement son histoire ?
Merci à vous, vous êtes géniaux !
Cordialement.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/04/2015 à 07h36
Bonjour,
Merci, merci ! Mais ce sont les possibilités d’accès à toutes ces connaissances qui sont géniales
Côté lexique, nous aimons bien Lexilogos, rubrique "dictionnaires", qui nous rappelle que si, au sens propre, l’ironie est une « Figure de rhétorique par laquelle on dit le contraire de ce qu'on veut faire comprendre », au sens figuré il s’agit d’un « fait qui, par sa dérision, par sa contradiction, semble être une mauvaise plaisanterie. »
« Ironie du sort » procède de ce sens figuré selon le dictionnaire. Le Dictionnaire historique de la langue française signale d’abord l’expression « ironie du malheur » chez Madame de Staël en 1807, puis « ironie du sort » en 1810. Le TLFI précise que Mme De Staël [dans Corinne ou l’Italie] utilise l’expression ironie du malheur à propos du rire du désespoir (qui relève presque du sens propre de l’ironie, puisque le rire veut dire le contraire de la joie, son sens habituel).
Nous n’avons pas trouvé l’attestation de 1810 mais l’ironie du sort, dans les exemples littéraires du XIXe siècle, relève aussi de données contradictoires, voire paradoxales :
- chez Flaubert « Quelle ironie du sort ! Mourir au seuil du bonheur ! »,
- chez Renan « par une singulière ironie du sort, le docteur même qui a développé cette méthode de réfutation d'une façon si impérieuse est mort hérétique »…
Le sens s’éloigne un peu nous semble-t-il à mesure des décennies, pour relever d’un parallèle entre deux termes, mais qui ne s’opposent pas terme à terme, qui ne sont pas proprement « le contraire de ce que l’on veut dire » (sens propre) mais vont vers le sens figuré, celui de la mauvaise plaisanterie :
- chez Cendrars « Un auteur, dans la grande tradition des chroniqueurs français, italiens et portugais qui ne peut être lu qu'en anglais, c'est une ironie du sort ou une malédiction ! »,
- chez Hervé Bazin « Seul en cellule, le prisonnier s'ennuyait ferme. Il refusa pourtant de fabriquer ces couronnes en papier doré, ces accessoires de cotillon qu'une ironie du sort réserve à la main-d'œuvre pénale. »
Bonne journée.
Merci, merci ! Mais ce sont les possibilités d’accès à toutes ces connaissances qui sont géniales
Côté lexique, nous aimons bien Lexilogos, rubrique "dictionnaires", qui nous rappelle que si, au sens propre, l’ironie est une « Figure de rhétorique par laquelle on dit le contraire de ce qu'on veut faire comprendre », au sens figuré il s’agit d’un « fait qui, par sa dérision, par sa contradiction, semble être une mauvaise plaisanterie. »
« Ironie du sort » procède de ce sens figuré selon le dictionnaire. Le Dictionnaire historique de la langue française signale d’abord l’expression « ironie du malheur » chez Madame de Staël en 1807, puis « ironie du sort » en 1810. Le TLFI précise que Mme De Staël [dans Corinne ou l’Italie] utilise l’expression ironie du malheur à propos du rire du désespoir (qui relève presque du sens propre de l’ironie, puisque le rire veut dire le contraire de la joie, son sens habituel).
Nous n’avons pas trouvé l’attestation de 1810 mais l’ironie du sort, dans les exemples littéraires du XIXe siècle, relève aussi de données contradictoires, voire paradoxales :
- chez Flaubert « Quelle ironie du sort ! Mourir au seuil du bonheur ! »,
- chez Renan « par une singulière ironie du sort, le docteur même qui a développé cette méthode de réfutation d'une façon si impérieuse est mort hérétique »…
Le sens s’éloigne un peu nous semble-t-il à mesure des décennies, pour relever d’un parallèle entre deux termes, mais qui ne s’opposent pas terme à terme, qui ne sont pas proprement « le contraire de ce que l’on veut dire » (sens propre) mais vont vers le sens figuré, celui de la mauvaise plaisanterie :
- chez Cendrars « Un auteur, dans la grande tradition des chroniqueurs français, italiens et portugais qui ne peut être lu qu'en anglais, c'est une ironie du sort ou une malédiction ! »,
- chez Hervé Bazin « Seul en cellule, le prisonnier s'ennuyait ferme. Il refusa pourtant de fabriquer ces couronnes en papier doré, ces accessoires de cotillon qu'une ironie du sort réserve à la main-d'œuvre pénale. »
Bonne journée.
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