Question d'origine :
Bonjour,
Je me suis posé une question, peut-être un peu bête, en regardant de l'eau couler:
"Imaginons que d'un seul coup, toute l'eau présente sur terre s'arrêtait (je veux dire par là qu'elle ne bougerait plus), mais tout en gardant ses caractéristiques: la faune aquatique peut toujours bouger et suivre son train de vie, nous pourions toujours y aller nager, même l'attraper, également naviguer dessus, etc. Elle ne fait tout simplement plus son cycle normal, elle est figée."
Qu'elle serait les conséquences générales de cette catastrophe ?
Merci à vous.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 13/05/2015 à 09h23
Bonjour,
« L’eau qui s’arrête », quelle idée !
Pour fixer les idées et que selon l’expression consacrée, « une image vaut mille mots », l’illustration ci-dessous de l’USGS (United States Geological Survey (littéralement « Institut d'études géologiques des États-Unis »), organisme gouvernemental américain qui se consacre aux sciences de la Terre), présente un panorama complet du cycle de l’eau sur la Terre.
Nous tenons de même à préciser que l’atmosphère est souvent considérée comme milieu de « départ », puis de « retour » de l’eau dans son cycle global ; exemple : « En prenant l’atmosphère comme point de départ du cycle de l’eau… » (G. Jacques, 1996). Cela privilégie paradoxalement le réservoir de l’hydrosphère qui contient la plus faible partie de son volume total (1/100 000). C’est confondre le fonctionnement du cycle, indéfini et continu («
source : Unesco.org
Comme vous le savez,
L’eau est une substance indispensable à la pérennité de tous les êtres vivants : hommes, animaux et plantes, tous ont besoin de leur ration quotidienne d’eau.
Mais l’eau est également une ressource essentielle au développement des sociétés humaines. Celles-ci se sont d’ailleurs fixées de tout temps au bord des cours d’eau comme l’atteste l’implantation de la très grande majorité des centres urbains. Grâce à ses propriétés exceptionnelles, l’eau est en effet nécessaire à toutes les activités humaines, ou quasiment.
Ses usages se sont d’ailleurs intensifiés et les volumes d’eau utilisés par l’homme ont décuplé depuis le début du XXe siècle.
Les différents usages de l'eau sont :
* L’eau domestique
• L’eau dans l’organisme
• L’hygiène et la santé
• Consommations
* L’eau agricole
• L’eau dans les plantes
• Une nécessaire irrigation
• Le détournement des eaux
• De multiples systèmes d’irrigation
• Consommations
* L’eau industrielle
• L’eau à tout faire
• L’eau comme source d’énergie
• Consommations
source : CNRS (Centre national de la recherche scientifique)
Ainsi, L’eau est utilisée par l’industrie nucléaire, soit comme transporteur de chaleur, car l’eau est capable d’emmagasiner, de transporter en son sein, puis de restituer de très grandes quantités d’énergie, soit comme refroidisseur.
Au cœur même des centrales, de l’eau sous pression circule en effet dans un circuit fermé : elle voyage entre les éléments de combustible nucléaire, sans jamais entrer en contact avec le combustible lui-même, et ce faisant emmagasine la chaleur produite par les réactions nucléaires ; elle sort ensuite du réacteur pour circuler autour d’un second circuit fermé dont elle chauffe l’eau qu’elle transforme en vapeur ; refroidie, elle est ensuite renvoyée dans le réacteur.
La vapeur d’eau produite dans le second circuit sert à entraîner des turbines couplées à des alternateurs et à produire ainsi de l’électricité. Mais son office rempli, elle doit ensuite être refroidie.
Pour ce faire, et lorsque c’est possible,
source : CNRS
D'autres conséquences de l'arrêt du cycle de l'eau se matérialiseraient au niveau des pollutions :
L'activité humaine, qu’elle soit industrielle (chimie, papeterie, industrie agroalimentaire, etc.), urbaine (usages domestiques, commerce, entretien des rues), ou agricole (utilisation d’engrais et de pesticides), produit quantité de substances polluantes de toute nature qui sont à l’origine de différents types de pollutions : des pollutions organiques (essentiellement d’origine animale), chimiques (fertilisants, pesticides, métaux, détergents…), biologiques (bactéries, virus et autres champignons), radioactives ou acides.
Même un simple orage en zone urbaine peut avoir des conséquences remarquables en termes de pollution. Les eaux de pluie ruissellent dans les rues où se sont accumulées poussières, détritus et hydrocarbures rejetés par les véhicules, et sur les toitures où se sont déposées, entre deux pluies, poussières urbaines et suies de combustion et d’incinération des ordures ménagères. Si l’agglomération est équipée d’un réseau d’assainissement unitaire, de loin le plus fréquent, qui collecte à la fois eaux usées et eaux de pluie, les pluies et leur charge polluante sont drainées jusque dans les égouts. Or, en cas d’orages, ceux-ci peuvent déborder, leurs eaux allant directement dans la plus proche rivière. Il en résulte une pollution brève mais intense qui provoque une désoxygénation des eaux pouvant conduire à une mortalité massive des poissons.
On distingue deux grandes formes de pollution :
• les pollutions ponctuelles, souvent relativement immédiates, qui proviennent de sources bien identifiées (rejets domestiques ou industriels, effluents d’élevage...) et peuvent être traitées par des stations d’épuration,
• et les pollutions diffuses, comme celles dues aux épandages de pesticides et d’engrais sur les terres agricoles, qui concernent l’ensemble d’un bassin versant, mettent plus de temps à atteindre les milieux aquatiques et ne peuvent être traitées qu’à la source en diminuant l’usage des substances responsables.
Ces pollutions peuvent être permanentes (rejets domestiques d’une grande ville, par exemple), périodiques (augmentations saisonnières des rejets liées au tourisme, aux crues...), ou encore accidentelles ou aiguës, à la suite du déversement intempestif de produits toxiques d’origine industrielle ou agricole, ou du lessivage des sols urbains lors de fortes pluies.
source : CNRS
Voici quelques conséquences de l'arrêt du cycle de l'eau. Nous n'avons pas pu en lister toutes les conséquences, sans document de synthèse de référence.
Pour en savoir plus sur le cycle de l'eau, ses usages et ses pollutions
* Une mer propre, mission impossible ? : 70 clés pour comprendre les déchets en mer de François Galgani, Isabelle Poitou, Laurent Colasse
* Chimie et pollutions des eaux souterraines d'Olivier Atteia
* De l'eau pour tous ! : abandonner les idées reçues, affronter les réalités de Gérard Payen
* Atlas mondial de l'eau : défendre et partager notre bien commun de David Blanchon, avec une cartographie d'Aurélie Boissière
* Les usages de l’eau et les pollutions sur le portail EauFrance, le portail des informations et des données publiques relatives à l’eau et aux milieux aquatiques.
* Les usages de l'eau potable sur Méli-Mélo
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