Question d'origine :
Bonsoir,
Les "villas blanches" conçues par Le Corbusier dans les années 1920-30 ont été nommées après coup.
Or, il s'avère que celles-ci étaient certainement colorées. (revêtues des couleurs puristes chères à Le Corbusier)
Quand ont-elles été repeintes en blanc par leurs propriétaires, et pourquoi ?
Par qui ont-elles été nommées "villas blanches" et en quelle année ?
Je vous remercie de m'éclairer sur ce point.
Très cordialement.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Comme l'indiquent les documents suivants, dès 1925 l’architecte Le Corbusier développe une Loi du Ripolin qui établit un parallèle entre le nettoyage des murs et celle de l’esprit. Passer une couche de blanc sur ses murs serait, pour lui, une opération de renouveau à la fois concret et moral.
- Le Corbusier et la Loi du Ripolin - mai 2014
- Le Corbusier, un fascisme français / Par Xavier Jarcy
- Le Corbusier, L’Art décoratif d’aujourd’hui et « la loi du ripolin » / Yannis Tsiomis
Qu'en est-il des ses Villas dites "Blanches" ? Ont-elles été peinte au Ripolin blanc dès leur construction ?
D'après les recherches d'Anna Rosellini publiées dans un article intitulé Les revêtements en enduit des premières maisons puristes, il apparaît effectivement que ces villas étaient plutôt revêtues d'un enduit de couleur gris pierre :
" Dans les années 20, Le Corbusier est à la recherche de types d’enduits1 résistants aux contraintes climatiques puisque son obsession esthétique de réduction maximale des modénatures, jusqu’à les faire disparaître totalement, laisse les façades sans aucune protection. Dans ce contexte esthétique, il développe toute une expérimentation sur des «mouchetis» des enduits à base de chaux, des enduits à base de plâtre ordinaire, du «lithogène» de la «cimentaline» du ciment blanc, des enduits à base de ciment ordinaire, du «ciment-pierre» Quasiment tous ces enduits sont prévus pour être mis en oeuvre sans peinture, c’est-à¬-dire laissés apparents, et leur couleur est donc celle des agrégats, couleur que la littérature de l’époque décrit comme «simili-pierre»."
Le magazine Le Jeudi rapporte aussi ces éléments :
En 2009, la restauration des intérieurs des villas, commandée par la Fondation Le Corbusier à l’agence de l’architecte en chef des Monuments historiques Pierre-Antoine Gatier, a permis de rétablir la distribution originale des lieux et de mieux définir couleurs et matières. Les recherches alors menées ont aussi mis au jour une donnée pour le moins déstabilisante, la réalité colorée des façades jusqu’ici considérées comme blanches. Documents d’archives, études scientifiques et interprétations d’experts ont toutes convergé vers une évidence :les façades de 1925 n’étaient pas blanches mais ton pierre . Ton obtenu par l’application sur les façades principales d’un enduit plâtre et pierre, la Cimentaline, et sur les secondaires, d’un enduit de chaux hydraulique et d’un badigeon ocre. Lotti Raaf évoque en 1970 une surface légèrement rugueuse et une couleur sablée jaunâtre d’un très bel effet, plus chaud que ce blanc froid et stérile.
Cette découverte cruciale permet de mieux pénétrer les subtilités du bâti (rapport intérieur-extérieur) et de résoudre le paradoxe (absent à Pessac ou Boulogne) d’un Le Corbusier pourfendeur de la maison blanche dite pot à crème. D’autres recherches confirment ce refus général du blanc uni et le recours au ton pierre sur des édifices de l’époque surtout parisiens ou de la région, comme pour inscrire l’architecture moderne dans une histoire et un territoire. Elle permet aussi de déconstruire encore le mythe de la modernité blanche et réinterroger l’iconographie moderne.
Légataire universel de l’artiste, la Fondation a relevé le défi de revenir à l’état de 1925, Le Corbusier aurait-il repeint la maison La Roche en gris clair en 1936 . L’intention: restituer la teinte et la matière employées lors de la construction pour restaurer atmosphère et matérialité en s’adaptant à l’histoire et à l’état de chaque façade. Remplacement de la Cimentaline par un enduit minéral mince; pose d’un badigeon similaire à celui d’origine sur l’enduit hydraulique ancien. Si la couleur n’est pas l’exacte réplique de l’originale, elle en est sa transcription la plus fidèle. Une problématique propre à ce type de chantier. Le choix de la restitution des couleurs initiales, rendu possible ici par un maître d’ouvrage éclairé, a le mérite d’abattre les idées fausses, de poser les bases d’une vision renouvelée du monde moderne et d’offrir de nouvelles perspectives historiques. Plus encore, restituer la chair et la peau de ces objets complexes, c’est aussi restituer le jeu de lumière si cher à l’architecte et si nécessaire à la construction de cette symphonie de prismes.

source de l'image : Fondation Le Corbusier : La maison La Roche - Dossier enseignant
Nous n'avons pas trouvé précisément à quelle date chacune de ces villas blanches aurait été peinte ou repeinte en blanc. Nos recherches ne nous ont pas permis de déterminer à quelle date cette appellation de "villas blanches" a été donnée.
Nous vous conseillons de contacter La Fondation Le Corbusier pour en savoir plus.
Bonne journée.
Comme l'indiquent les documents suivants, dès 1925 l’architecte Le Corbusier développe une Loi du Ripolin qui établit un parallèle entre le nettoyage des murs et celle de l’esprit. Passer une couche de blanc sur ses murs serait, pour lui, une opération de renouveau à la fois concret et moral.
- Le Corbusier et la Loi du Ripolin - mai 2014
- Le Corbusier, un fascisme français / Par Xavier Jarcy
- Le Corbusier, L’Art décoratif d’aujourd’hui et « la loi du ripolin » / Yannis Tsiomis
Qu'en est-il des ses Villas dites "Blanches" ? Ont-elles été peinte au Ripolin blanc dès leur construction ?
D'après les recherches d'Anna Rosellini publiées dans un article intitulé Les revêtements en enduit des premières maisons puristes, il apparaît effectivement que ces villas étaient plutôt revêtues d'un enduit de couleur gris pierre :
" Dans les années 20, Le Corbusier est à la recherche de types d’enduits1 résistants aux contraintes climatiques puisque son obsession esthétique de réduction maximale des modénatures, jusqu’à les faire disparaître totalement, laisse les façades sans aucune protection. Dans ce contexte esthétique, il développe toute une expérimentation sur des «mouchetis» des enduits à base de chaux, des enduits à base de plâtre ordinaire, du «lithogène» de la «cimentaline» du ciment blanc, des enduits à base de ciment ordinaire, du «ciment-pierre» Quasiment tous ces enduits sont prévus pour être mis en oeuvre sans peinture, c’est-à¬-dire laissés apparents, et leur couleur est donc celle des agrégats, couleur que la littérature de l’époque décrit comme «simili-pierre»."
Le magazine Le Jeudi rapporte aussi ces éléments :
En 2009, la restauration des intérieurs des villas, commandée par la Fondation Le Corbusier à l’agence de l’architecte en chef des Monuments historiques Pierre-Antoine Gatier, a permis de rétablir la distribution originale des lieux et de mieux définir couleurs et matières. Les recherches alors menées ont aussi mis au jour une donnée pour le moins déstabilisante, la réalité colorée des façades jusqu’ici considérées comme blanches. Documents d’archives, études scientifiques et interprétations d’experts ont toutes convergé vers une évidence :
Cette découverte cruciale permet de mieux pénétrer les subtilités du bâti (rapport intérieur-extérieur) et de résoudre le paradoxe (absent à Pessac ou Boulogne) d’un Le Corbusier pourfendeur de la maison blanche dite pot à crème. D’autres recherches confirment ce refus général du blanc uni et le recours au ton pierre sur des édifices de l’époque surtout parisiens ou de la région, comme pour inscrire l’architecture moderne dans une histoire et un territoire. Elle permet aussi de déconstruire encore le mythe de la modernité blanche et réinterroger l’iconographie moderne.
Légataire universel de l’artiste,

source de l'image : Fondation Le Corbusier : La maison La Roche - Dossier enseignant
Nous n'avons pas trouvé précisément à quelle date chacune de ces villas blanches aurait été peinte ou repeinte en blanc. Nos recherches ne nous ont pas permis de déterminer à quelle date cette appellation de "villas blanches" a été donnée.
Nous vous conseillons de contacter La Fondation Le Corbusier pour en savoir plus.
Bonne journée.
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